Le Pont Mirabeau

Dans un format carré, le poème de Guillaume Apollinaire devient images sous les traits et les couleurs de Anna Obon (jeune illustratrice catalane) : des pages "bleu vert", des pages "gris crème", le pont et Paris comme un décor et un refrain, une histoire d'amour triste qui se déroule dans une atmosphère crayonnée et diluée.
Je suis une adulte et je n'ai pas d'enfant/adolescent à qui proposer ce livre. Mais j'aime la poésie, et j'aime que la littérature jeunesse s'en empare en l'illustrant. La spécificité de ce livre, qui inaugure une nouvelle collection des éditions Bulles de savon, est qu'il s'agit d'un seul poème, et non d'un recueil de plusieurs poésies : cela permet de voir le poème comme une histoire.

Tout d'abord merci à babelio et ses masses critique ainsi qu'aux éditions bulles de savons pour ce livre pour enfant.

Je vais pas revenir ici sur la poésie en elle même qui est une merveille en son genre et qui mérite à être connue et reconnue.

Je vais revenir donc plus sur la forme : en premier un gros plus sur les illustrations d'Anna Obon qui rendent hommage à la tristesse du texte d'Apollinaire relatant ça rupture avec Marie Laurencin, des dessins simples, haut en couleur et qui savent rendre mélancolique quand il le faut et redonner espoir quand il le faut.

En revanche je n'ai pas du tout aimé le découpage du poème. En effet même si Apollinaire n'a inséré aucune ponctuation à son texte il y imprime un rythme qui donne tout son poids à l'oeuvre, le découpage coupe tout, on en perd le rythme voir même les mots utilisé parfois une à deux pages avant la suite... et je trouve ça dommage, car l'effet de l'oeuvre en pâti énormément.

Après ce livre reste un bon moyen d'entrainé une première approche, que ce soit de la poésie ou plus généralement de la littérature classique, au jeunes enfants et rien que pour cela ce livre mérite d'être connu.

Je ne suis pas fan de la couleur turquoise mais j'ai aimé cette présentation, notamment qu'il y ait une strophe par page, les mots en ont plus de poids et je pense qu'aborder la poésie de cette façon, pour un enfant à partir de 10-12 ans est une sacrée chance ! J'ai aimé aussi les pages en noir et blanc avec de jolis coups de crayons pour "Vienne la nuit sonne l'heure" "Les jours s'en vont, je demeure"" ! Ainsi, seuls sur la page, ils ont une force différente que quand on les lit à la suite... Ils ont le temps de résonner en nous avec l'appui du dessin qui en renforce la puissance évocatrice.
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