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Revoici Hastings, Hastings que l'on avait quitté après Témoin muet, qui a vécu en Argentine avec sa belle Cendrillon, et qui a eu quatre enfants avec elle, tous adultes, tous indépendants. Hastings est veuf, il pense que les plus beaux jours de sa vie sont derrière lui, et voilà que son meilleur ami Hercule Poirot, le seul, l'unique, l'invite à le rejoindre au domaine de Styles, là où tout a commencé, là où ils sont partis en chasse ensemble pour la première fois.
C'est un choc pour Hastings. Pas de voir ce qu'est devenu le domaine, que son ami John Cavendish, divorcé de Mary, a vendu : il est devenu une pension de famille pour des personnes moyennement fortunés. Non : il ne peut que constater que son vieil ami n'est plus celui qu'il était. Ses petits cellules grises sont intactes, son corps ne suit plus : l'arthrite le condamne à la chaise roulante, le coeur ne suit plus, et le récent séjour en Egypte n'a pas apporté le mieux escompté. Pourtant, Hercule Poirot l'a fait venir pour une affaire d'importance : un meurtre va être commis, il en est sûr et il a besoin d'Hastings pour être ses yeux, ses oreilles, pour empêcher le mystérieux X d'agir. Oui, Poirot connaît l'identité de cette personne, liée cinq affaires criminelles. Oui, cinq, c'est au moins trois de trop. Cinq affaires, qui ont eu lieu pas si loin que cela de la région où Poirot a invité Arthur Hastings à le rejoindre, cinq affaires très différentes, avec des mobiles très différents, avec cependant un point commun : le coupable n'a jamais fait aucun doute, une seule piste a été explorée.
Roman policier ? Oui, bien sûr, et Agatha Christie met en scène un personnage pas si fréquent que cela dans le roman policier de ces années-là : le pervers manipulateur. Cela fonctionna aussi au féminin, je vous rassure. Celui qui sait manipuler les autres, qui sait utiliser le pouvoir de la parole, qui sait écouter, observer, voir ce qui doit être vu, taire juste ce qu'il faut, doser ses effets. Oui, un personnage rare, qui remplit pourtant tous les critères pour être un adversaire intéressant – celui auquel on ne fait pas attention.
C'est une société en pleine mutation que nous montre Agatha Christie, où l'on s'interroge sur l'euthanasie, par exemple, où le divorce existe, mais certains ne veulent pourtant pas en entendre parler, alors qu'Hastings, qui a toujours été heureux en mariage, ne voit pas pourquoi le divorce ne serait pas possible. Il est des femmes qui ont fait des études, qui savent ce qu'elles veulent dans la vie, exemple de ses femmes fortes qui parcourent l'oeuvre d'Agatha Christie. Il est aussi des femmes qui attendent tout du mariage, surtout la position sociale et l'argent, qui n'hésitent pas à jouer non de leur charme, mais de leur faiblesse. Je disais bien que les femmes pouvaient être manipulatrices.
Hastings reste Hastings, pour le plus grand bonheur du lecteur, et c'est lui qui conclut cette ultime enquête : « Pourtant, il avait raison. J'aurais dû comprendre« .
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Hastings reçoit un étrange message de son vieil ami, Hercule Poirot. Il se rend à Styles St Mary où les deux compères se sont rencontrés pour la première fois. Mais beaucoup de choses ont changées depuis. Hastings a perdu sa femme et essaye de garder le contact avec ses enfants quant à Hercule Poirot il semble très affaibli et ne peut plus quitter sa chaise roulante.
Poirot lui annonce qu'un meurtre va être commis sous peu ici même à Styles. X, le meurtrier dont il ne veut pas donner l'identité a déjà sévi par le passé. Là où il est fort, c'est qu'il s'arrange toujours pour ne pas être celui qui appuye sur la détente. Il suggère, informe, influence, ... en gros il est le cerveau mais pas les bras. Poirot avec l'aide d'Hastings parviendra-t-il à le coincer à temps?

Et voilà ... on y est. La dernière enquête d'Hercule Poirot, le petit détective belge à moustache et à l'égo surdimentionné :p!
Comme dans beaucoup de romans d'Agatha Christie, elle nous plante d'abord le décor et nous présente les personnages. On finira d'ailleurs par tous les soupçonner.
Entre Allerton, l'opportuniste sans morale, le docteur Franklin obsédé par ses recherches, Judith, la jeune assistante persuadée qu'on doit être utile à la société, et le couple de propriétaire de Styles dont l'homme est sans arrêt dénigré par sa femme .... il y a le choix!

L'auteure est douée pour cacher le véritable assassin. Nos doutes se posent sur tous sauf sur le coupable. Lors d'une seconde lecture, nous nous rendons compte qu'elle nous avait laissé des indices mais que nous n'avons pas vu.
Je n'arrive jamais à deviner qui a fait le coup ... à mon plus grand plaisir!

Ce livre est particulier car Hercule Poirot n'en réchappera pas. Il est temps de lui dire au revoir. Agatha Christie décèdera l'année suivant la parution de ce livre. La boucle est bouclée.

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Difficile à croire que Poirot ne soit plus.
Ce livre est assez classique, représentatif de la saga.
Pour ma part, son intérêt, outre la fin de Hercule Poirot, tient dans les éléments épars de réflexion sur l'euthanasie (mot jamais employé), le droit de mourir, le droit au meurtre...
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Et c'est un poirot rendu modeste par l'approche de la mort , mais usant avec un zèle opiniâtre les forces qui lui restent , qui débrouillera magistralement une bien ténébreuse affaire.
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Je referme cet opus avec la sensation de la fin d'une époque.

En effet, dans Hercule Poirot quitte la scène, comme l'indique le titre, notre enquêteur Belge tire sa révérence.

Agatha Christie ne souhaitait pas que son personnage lui survive (une pensée profonde pour Gaston Lagaffe et Frankin) alors elle lui a écrit un magnifique dernier tour de piste.

Comme dans tous les épisodes précédents (du moins, ceux que j'ai lu) le décor est sublime, les personnages tous d'une épaisseur et d'une qualité sans faille.
La trame est identique : nous avons le meurtrier sous le nez mais bien malin celui qui pourra le trouve.
Je ne trouve jamais le coupable avant que Poirot ne me le révèle: les fausses pistes et les évidences trompeuses me font tomber à chaque fois.

Je vous évite le millième résumé et vous invite à lire ce roman policier!
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Après plusieurs années de lecture, je peux dire que j'ai terminé l'intégralité de l'oeuvre d'Agatha Christie traduite en langue française. Cette dernière enquête est celle d'Hercule Poirot, décrit ici comme un vieil homme malade en fin de vie. Mais ces cellules grises fonctionnent toujours et il est à la recherche d'un criminel, qui selon son hypothèse, est extrêmement ingénieux au point d'avoir commis cinq crimes où il n'a jamais été soupçonné.
Cette note moyenne s'explique par plusieurs facteurs.
Premièrement, je trouve que le récit de Hastings est long et fastidieux. Jusqu'à la moitié du livre, le lecteur n'a que des descriptions assez monotones de l'activité du pensionnat : les personnes qui séjournent dans l'endroit, les discussions futiles ou les activités banales. Hastings lui-même pédale dans la semoule et peine à avancer dans cette enquête qui est son premier grand rôle. Hercule Poirot, quant à lui, est en retrait et n'intervient que très peu, souvent pour recommander la plus grande prudence à son ami ou pour le houspiller.
Ensuite, l'explication des mobiles du criminel ne m'a pas paru satisfaisante. Cette fois-ci, je ne suis pas convaincue par les arguments avancés par le détective. Malheureusement, je ne peux pas en dire plus de peur de dévoiler tout le récit.
Le style d'écriture est plus lourd, moins fluide et agréable que les autres romans. J'ai senti qu'il y avait plusieurs longueurs qui auraient pu être facilement évités.
Une certaine émotion m'envahit en écrivant ces lignes : les romans d'Agatha Christie m'ont accompagné pendant plusieurs années mais nos routes se quittent ici. Au revoir la Reine du Crime et merci pour tous ces romans qui ont égayé mes journées !
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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Ce roman est sans doute le plus émouvant de tous ceux d'Agatha Christie car on y retrouve Poirot et Hastings à Styles sur les lieux de leur première enquête, le capitaine est de retour d'Argentine et le vieux détective belge est très affaibli, et l'on va y voir notre fidèle compagnon de tant de lectures quitter la scène (comme l'indique le titre original en anglais "curtain")

Poirot est certes diminué physiquement, mais ses petites cellules grises tournent toujours à plein régime et il réussira à confondre le coupable par delà la mort.

Magistral!

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Quel bouquet final! Quelle subtilité ! Quelle émotion !
Voilà comment mettre un terme avec une grande classe aux enquêtes du petit détective Belge:
C'est magistral !
Une apothéose, une redéfinition même du crime!
Tout y est !
Mon pauvre Hastings allons boire une tasse de thé, nous n'avions encore rien compris!
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Poirot quitte la scène.. Ou retour à Style court après des années....

Pitch :
Hasting est malheureux, il a perdu sa femme... Et quand on connaît Hasting comme on le connaît, romantique et choupi, oui il est profondément malheureux, il se sent seul, délaissé par ses enfants, tous aux quatre coins du monde, faisant leur vie, déjà grands.. Aussi quand il reçoit une lettre de son ancien ami Hercule Poirot, l'invitant à passer un séjour à Style court, comme au souvenir du bon vieux temps, il ne tergiverse pas longtemps. En plus incroyable sa fille Rachel est là elle aussi...
Mais à son arrivée la vision de son ami Hercule lui serre le coeur, il semble si vieux si diminué, en fauteuil roulant avec le plaid sur les jambes... même si ses cheveux ainsi que sa moustache sont toujours aussi noirs... C'en est presque pathétique... Pauvre Poirot.
Mais quand celui-ci lui explique la raison pour laquelle il l'a fait venir dans cette maison, transformée en pension de famille, où l'on mange mal, sans vraiment de confort
« c'est pour traquer un assassin ! »
« Pardon ? »
« Il y a un assassin parmi nous ! »
Non sérieux ?... c'est qui ?... on va l'appeler X... C'est qui ? Je ne vous le dirais pas Hasting, vous vous feriez griller en deux deux et il nous échapperait...
Mais alors qu'est ce que vous voulez de moi ?...
Trouver celui qui va, qui risque de se faire descendre... heu....
Poirot aurait-il fondu un plomb, serait-il devenu sénile ?
…. Et.... non... ^^

La boucle est bouclée, la première enquête de Poirot se passait avec Hasting à Style Court, la dernière enquête de Poirot se passera avec Hasting à Style court.
Une enquête étrange et particulière aussi... Déjà mélancolique, déjà triste... sensation diffuse de tristesse... le deuil, Hasting est encore plein dedans... le deuil de sa femme, le deuil de l'enfance de ses enfants maintenant si grands, et se préparant au deuil de son cher ami si malade....
Il est triste cet Agatha... vraiment.
L'on se doute bien de la fin rien qu'avec le titre...
Hasting est émouvant, émouvant d'amour, d'amitié, de bêtise aussi...

Même l'enquête est étrange, le coupable est connu de Poirot, mais pas encore la victime, ce peut-être n'importe qui... Et comme d'habitude ils sont nombreux dans cette maison de Style court qui semble elle aussi mourir à petit feu.. Où peut-être qu'elle est déjà morte, que ce n'est plus qu'une coquille...
Oui, pléthore de possibilités... ça rend Hasting un peu dingue, surtout qu'il y a sa fille dans le lot !
Vu le mode opératoire du coupable, dont je ne vous dirais rien, sinon cela serait trop facile, tous et toutes peuvent en être pour leurs frais hélas...
Il y a une telle tension dans ce bouquin, de cette tension qui précède les grands malheurs qu'on sait inéluctables... cette tension d'avant l'orage... Il est très étrange.
Hasting est tant en tension... Poirot, sa fille Rachel, cet assassin qui va peut-être tuer, cette future victime qu'il faut arriver à protéger... Il est si à côté de la plaque comme d'habitude... ^^

Agatha nous fait un merveilleux parallèle avec Shakespeare aussi... Ce barde magistral qui semblait si bien connaître la nature humaine, tous ses travers, et les sentiments qui vont avec... le tragique dans la comédie, le rire pourtant tragique... Parce que oui, malgré les tragédies qui pointent le bout de leur nez, qui planent sur ce roman, il y a des moments drôles... des petites phrases disséminées ici où-là... petites pépites d'humour... comique de situation...

Agatha a écrit ce roman en 1940, il n'a pourtant été édité qu'en 1975 pour que jamais personne ne reprenne son Poirot. Elle fera la même chose d'ailleurs avec sa Miss Marple avec le roman La dernière énigme.

Et détail amusant, Poirot a carrément eu droit à sa nécrologie dans le New-York Times, c'est dire si ce petit détective Belge était important... ^^
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C'est avec beaucoup d'émotion que nous assistons à la dernière enquête de Poirot, une enquête d'un genre inédit car le détective ne traque pas un assassin mais un manipulateur, un être vil et pernicieux qui pousse sa proie à commettre l'irréparable. Et le rideau tombe où tout a commencé, à Styles Court. Adieu monsieur Poirot
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