AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782384311576
212 pages
Le Mot et le reste (22/03/2023)
4.75/5   6 notes
Résumé :
Le récit bienveillant et poétique d’une vie simple menée au rythme des saisons.


Une sédentarité heureuse évoque une vie bien remplie faite de marches, de jardinage et de hautes rêveries sous le ciel. Il s’agit pour l’auteur de rendre compte d’un voyage immobile dans un coin préservé de l’Auvergne, proche de la Creuse des étangs et des tourbières. Sous la forme de chroniques, les mots en rendent la simple vérité : quelques échanges avec des jeu... >Voir plus
Que lire après Une sédentarité heureuseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Reçu par poste...le 5 avril 2023-
Débuté chronique le 22 avril 2023- achevé le 26 mai 2023-( ***Qu'on se le dise : même si on a été enchanté " ,
" embarqué " par un livre, il est parfois fort difficile d'en rendre un juste " rendu "...Je vais toutefois tenter le coup !!?)

Vive " La Fabuloserie "** de Patrick Cloux !

Un début de Printemps grandement embelli par cette promenade buissonnière, poétique...et positivement " anarchique" !
Une lecture qui est venue "positivement "égayer et colorer ma boîte aux lettres tristement citadine !

Comme bon nombre d'écrits de " notre écrivain- libraire-apiculteur", ce nouvel opuscule appartient à la noble gent des " Livres de chevet", que l'on lit peu à peu, par bribes, comme une longue promenade en forêt, où on savoure la découverte de tel ou tel végétal, fleur , arbre, les senteurs comme les couleurs....Conversation ou silence avec Dame Nature et Dame Culture..!

Observations multiples sur notre monde en marche, ses beautés, ses ressources, et aussi sa folie, ses dérapages, ses cruautés...et puis plus concrètement
notre quotidien,l'Avenir et la nécessité de la solidarité, l'urgence d'une nouvelle manière de penser le monde, les autres, " replanter" les " exilés " comme les arbres pour une terre plus accueillante, une tolérance, une hospitalité, et tenter aussi de trouver , encourager les initiatives en germe pour freiner la triste désertification des campagnes..
etc

Toutefois prédominent toujours, envers et contre tout, une sorte d'épicurisme de l'écrivain, de bonheur de vivre, de bienveillance envers le Vivant...l'amour des gens, des échanges, des mots, de la Littérature, des écrivains préférés, accompagnant, éclairant depuis fort longtemps le " Chemin " de vie de
l'auteur !
Je ne peux résister à un extrait montrant si besoin était, la permanence des livres, des écrivains, certains comme de vrais compagnons de Vie...des Amis à part entière, dans l'existence de Patrick Cloux...

" Une minuscule Fiat Topolino fût utile à Nicolas Bouvier pour réaliser son périple en Asie mineure. Cette voiture est maintenant aussi célèbre que la mule de Stevenson ou Milou, le chien de Tintin, rentrant épuisé du Tibet. Je lis à peu près une fois l'an " L' Usage du monde" religieusement, comme d'autres font Kippour.C'est un rituel auquel je tiens."

Cet arc-en- ciel, ou plus justement ce " kaléidoscope " de notations, billets d'humeur ou de poésie sont entrecoupés de proverbes (* en italique) qui nous immergent d'autant...dans une autre dimension de temps et de lieu, entre nostalgie, atmosphère de la " belle ruralité "...et les rives de l' Enfance !

"Mais comment ne pas être aujourd'hui inquiet quand on aime la nature et les gens, la liberté et la vie
simple ?
(...) Je vis au milieu d'un pays sans faste, en grande partie abandonné et qui dès qu'on s'en approche vraiment est cependant étrangement vivant. (....)
Je m'applique "à bien faire l'homme" comme l'écrivait Montaigne, c'est-à-dire à me trouver."

Un immense Merci à un de mes " Oncles du dimanche" *** préférés, qu'est Patrick Cloux, depuis quelques années !!

=============================
*** " Fabuloserie ": exposition à ne pas manquer à la Halle Saint- Pierre, à Paris, ainsi qu'un autre texte précieux de Patrick Cloux, " Mes oncles du dimanche", pour l'accompagner et la compléter !

*** voir mes billets sur " Mes Oncles du dimanche"...et sur le catalogue d'exposition de " La Fabuloserie ":

- https://www.babelio.com/livres/Cloux-Mes-oncles-du-dimanche/1100154/critiques/1790734

- https://www.babelio.com/livres/Lusardy-La-Halle-Saint-Pierre-presente-la-Fabuloserie/1521050/critiques/3449413
Commenter  J’apprécie          324
L'Alcazar littéraire !
Un livre-somme, une jachère fleurie, un lever de soleil en plein désert. Il faut lire et vaciller sous la grandeur d'une prose cardinale. Ce livre vaut mille vies, mille étreintes et mille larmes. Car oui, l'écriture est indicible, solaire, et hypnotique. le chant de la vie, le regain, la clef même de l'existence.
Patrick Cloux rassemble l'épars de notre venue au monde. Hédoniste, épicurien, un homme debout, attentif au temps présent. L'ère des petits riens à l'instar de Philippe Delerme mais en plus vertigineux. Essentialiste et passeur des jours, comme un flambeau qui perce la nuit sombre de nos aveuglements.
Lire « Une sédentarité heureuse », majuscule et fusion, l'émotion théologale, et se dire qu'ici est le macrocosme, le toit du monde.
L'éphéméride comme une voûte céleste, jour après jour, Patrick Cloux est attentif à la marche de la vie. « Je m'applique, à bien faire l'homme comme l'écrivait Montaigne, c'est à dire à me trouver ». « Un jeudi détricote un mardi. le sentiment friable de faire partie d'un tout assez mal défini ».
Retenir les entrelacs, ne pas craindre le pouvoir hors norme d'une trame bouleversante car trop belle. Imiter ce sage qui collecte les respirations, les battements de cil d'un quotidien dans une Auvergne qui ouvre ses bras en grand. L'isolement comme une chapelle à flanc de montagne. Berger dont la transhumance est une affaire entendue de coeur et de sensations. Les hivers comme des bûchers, la chaleur des gestes simples et complices.
La sédentarité est une poésie à apprendre par coeur. « La prose sacrée. Celle qui rend l'altitude… Remuer la géographie à grands pas vous guérit de l'histoire figée ».
On ressent une connivence, on s'approche doucement sur le rebord de cette mappemonde. La pudeur devant un trop-plein de beauté. « C'est peut-être cela qui me fait me sentir du coin, user de repères et d'une clef des gestes stable ».
Patrick Cloux dévoile subrepticement les élogieuses attitudes pour une sédentarité heureuse. Travailler la terre, éradiquer les mauvaises herbes. Les rituels concorde triomphante. Les gestuelles à l'instar d'une nature épiphanie. Ici, les sociologies bercées d'un antan, les géographies comme du sable qui s'écoule en main. Mais la terre n'a pas dit son dernier mot. Les liens, feu de St Jean, les amitiés comme les hospitalités. La fenêtre grande ouverte.
Patrick Cloux peint du regard l'image d'Épinal de l'ancien temps et si maître de sa venue au monde, trouve le passage pour aujourd'hui. Il sait aussi qu'« écrire sur la nature impose des devoirs. le jardin chez nous fait partie du roman familial ». Il s'interroge, il veut comprendre l'échappée de la course folle de notre société en faillite de bruissements, de chuchotements et de ralentis. Il comprend les idiosyncrasies qui retournent la terre de leurs mains assoiffées. Arrogantes et rebelles et présomptueuses. Mais sa raison est le sceau de la tolérance. Il aime l'humain. « L'Europe occidentale est un gruyère subventionné. Avec dans certains coins d'énormes réussites, des trouées d'un profit insolent. Des architectures hors norme. Et à cent mètres de là, on sème des no man's land ».
Ce livre est l'étoile du Sud. « Quand l'enfant quitte la maison, il emporte la main de sa mère ». « Fais ce que ton voisin fait ou déplace l'entrée de ta maison ».
On retient les perles de pluie, de soleil et d'altitude pour un lendemain d'une sédentarité heureuse.
Pénétrer en riant de bonheur et de plénitude, l'intimité d'une langue qui n'a jamais finie de nous éblouir. Écouter avant le final de ce texte de renom, le pas magnifique d'un roi du verbe. « J'aime tant les proverbes et les raccourcis. En eux je vis plus longtemps sur un palier du temps satisfaisant. Je mes sens moins secoué. Ce sont mes tables d'orientation. La rose des vents placée au pied de l'église. L'oralité est un piochon. Elle ouvre les voies valides et harmonieuses. Je suis bien là, à hauteur d'homme ». « Ce que tu donnes est à toi, ce que tu gardes est perdu ».
La Canopée littéraire !
Publié par les majeures Éditions le Mot et le reste.
Commenter  J’apprécie          50
Pourquoi courir après le temps alors qu'il existe tant de choses à contempler autour de nous ? Virtuose de la langue française, Patrick Cloux incite à ralentir le rythme et à se mettre au diapason avec la nature. Son roman « Une sédentarité heureuse » est un voyage poétique qui égrène les petits bonheurs de chaque jour, les souvenirs un brin nostalgiques d'un passé révolu et la promesse d'un avenir ouvert à tous les possibles. À travers ses chroniques déclinant sa vie en Auvergne dans la bâtisse familiale, il offre une lecture reposante et salutaire qui donne envie de savourer chaque instant. C'est aussi une réflexion nourrie sur la société que nous voulons.

Au coeur du récit, la nature tire la part belle du propos. Mais c'est aussi un incroyable hommage de l'auteur à sa terre natale et à la ruralité. Un homme isolé certes, mais ouvert sur l'immensité du monde qui l'entoure !
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Une poignée d'écrivains empiriques éparpillés sur notre bonne vieille Terre m'aide à tenir face à l'indéfini .Aux trous noirs.
Aux impasses suicidaires collectives, que nourrit la cupidité, la rapacité d'une poignée de décideurs, qu'il faudra bien un jour ou l'autre démettre, puis renverser et symboliquement pendre, ou traîner aux Assises.

( p.54)
Commenter  J’apprécie          191
Dimanche il y aura du monde, on mettra les petits plats dans les grands, la longue nappe sur la table placée à mi-ombre.
Il sera doux de recevoir.Doux d'être au monde et de parler pour ne rien dire et d'ainsi se faire du bien.De laisser le bruit collectif et complice nous surprendre, le voir nous réjouir.D'en multiplier les éclats. (...)

Dimanche m'habite.Ces agapes en famille ponctuent le milieu de l'année.
(...) On rejouera une fois encore la scène du déjeuner de la publicité pour " l'amie Ricoré" de chez Leroux.Il faut être au moins huit et avoir un grand chien aux poils sympathiques.Nous l'emprunterons.On est assez nombreux. Puis nous partirons tous ensemble, les enfants, le chien, les grands- mères et les jeunes, nous promener dans les bois de bouleaux.

( p.194)
Commenter  J’apprécie          70
Mais comment ne pas être aujourd'hui inquiet quand on aime la nature et les gens, la liberté et la vie simple ?
(...)

Je vis au milieu d'un pays sans faste, en grande partie abandonné et qui dès qu'on s'en approche vraiment est cependant étrangement vivant. (....)

Je m'applique "à bien faire l'homme" comme l'écrivait Montaigne, c'est-à-dire à me trouver.
Commenter  J’apprécie          151
Rien ne devrait faner.L'élégie ne vaut pas un brin d'herbe.(...)

La clarté du ciel, son bleu absolu me chavire.(...)
Se lever tôt pour se déplier face à l'aube naissante, dans la splendeur retenue et fraîche du ciel qui s'éveille, voilà bien ma prière. Des étoiles scintillent et cela me devient largement suffisant. Ne rien espérer de plus grand. Admirer.

( p.92)
Commenter  J’apprécie          140
Ce mélange hétéroclite de gens qui stagnent, bûchent et rêvent, ce micromonde de sédentaires accolés à leur clocher et de gens qui bougent et se battent pour le travail, ou pour saisir une fois encore le fouet de l'aventure, circulant ainsi pêle-mêle entre nous, a quelque chose de touchant. Nous rejouons autour du minuscule territoire que peut être une table posée sur des tréteaux, une part réelle, actuelle et sans fin de l'instable complexité du monde.

(p. 119)
Commenter  J’apprécie          110

autres livres classés : jardinageVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (19) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3666 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}