Dans ce récit,
Agatha Christie met en place une intrigue se déroulant en partie en huis clos. Comme à son habitude, les enquêteurs, (Hercule Poirot est toujours aussi épatant, toujours pince sans rire, encore très imbu de sa personne sans être antipathique ;
Agatha Christie l'affuble comme à l'accoutumée d'un faire-valoir un peu borné), vont devoir démêler le faux du vrai, retracer le cours des faits, démêler l'impossible du probable, et surtout prouver comment l'improbable est possible.
Amour, argent, jalousie, fidélité, méchanceté, honneur, gentillesse et bassesses font ce roman à dévorer.
Agatha Christie maîtrise parfaitement l'art du suspense et de l'intrigue ; de plus, Hercule Poirot est tellement prudent et pointilleux qu'il faut attendre les dernières pages pour qu'il nous offre ses conclusions ! Aaah quel génie narratif !
Quelques regrets toutefois : dommage de devoir attendre le quinzième chapitre avant que les choses ne deviennent vraiment intéressantes. J'ajouterai aussi que le dépaysement que l'on attendrait d'une escapade sur le Nil tourne vite court une fois la machine lancée. Enfin, et pour une fois, l'identité du coupable était relativement facile à découvrir, et ce, même si le moyen d'action reste très bien gardé jusqu'au dénouement.
La fin laisse un peu perplexe quant au sens moral de ce cher Poirot ; et ce n'est pas la première fois...
Enfin, je ne sais pas si j'étais dans une disposition d'esprit particulière ou si la chose est réellement réalisée avec brio, mais j'ai trouvé la fin du chapitre 25 (quand le jeune anarchiste/communiste/socialiste joue les prétendants impertinents et que Poirot révèle son identité à la famille de l'heureuse élue) brillante et carrément jouissive !