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3,74

sur 451 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Qui a tué le curé que deux enfants viennent de découvrir en cette nuit d'un hiver glacial ?

Personne ne sait, mais la rumeur jette l'opprobre sur la communauté musulmane dont l'un de ses membres affolé s'enfuit … amplifiant les soupçons … car une fuite n'est elle pas un aveu ?

Aux médisances succèdent les incivilités puis les agressions … qui font place nette.

Savoir qui a tué le curé n'a aucune importance car la vérité, dans l'empire, doit être efficiente et répondre aux voeux (aux ukases) de l'empereur et de ses gouverneurs. Et ceux ci apprécient les fonctionnaires dociles, serviles, prêt à tout pour gagner une décoration, une promotion, une invitation à une chasse et contrôler un peuple espionné par les « mille oreilles » d'un big brother orwellien : « L'Empire qui était un monstre à 100 têtes et à 100 corps savait que du contrôle de la moindre de ses provinces reculées dépendait sa survie. Aussi, les élites qui le gouvernaient avaient-elles favorisé depuis des temps anciens des canaux de surveillance reposant d'une part sur les structures feuilletées de l'administration, mais aussi sur une entité plus officieuse baptisée, on ne sait par qui, les Mille Oreilles, grâce à laquelle était écouté et transmis tout ce qui pouvait se dire dans les bavardages des rues, les cafés, les marchés les ports ou le réseau encore embryonnaire des chemins de fer. »

Débutant comme un polar, ce roman dérive vers un essai politique sur la mort des empires, l'emprise de la pensée unique, et la stigmatisation des indésirables ; vaste programme !

Mais l'intrigue souffre de longueurs, sombre dans le manichéisme en encensant les musulmans et en vilipendant les chrétiens et se délecte des viols du policier pédophile. D'où une déception d'autant plus grande que les romans précédents de Philippe Claudel m'avaient enchanté et comment apprécier une intrigue dont aucun acteur n'est sympathique ?
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Crépuscule, c'est la fin de la journée mais c'est surtout la fin de ce roman. Une très belle fin au regard de cette atmosphère si lourde et glauque. D'ailleurs, de ce roman, je n'ai aimé que les 10 dernières pages. C'est embêtant pour un livre d'un peu plus de 500 pages.
Autant vous dire que ma lecture fut un vrai calvaire mais j'ai persévéré, espérant trouver dans ce roman ce qui m'était apparu comme un coup de génie dans le rapport de Brodeck.
En vain...
Le personnage de Nourio, le Policier, est bien trop présent pour moi. Alors qu'il est détestable au possible. J'aurais tant aimé que l'auteur s'attarde plus longuement sur des personnages comme Baraj, son Adjoint, géant doux et poète. Ou alors qu'il donne plus le point de vue de Lémia ou de la femme de Nourio. On ne comprend qu'à la fin pourquoi il ne l'a pas fait. Mais, bon, ce fut bien trop long à venir !

Car, cette histoire est avant tout celle des Hommes. Des hommes et de leurs plus mauvais penchants. Ambition, égoïsme, sectarisme, lubricité... J'en passe et des meilleurs... C'est bien simple, dans ce roman, les animaux passent pour des anges en comparaison au genre humain.
Ce n'est pas pour me déplaire. J'ai toujours considéré les animaux de façon bienveillante. Mais, tout de même, lire ce roman, c'est se décourager de croire en tout ce qu'il peut y avoir de beau dans l'humanité.
C'est trop démoralisant !

De toutes façons, j'ai toujours préféré l'aube au crépuscule.
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Dans un pays imaginaire quelque part en Europe centrale, dont on ne saura pas grand-chose, sinon qu'il y a un croissant sur sa bannière et qu'on appelle l'Empire à cent têtes et sent corps, un crime vient d'être commis : deux jeunes enfants ont retrouvé le curé du village assassiné, une blessure à la tête par une pierre à côté de son église.

Sont affectés à l'enquête (c'est très relatif) Nourio alias le Policier qui brille par son arrivisme et son adjoint Baraj, homme simple mais au grand coeur, sous la surveillance du Maire et d'autres édiles préoccupés essentiellement par leur statut social.

Evidemment, il faut trouver un coupable et qui est le suspect le plus plausible : l'Imam et la petite communauté musulmane…

Ce fut une lecture laborieuse, proche du pensum, car le roman dégouline de scènes, de fantasmes érotiques émanant du Policier : obsédé sexuel qui ne pense qu'à copuler, même si sa femme, enceinte régulièrement grâce à ses oeuvres, ne semble pas consentante mais on atteint le paroxysme du dégoût avec la description de ses fantasmes pédophiles à l'égard de Lémia la petite fille qui a découvert le corps avec son frère. On a même droit aux détails anatomiques !

Sinon, on retrouve l'univers froid, les tempêtes, la neige, les habits un peu folkloriques parfois, les « âmes grises » comme les aime l'auteur… L'écriture est belle, il y a des réflexions intéressantes…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Stock qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteur

#Crépuscule #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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S'il fallait démontrer qu'on ne peut pas toujours valider tous les livres d'un auteur, ce Crépuscule en est un parfait exemple.
Je suis fidèle à Philippe Claudel mais il m'a ici abandonnée en chemin. Son dernier roman m'a profondément ennuyée, construit sur beaucoup de clichés de notre civilisation (islamisme, nationalisme, racisme, émigration…)
La méthode constituant à envelopper le tout dans une thématique proche du conte uchronique ne m'a pas aidée à m'attacher à des personnages caricaturaux et une narration qui fait du sur place. L'ambiance est ténébreuse, rugueuse à souhait, mais certains passages paraissent interminables et sans intérêt. Et que penser de la libido exacerbée de l'improbable policier? Sans pruderie, je m'interroge encore sur la pertinence.

Reste la plume toujours très belle, pinceau de descriptions travaillées, parfois humoristiques, mais qui laisse de côté la narration et l'intrigue.

Une lecture décevante.
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Beaucoup de déception avec ce nouveau roman de Philippe Claudel. J'avais beaucoup aimé le Rapport de Brodeck, et j'ai eu le sentiment ici d'une redite, en beaucoup moins bien : tout comme dans le Rapport, l'histoire met en scène une petite communauté, aux confins d'un Empire, dans un espace-temps peu défini même si quelques éléments donnent quelques repères : on serait au début du XX° siècle, (en un temps de pogrom...), à la frontière orientale d'un empire qui pourrait être l'Empire austro-hongrois, et au sein d'un village, où cohabitent une communauté catholique et une communauté musulmane. le meurtre du curé va mettre le feu aux poudres et faire apparaître les rancoeurs, les jalousies, la bestialité, car comme dans le Rapport, ce Crépuscule décline un bestiaire important. On voit bien le propos : il s'agit de montrer et de dénoncer la façon dont des massacres de masse peuvent se mettre en place, dont la mémoire devient un enjeu de pouvoir, mais tout ceci avait déjà été raconté dans le Rapport, et de façon plus fine et subtile. Car ici, tout est un peu lourd, appuyé ( comme par exemple, ces majuscules systématiques pour désigner les notables, qui sont réduits à leur fonction : le Maire, le Rapporteur, le Notaire...et les descriptions font très appliquées, mais sont surtout très longues...).
Outre ce sentiment de redite inutile et moins bonne , j'ai été très gênée par la représentation des femmes, qui m'a semblé caricaturale à l'extrême, entre les dianes chasseresses hypersexualisées, et la ( très...) jeune Lémia, objet de fantasmes masculins récurrents, et décrite avec ce qui m'a semblé beaucoup de complaisance. Certes, ces personnages féminins sont vus à travers l'esprit malade du policier ( le Policier...) Nurio, personnage bien peu sympathique, dont le point de vue domine dans le roman, mais tout de même.
Pour moi, ce Claudel n'est donc vraiment pas un grand cru. L'écriture est travaillée, certes, (c'est pour cela que j'ai mis 2,5/5) mais on voit un peu trop les coutures...SP.
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Qui a assassiné le curé Pernieg à coups de pierre ? le policier Nourio et son adjoint Baraj enquêtent dans cette province éloignée de tout dans un lieu et un temps indéterminés, peut-être une région froide et inhospitalière de l'empire austro-hongrois. Jusqu'à cet évènement tout le monde cohabitait en bonne entente mais ce meurtre va réveiller les pulsions les plus abjectes, la communauté chrétienne s'en prenant à la minorité musulmane, désignée par les représentants de l'empire comme probable coupable.
J'ai trouvé la mise en place des lieux et des personnages d'autant plus longue que le policier est antipathique, dominé par ses instincts et ses ambitions. le roman prend un autre tour quand les notables locaux sont invités à une chasse au château laissant le champ libre aux hommes de mains de l'empire : ils brûlent la mosquée et ses occupants.
Crépuscule : une concentration de la noirceur humaine.
Une lueur cependant : le personnage de Baraj, un peu simple et poète sans le savoir , ses chiens et sa protégée, la jeune Lemia.
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"Alors, le Claudel tu l'as lu?", oui bien sûr moi j'aime encore bien et puis le sujet c'est vraiment mon truc (la fin du XIXe, l'empire austro-hongrois, une petite enquête, la montée des extrêmes).
"Alors, t'as bien aimé?" euh ben franchement bof. "Crépuscule" est bien écrit même si de nombreuses comparaisons sont plus jolies qu'utiles, le personnage principal a "son membre qui se tend" une page sur deux ce qui est agaçant et tous les personnages sont bêtes, orgueilleux, veules, intéressés, méchants, envieux, méprisants (biffer les mentions au choix). Impossible de s'attacher à l'un deux (à part peut-être les chiens) et donc pour moi de vraiment rentrer dans l'histoire...
Petite déception donc que cette lecture de la rentrée de janvier malgré un sens de la narration impeccablement maitrisé !
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Je préfère en général m'abstenir d'écrire un avis négatif sur un roman mais là, peut être à cause de la profonde déception, quelques mots sur un livre en deçà de ce que l'auteur peut nous offrir.

La quatrième de couverture était prometteuse : une enquête aux frontières de l'Empire, dans une petite ville ordinaire suite à la découverte, par un matin d'hiver, du cadavre du curé.
Les personnages principaux ont une vraie épaisseur: un policier en lutte avec ses passions inavouables et son adjoint, un géant placide à l'âme de poète.
Le roman démarre bien, va de suspens en rebondissements et laisse vite percevoir des motivations bien différentes de celles trop rapidement entrevues.

Mais là s'arrête les bases qui auraient pu donner un 4 étoiles : dès le premier tiers passé, le roman devient long, très lent. Les passages interminables s'enchaînent s'appuyant sur des descriptions sans fin, sur des successions de synonymes dignes parfois d'un dictionnaire.
Alors que le thème qui émerge aurait pu donner une dimension supplémentaire à ce roman : une réécriture de l'histoire lorsque la nature humaine se trouve malmenée et fait place à la furie des hommes, son traitement laisse le lecteur sur sa faim.
Trop de circonvolutions, trop de répétions...

Une vraie déception après des textes comme Les âmes grises, La petite fille de Monsieur Linh, le rapport de Brodeck.


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J'aime....enfin, j'ai beaucoup aimé les premiers livres de Philippe Claudel. Et puis, au fil du temps et des livres, mon ardeur s'est atténuée. Alors quand j'ai vu la sortie de Crépuscule, je me suis mise à espérer revivre mes premiers émois (Quelques-uns des cents regrets, Les âmes grises, le rapport de Brodeck notamment). Hélas, quelle déception. Pourquoi l'auteur en fait-il tout le temps un peu trop...comme un débutant qui étale son savoir pour montrer de quoi il est capable. Cela est insupportable le à mes yeux.
Exemple 1
"À preuve son embarras constant, et cette façon d'avoir peur des mots au point souvent de mâcher du silence pendant des heures de ses dents noircies par le tabac qu'il chiquait le soir..."
et là il en rajoute une couche en poursuivrant la phrase avec :
"...face au feu mourant de sa cheminée, tout en caressant Mes Beaux, deux grands chiens qui occupaient son coeur et sa raison."
Exemple 2 :
"Il ne savait jamais quoi faire non plus de ses mains qu'il avait épaisses, larges, eczémateuses et gonflées. Par sa timidité pataude et sa masse, l'Adjoint évoquait un boeuf ou un cheval de trait..."
La couche de trop est la suivante :
"...Ne lui manquait que le piquet auquel l'attacher pour le temps de sa vie, et le merlin pour la finir."
Ce livre de 500 pages aurait gagné à faire une bonne cure d'amaigrissement pour se limiter à 300 pages.
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Crépuscule d'un empire ? D'une époque ?

Curiosité de ces lieux et temps qui titillent notre imagination car laissés dans une sorte de flou légèrement exotique. Incidemment affleurent des indices qui semblent vouloir nous guider dans un ailleurs plus précis(l'empire de l'est) mais nous garde pourtant dans l'universalité de la bêtise, de la souffrance et des petits arrangements les plus vils entre notables.

Cet hiver sans fin où des personnages odieux, libidineux jusqu'à la nausée (le Policier) malfaisants(le Margrave, Maijre), veules (le Maire, le Rapporteur dé l'Administration impériale, le commandant Stroh) côtoient des êtres vulnérables d'où émanent douceur et lumière ( l'Adjoint Baraj, Lémia) et rendent plus supportable ce conte vertigineusement cruel.

Oui crépusculaire ce roman qui développe à l'envie la noirceur de l'âme humaine, avec les artifices qu'elle se fabrique si aisément comme le bouc-émissaire, ici une toute petite communauté musulmane.

Lecture souvent éprouvante !

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