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3,75

sur 456 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un crime a été commis un soir d'hiver sur la personne du curé d'une petite ville perdue aux confins d'un empire. Cet homme y officiait depuis 40 ans, il était peu aimé mais on ne lui connaissait pas d'ennemis.
Ce meurtre, bientôt suivi par d'autres graves évènements, sert de toile de fond à ce roman, et l'enquête est naturellement confiée au chef de la police locale aidé de son adjoint.
"L'Empire" en question n'est jamais nommé, mais les quelques informations glissées ici et là au fil des 500 pages du roman laissent à penser qu'il s'agit du vaste empire austro-hongrois dans la période qui précède la 1ère guerre mondiale. Peu importe d'ailleurs, car il pourrait s'agir de n'importe quel empire, du passé ou du présent. le récit a en effet une résonnance intemporelle en traitant de thèmes tels que l'injustice, le sectarisme, la stigmatisation des minorités, le piétinement sans scrupules des règles normales de vie en société, la réécriture des faits au service de l'intérêt de quelques uns, ainsi que la disparition progressive d'un monde pour un autre.
En mettant en scène un panel de personnages variés, évoquant les autorités locales jusqu'au plus humble des citoyens, Philippe Claudel fait un portrait sans concession de la nature humaine, allant parfois jusqu'à forcer le trait, une peinture qui fait ressortir la noirceur des uns et la sagesse ou la luminosité des autres.
Le titre du livre est bien choisi, dans le sens 1er du terme d'abord, puisque les évènements racontés ici se sont tous déroulés à la tombée du jour, mais surtout dans la signification plus vaste de "crépuscule" d'un monde", celui que vit un empire qui voit à sa périphérie s'effriter soudainement un équilibre d'apparence qui n'attend qu'une étincelle pour s'enflammer.
La narration, un peu longue parfois, est de structure classique; elle décrit minutieusement les lieux, les paysages, la posture des personnages, et en parvenant à maintenir le suspense jusqu'à la fin, elle imagine un épilogue qui ne manquera pas de surprendre.
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Un conte, un roman, une histoire. C'est un plaisir à lire. On aime les personnages, on s'y reconnaît un peu dans chacun d'eux.
J'ai lu avec appétit jusqu'à la fin. Avec goût aussi puisque l'écriture est riche de mots à découvrir et les phrases transmettent les émotions avec clarté et justesse.



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D'emblée j'ai retrouvé l'atmosphère du Rapport de Brodeck du même auteur.
L'histoire se passe dans une période non définie, dans une nébuleuse région limitrophe de Hongrie Autrichie
Un petit bourg survit petitement sans histoire, jusqu'au meurtre de son curé. Un événement qui bouleversera l'ordre établi, le policier, l'Iman et enfin le curé en étaient les garants.
Une minorité musulmane fait partie de cette communauté, qui jusqu'à là, se faisait oublier.
Qui a bien pu tuer le curé et pourquoi ?
Le personnage discret de la jeune Lémi qui a découvert le corps, deviendra peu à peu un élément clé de cette histoire.
C'est un roman où un gris pesant domine, avec toutefois un brin d'humour qui à le mérite d'exister au dépend du Policier, personnage ambigu…
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On retrouve l'atmosphère Philippe Claudel immédiatement. Cette atmosphère oppressante, inquiétante - ces personnages sans scrupules, malsains, qui cachent leur noirceur derrière de faux semblant. On en perdrait foi en l'humanité... Reste quelques pâles lueurs d'espoir quoique... Même les gentils sont des meurtriers ...
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Dans un village d'Europe de l'est (situé dans "l'empire"), le curé est retrouvé par deux enfants, dans la neige, le crâne écrasé d'une pierre. le policier Nourio, arriviste bouffi de vanité et obsédé sexuel, est en charge de l'enquête, secondé par son adjoint simplet. Ce n'est pourtant pas un polar, mais une fable politique et misanthrope. La justice n'est pas rendue ni recherchée car pour le policier, seule la vérité "efficiente" doit apparaître. Peu de personnages échappent au grotesque. Seuls la nature et ceux qui en sont proches sont sauvés par la grâce. La langue est belle, riche. Un beau roman, original et prenant.
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Crépuscule est un genre de policier - conte pour adulte. Policier car le livre commence par le meurtre du Curé, la découverte de son corps par deux enfants, et une enquête, avec deux protagonistes principaux : le Policier (Nourio) et l'Adjoint (Baraj). Conte, car les personnages sont des caricatures de fonction, sans réelle identité propre, avec le Maire, le Notaire, le Rapporteur de l'administration impériale, etc. Conte aussi, car l'histoire se déroule dans un Empire imaginaire, qui fait penser à l'Empire Austro-Hongrois, au début du XXe siècle. En effet, de nombreux prénoms, noms, boissons et autres objets ont des connotations slaves, allemandes, grecques, Europe de l'Est. Tous les ingrédients sont réunis pour donner à ce roman un cadre pittoresque et original.

J'ai aimé que l'atmosphère de cette fable se déroule dans un endroit reculé, en hiver dans la neige, le crépuscule et les feux de cheminées. Cela lui donne un aspect inquiétant, confirmé par la mort du Curé et le comportement parfois étrange de la communauté villageoise. On voit à travers cette histoire la fin d'un monde, la fin d'un Empire et la fin de la prédominance d'une religion chrétienne. On a l'impression que lorsque le Curé n'est plus, le "diable" prend sa place, car les hommes ne savent plus comment se comporter et déraillent.

J'ai parfois regretté que les descriptions nombreuses et les digressions prenaient le pas sur l'enquête, qui devient secondaire pour montrer la bassesse des comportements humains. Si J'ai aimé le côté noir des hommes, leur côté manipulateur, pour attiser le sentiment de haine des uns contre les autres, j'aurais préféré un texte plus condensé et ressentir un peu plus d'empathie pour, au moins, un des personnages.


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Un roman âpre mi-policier mi-fantastique qui offre une description de la nature humaine sous ses côtés les plus sombres . J'ai eu des difficultés à entrer dans le récit qui peine à dévoiler les personnages , leurs contradictions, leurs faiblesses et leurs forces mais j'ai finalement été happée par l'univers si noir que dépeint Philippe Claudel, grâce à une écriture stylée, riche en images, un style qui nous propose un cadre , un univers où l'on est emporté immédiatement.
Un beau voyage littéraire !
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Sous des airs de roman policier, voici un roman qui explore les noirceurs de l'âme humaine. C'est d'autant plus fort que l'auteur choisit un point de vue uniquement descriptif, sans morale et sans explication justificative. Un roman bien plus intelligent et bien plus fin, donc, que le laisse supposer le résumé de la quatrième de couverture. Je recommande vivement cette lecture qui appelle à la réflexion.
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Dans cette lecture, il y a eu des bas, mais il y a eu des hauts. Les bas je les annonce tout de suite car j'ai failli abandonner en cours de route. J'ai trouvé Philippe Claudel un peu lourd et répétitif sur le thème du sexe et sa mise en route de l'histoire un peu lente à s'animer. La partie concernant la chasse à l'ours m'a paru vraiment trop développée. Mais d'un autre côté, ce roman avait un peu des accents du « Rapport de Brodeck », qui est un de mes livres favoris de cet auteur. Alors, j'ai décidé de ne pas lâcher prise. Et j'ai bien fait, car je suis allée de surprises en surprises vers une fin étonnante, en plusieurs étapes. Ce livre est comme un conte ou une fable. Philippe Claudel ne situe ni l'époque ni le lieu où se déroulent les évènements, mais il nous parle des humains de toujours, de leurs penchants, de leurs défauts, de leurs vices, de leur façon d'éliminer ceux qui les dérangent, qui sont différents d'eux. Il dénonce l'individualisme, le racisme, la négation des crimes et tant d'autres choses au fil des pages. Alors, ce livre, même s'il agace un peu au début, s'il est particulièrement sombre, il ne faut pas le laisser passer. Philippe Claudel n'écrit pas pour ne rien dire.
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Nourio mène l'enquête sur la mort du curé dans un petit village aux confins d'un Empire fictif où les religions, les ethnies cohabitent cahin caha. Il y a quelque chose de très classique dans la langue et dans la façon dont est menée cette histoire. On finit par se prendre au jeu, lorsque la grande et la petite histoire des turpitudes humaines se rejoignent à travers ses personnages principaux : Nourio, policier déçu et frustré, Baraj, le simplet poète, Lemia la fée, ou tout comme. L'embrasement entre communautés est inéluctable semble dire ce roman et l'homme n'y peut rien. le cours de l'Histoire lui échappe, le plus souvent dans le tragique.
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