Braqueur

"On ne fait pas long feu dans le braquage avec un pois chiche dans le cerveau. Il faut maîtriser tous les aspects, le renseignement, l'analyse de la situation, des protagonistes, des rapports de forces, et enfin la mise en oeuvre opérationnelle qui, elle, se perfectionne avec l'expérience".

Dans un entretien avec le journaliste Jérôme Pierrat, Rédoine Faïd, ce petit voleur de la cité du Creil (Oise), qui à 12 ans voyait déjà dans le vol son métier, se confie sur ses premières années de délinquance, d'abord faites de petits larcins divers. Puis à 18 ans, il entre dans le banditisme en braquant une banque et des dépôts informatiques, pour finir à 25 ans par des fourgons blindés.

La tournée des braquages en tous genres sera ralentie par des échecs notoires, durant lesquels il laissera du sang sur le bitume, ce qui permettra de le confondre plus tard grâce à son ADN, en 1998.

Et la tournée deviendra celle des prisons, condamné à 18 ans, mais transformée en libération conditionnelle en 2009, après 9 ans d'emprisonnement.

Ce livre raconte les 25 premières années de la vie d'un braqueur.

A mon avis :
Contrairement à ce que raconte la couverture de ce livre, non, Rédoine Faïd n'est pas un type incroyable. C'est juste un délinquant, qui n'a fait qu'aggraver son cas au fil du temps et qui s'est pris pour un acteur de cinéma.

Et ce livre, écrit en 2010, n'est pas le témoignage d'un braqueur, mais celui d'un menteur.

On peut déjà facilement le deviner au fil du récit, que Jérôme Pierrat corrige de lui même lorsque Faïd ne dit pas tout ou donne une version édulcorée de la vérité. S'il s'agissait de la déclaration d'un repenti comme il le laisse entendre ("le passé est enterré, et je préfère le laisser derrière moi. Bien que je n'aie pas de sang sur les mains, je ne suis pas fier de ce que j'ai fait") il ne serait pas nécessaire de la corriger pour établir la vérité.

Et puis la suite parle d'elle même...
Arrêté de nouveau en 2011, il sera mis en cause dans de nouveaux braquages, dont un aura entraîné la mort d'une policière municipale (Aurélie Fouquet, sans doute abattue par le frère de Rédoine).
En 2020, après plusieurs arrestations et évasions rocambolesques, il sera finalement condamné à 28 ans de réclusion criminelle.

Reste donc ce témoignage "qui pourrait expliquer le processus qui conduit un jeune de cité à plonger dans la délinquance" et qui se lit avec un certain questionnement sur la facilité avec laquelle ce voleur est devenu un bandit, riche et dopé à l'adrénaline.

Un récit intéressant, mais qui me laisse un gout particulier, car il s'agit sans doute pour l'auteur, d'un énième cambriolage, celui de mon porte-feuille et que j'y ai laissé le prix de ce livre...


D'autres avis sur d'autres lectures, sur mon blog :
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Redoine Faïd se confesse, il raconte ces braquages sous forme d'un long dialogue avec Jérôme Pierrat.
L'intérêt du livre, le seul selon moi, réside dans la cinéphilie du braqueur. En effet, tous au long de sa carrière, il n'a fait que reproduire ce qu'il a vu au cinéma, à commencer par son surnom "Doc", en hommage au personnage de Steve McQueen dans "Guet-apens". Pour son premier braquage, il a appris par coeur le dialogue de Mesrine (celui de 1984). Lors d'une de leurs cavales, il a traversé un lac à la nage pour contourner un barrage de Police, comme Alain Delon dans le cercle rouge. Ils a ensuite braqué un fourgon blindé en le percutant avec un camion, accompagné d'une équipe affublé de masques de Hockey, comme dans Heat de Mickael Mann.
Une fois passé toutes ces petites références plutôt sympas, on se retrouve face à un livre assez ennuyeux, empêtré dans un dialogue pas toujours très clair, avec un braqueur que l'on sent, même si il se dit complétement repenti et ne voulant surtout pas faire l'apologie du banditisme, très fier de ses exploits...
Un an après la sortie du livre, Redoine Faïd retournera en prison pour un braquage de fourgon... Il avait sans doute oublié de s'inspirer d'un film.