Le meurtrier a fait preuve d'une audace folle. Une femme a été assassinée en plein ciel, dans un espace clos, avec douze témoins, parmi lesquels se trouve Hercule Poirot, qui considère comme un affront personnel ce crime perpétré sous son nez pendant qu'il dormait, d'autant plus qu'une pièce à conviction a été découverte sous son siège, ultime provocation de l'assassin.
Le drame ayant eu lieu sur un vol entre France et Angleterre, avec une majorité de passagers anglais, et quelques Français dont la victime bien connue à Paris sous le nom de madame Giselle, l'enquête est menée conjointement par l'inspecteur Japp de Scotland Yard et Fournier de la Sûreté française, assistés bien sûr du célèbre détective Belge.
On suit avec plaisir les investigations des deux policiers qui font preuve d'une grande sagacité dans leurs analyses, Poirot restant comme souvent à l'écoute, faisant travailler ses petites cellules grises, ses interventions apparaissant souvent hermétiques à ses interlocuteurs. le petit homme aux grosses moustaches et au crâne d'oeuf reste fidèle à sa réputation, avançant « pas à pas avec ordre et méthode », affirmant qu'un meurtre est « un acte accompli en vue d'un certain résultat » et qu'il va en étudier les différentes conséquences. Il plonge même l'inspecteur Japp dans un abîme de perplexité lorsqu'il s'intéresse à certains détails et plus particulièrement ce qu'il appelle « L'énigme de la seconde cuillère à café ».
J'ai trouvé le ton plutôt léger dans cet opus des aventures d'Hercule Poirot, qui semble prendre un malin plaisir à enquêter à contre-courant des polices officielles, trouvant même une aide opportune auprès de deux des passagers pour lui permettre d'en piéger d'autres et de confirmer certaines de ses théories.
Je classe sans hésitation ce roman d'
Agatha Christie parmi les très bonnes productions de l'auteure.