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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les destins croisés de deux femmes exceptionnelles éprises de liberté et féministes avant l'heure : Marie Laurencin et Nicole Groult. Deux femmes issues d'environnements différents qui pourtant vont vivre une immense passion amoureuse.

Marie Laurencin est issue d'un milieu modeste, elle a une jeunesse solitaire à Montmartre auprès de sa mère célibataire, à l'époque on aurait dit « fille mère ». Mais elle va devenir peintre et côtoyer des artistes de renom de la Belle époque, Braque qui lui ouvre des portes du monde artistique, Picasso, Picabia… Pendant cinq ans elle partage la vie du poète Guillaume Apollinaire qui l'encourage dans sa voie, la considère comme sa maîtresse bien sûr mais aussi comme sa domestique dans la vie quotidienne… elle s'en échappera au bout de cinq ans puis sur un coup de tête épousera un baron allemand. Ceci lui vaudra un exil en Espagne pendant la guerre de 14-48.

Nicole Groult, de son coté, appartient à une grande famille de créateurs, elle est la soeur cadette de Paul Poiret, grand couturier de l'époque, elle-même est une styliste renommée. Son mari, André Groult est décorateur et dessinateur de meubles raffinés et elle évolue dans un milieu mondain où les festivités sont nombreuses.

Les deux femmes se rencontrent au Salon des Indépendants en 1911 et tout de suite un courant passe… c'est le début d'une liaison très forte qui va transformer leurs vies.

Un roman… plutôt une biographie, mais avant tout le récit d'une relation passionnelle entre deux femmes d'exception. Françoise Cloarec s'est plongée dans leurs vies, documents écrits, rencontres avec les filles et petites filles de Nicole Groult, lecture d'une abondante correspondance en particulier des lettres enflammées de Marie à Nicole. Si au départ elle avait encore quelques doutes sur la nature des relations, platoniques ou homosexuelles, entre les deux femmes, cette phrase trouvée par hasard dans une de ces missives, et dont le début donne le titre au roman, confirme une grande passion au-delà des conventions de l'époque.

J'ai un tel désir de voir ton visage dans le plaisir, je pense souvent à cela » écrivait Marie Laurencin à Nicole Groult.

D'ailleurs la photo utilisée pour la première de couverture du roman de Françoise Cloarec ne fait aucun doute sur les relations unissant les deux femmes : les regards éperdus, la main discrètement posée sur le genou de l'aimée. Une très belle illustration.

Françoise Cloarec, invitée au salon du roman historique de Levallois en mars 2019, avait fait une brillante et enthousiaste présentation de son livre. Elle m'avait donné l'envie de le lire au plus tôt et j'en attendais beaucoup. Même si j'ai apprécié cet ouvrage et que j'ai appris beaucoup sur les deux « héroïnes », je dois avouer une légère déception. le style est agréable mais assez académique, j'aurais aimé peut-être un peu plus de folie. J'ai aussi trouvé que l'autrice se perdait de temps en temps dans des descriptions, répétitions et digressions un peu trop longues qui cassent le rythme du récit. Malgré tout je recommande vivement cette lecture sur ces deux femmes en avance sur leur temps.
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Nicole Groult, Marie Laurencin : le récit passionnant d'une relation passionnée, récit de l'histoire d'amour de la peintre Marie Laurencin et de la couturière Nicole Groult dans le Paris du début du XXe siècle.

Le destin de deux femmes, incroyablement fortes, indépendantes, talentueuses, qui ne se soucient d'aucune morale. Deux femmes en avance sur leur temps qui vont conquérir leur liberté et leur place.
Entourées d'Apollinaire, Picasso, Braque, Paul Poiret, Cocteau, Max Jacob, Gertrude Stein, elles vivront une histoire hors norme jusqu'au bout.

Entre amitié et amour, « j'ai un tel désir » est la biographie de deux créatrices, de deux féministes, de deux personnalités singulières.
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Après avoir dressé le portrait de Marthe, la muse de Bonnard, dans « L'Indolente » (disponible chez J'ai Lu), Françoise Cloarec nous raconte ici la relation tendre et particulière entre la peintre Marie Laurencin et la couturière Nicole Groult.
Je connaissais déjà un peu l'oeuvre de Marie Laurencin, son style immédiatement reconnaissable, vaporeux et fluide, aux tons roses et gris très doux, ces portraits de femmes gracieuses aux yeux de biche ; je ne connaissais en revanche pas du tout Nicole, styliste et soeur du couturier Paul Poiret, en dehors du fait qu'elle soit la mère des deux écrivaines Benoîte et Flora Groult.

Lorsque ces deux femmes se rencontrent, elles ont déjà un certain vécu sentimental et professionnel – Marie en particulier fut longtemps la maîtresse de Guillaume Apollinaire à qui elle inspira de nombreux textes ; elle fréquenta le fameux Bateau-Lavoir de la belle époque montmartroise et ses non moins fameux occupants, Picasso, Derain, Braque… Toutes deux se reconnaissent : originales et non conventionnelles, sensibles et gracieuses, elles resteront liées jusqu'à la fin.
L'auteure raconte avec précision comment des femmes en avance sur leur temps conquirent leur liberté, leur indépendance et leur place dans des milieux et à une époque où cela n'allait pas de soi. Elle n'occulte pas non plus les quelques nuages assombrissant la vie de Marie Laurencin (l'exil forcé en Espagne avec son époux allemand durant la guerre, des opinions discutables) et livre un portrait très documenté (grâce notamment aux souvenirs de la féministe Benoîte Groult et aux centaines de lettres échangées) de la « dame du cubisme ».
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▶️1911 : Marie Laurencin, 28 ans, jeune peintre prometteuse, amie de Picasso, de Braque et des autres locataires du Bateau Lavoir, vient de rompre avec Apollinaire quand elle rencontre Nicole Groult, soeur de Paul Poiret et jeune épouse d'André Groult, décorateur et créateur de meubles d'art : «sans s'être jamais vues, elles se reconnaissent... »
▶️Dans le Paris de la belle époque, les deux jeunes femmes entament une liaison amoureuse, une amitié sensuelle qui durera (presque) toute leur vie...
▶️1914 : Marie, qui vient d'épouser un authentique baron allemand est contrainte de s'exiler durant les 4 années de guerre : elle peint moins, et seule la pensée de Nicole et leur correspondance soutenue l'empêchent de sombrer dans la dépression - ces pages sont tout simplement magnifiques...
▶️1920 : Nicole écrit à Marie: «je suis enceinte, il est de toi, viens vite! » - ce sera Benoîte Groult !, l'écrivaine, et essayiste féministe, auteure notamment du futur "Ainsi soit-elle"...
▶️C'est ici le portrait croisé de deux femmes follement modernes pour leur époque, avant-gardistes même, talentueuses et indépendantes, affranchies des conventions sociales de l'époque et de leur milieu : «j'ai un tel désir de voir ton visage dans le plaisir.. » - quel titre!..
▶️L'auteur, avec une écriture légère d'aquarelle, sensuelle aussi, brosse le tableau d'une relation hors normes, lumineuse, portée par un désir farouche de liberté - d'une époque révolue aussi....
▶️Un roman biographique drôle, poétique, sensible et «impressionniste », sensuel et passionnant !!.. A LIRE!
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C'est l'histoire de Marie Laurençin et de Nicole Groult.
Marie Laurencin, on la connaît grâce à Apollinaire et son magnifique poème de rupture : Sous le pont Mirabeau coule la Seine et mes amours, faut-il qu'il m'en souvienne.
Leur liaison dura cinq ans quand même, mais Apollinaire devait être tant macho et goujat, que Marie s'en lassât. Ils ne cessèrent point de s'aimer néanmoins, jusqu'à la mort d'Apollinaire.
Nicole Groult, on aurait pu la connaître, grâce à Benoîte (Groult) Maintenant, c'est fait. C'est une femme beaucoup plus intéressante que Marie, forte, belle, riche, intelligente, élégante, qui sent bon…
Nicole semble un peu coincée sexuellement avec André, son mari. Mais cela ne durera pas.
Il semble qu'elle connait le plaisir avec Marie. Leur « amitié-amoureuse » ne sera jamais aussi intense que dans l'absence (les années d'exil en Espagne de Marie), en témoignent des centaines de lettres. « J'ai un tel désir de voir ton visage dans le plaisir, je pense souvent à cela » et de poèmes « Tes yeux sont deux oiseaux bleus
Tes seins sont deux oiseaux blancs..."
Mais qu'en est-il de leur relation quand elles sont dans la même ville ? Moi, je ne sens pas tant que ça, la passion amoureuse. Elles ont de multiples amants (surtout Marie, mais Nicole s'est bien rattrapée, il semblerait même que le père de Benoîte ne soit pas son père…) Bref, je ne suis pas rentrée par effraction dans leur intimité.
En revanche, j'ai beaucoup aimé le récit historique, surtout la période pré et post première guerre, avec la description du Tout Paris de l'époque, artistes de tous poils, peintres, poètes, couturiers, décorateurs, d'une liberté sexuelle avant-gardiste, c'était vraiment la Belle Epoque.
J'ai été un peu gênée par le style de Françoise Cloarec, on le dit « impressionniste » peut-être le dirais-je décousu. Les années 40, sont survolées, Marie est suspectée de collaboration, Nicole s'en éloigne, c'est le délitement de la relation. Marie finira dans la solitude, Nicole, entourée de sa famille. C'est une fin un peu triste.
Donc, trois fois oui pour la peinture du milieu artistique des années folles, j'ai vraiment apprécié l'excellente documentation, sans oblitérer les ragots et les potins. Je serai plus réservée sur la relation amoureuse des deux femmes que je ne ressens pas bien. Quant à la peinture de Marie Laurencin que ce livre m'a permis de (re) découvrir, je n'y suis pas très sensible.
Ce que je viens de lire sur sa biographie, c'est qu'après sa libération de Drancy où elle avait été internée suite à des relents de collaboration, c'est Marguerite Donnadieu (Duras) qui la recueillit. Et elle reçoit même Marguerite Yourcenar et sa compagne Grâce chez elle en 1951. Ce sont ces connections qui me ravissent…
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Début du XXème siècle, la Belle époque : les artistes, dont Picasso, le douanier Rousseau, Braque, se réunissent au Bateau-Lavoir. C'est l'émulation artistique, l'amitié, les amours et les fâcheries aussi. Guillaume Apollinaire amène avec lui la jeune peintre Marie Laurencin qui intègre le groupe, sous l'oeil méfiant de la femme de Picasso, Fernande Olivier, qui ne l'aime guère.
La biographie de Marie Laurencin commence par sa rencontre avec le poète : leur histoire d'amour est forte et compliquée. Apollinaire ne lui apporte pas vraiment ce qu'elle attend. Elle est au foyer, subit ce qu'on appellerait son "machisme", sans pour autant vivre avec lui. Marie est très fusionnelle avec sa mère Pauline, chez qui elle rentre tous les soirs. (...)
Lien : https://lemanoirdeslettres.f..
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