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EAN : 9782915492224
115 pages
Editions Cornélius (20/05/2006)
4.11/5   40 notes
Résumé :
Daniel Clowes est né à Chicago où, un jour de 1924, deux étudiants assassinèrent par ennui leur jeune voisin. Le souvenir de ce fait-divers hante et ponctue les pages de Ice Haven, qui raconte comment la disparition d'un petit garçon bouleverse la routine d'une bourgade du Midwest repliée sur elle-même, et met à jour la solitude et la frustration de ses habitants. L'auteur de David Boring marche ici sur les traces d'Edward Hopper ou de Charles Schultz et cartographi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Daniel Clowes est un drôle de personnage... Son monde intérieur est dense, intensément superficiel et profondément léger tout à la fois.
Ice Haven, publié après Ghost World, pourrait en faire partie et s'y apparente totalement.
Des scénettes, des morceaux de vie, des tranches de réalisme surréalistes, des personnages hétéroclites, qui se croisent et interagissent, des situations banales mais toujours, les mots de Clowes, qui donnent une dimension presque onirique, avec cet humour caustique qui résonne encore, une fois la page tournée, faisant écho à la situation suivante. C'est un peu comme un puzzle épars, qu'il faut recoller sans avoir tous les morceaux, et sans image finale...
Ice Haven, comme Ghost World, parle aussi de la jeunesse et de l'inconfort qu'elle peut parfois occasionner, et évoque également le passage du temps, de la façon dont on vieillit, puis de la solitude, qui elle, n'a pas d'âge de prédilection.
Dans Ice Haven, Daniel Clowes semble aussi régler ses comptes avec les critiques, ou du moins un...
Mais Clowes n'est jamais méchant, il a de l'affection pour ses personnages, qui sont tous un peu lui. Tous un peu nous aussi...
La seule chose que je reprocherais à ce livre, c'est d'être trop court ! Comme avec Ghost World, j'aurais aimé en lire PLUS sur les mystères de Ice Haven... Damned !

Note - On apprend dans ce livre que Daniel Clowes et Terry Zwigoff ne font qu'un ! Terry Zwigoff, réalisateur de Ghost World le film (2001), et de Art Confidential (2005). Deux très bon films, que je recommande, à voir en vost de préférence !

Livre lu en version originale non sous-titrée.

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Puisqu'il faut bien un moteur qui donne un sens à l'existence d'un album de bédé (nous reviendrons plus tard sur la pertinence de l'utilisation de ce terme avec le critique attitré d'Ice Haven : Harry Naybors), ici se sera la résolution de la disparition mystérieuse de David Goldberg qui met en émoi les habitants de Ice Haven. La question serait de savoir si ceux-ci sont en émoi particulièrement après cet évènement ou s'ils le sont tout le temps, naturellement, parce qu'ils ressemblent à n'importe quel être humain bouleversé par les aléas de l'existence monotone ?




Ice Haven commence et se conclut donc avec les interventions du critique de bédé imaginé par Daniel Clowes : Harry Naybors. Ses propos orientent tout de suite l'état d'esprit du lecteur : ici, il ne sera pas confronté à de la production de petite qualité. On peut en effet parler de la bédé (et surtout de celle pratiquée par Daniel Clowes) en termes élogieux et lui donner de la gueule en la comparant à un « spectacle expérientiel » qui provoque un « schisme » dans les conceptions du lecteur.



« La « bédé » est-elle une forme d'expression valable ? J'ai bien peur que le jury n'ait pas encore rendu son verdict. D'aucuns considèrent la combinaison de deux formes pictographiques (à savoir les symboles dessinés et les caractères lettrés qui forment les « mots ») comme une impureté, alors que d'autres n'y voient pas d'inconvénient.
Cet embarras présumé mis à part, c'est peut-être dans ce schisme que réside ce qui confère à la « bédé » sa longévité en tant que forme d'expression essentielle : alors que la prose tend vers l' « intériorité » pure, prenant vie dans l'esprit du lecteur, et que le cinéma gravite vers l' « extériorité » du spectacle expérientiel, la « bédé », de par son mariage de l'intériorité du mot écrit et du caractère physique de l'image, reflète peut-être la véritable nature de la conscience humaine et la lutte entre la définition de soi et la réalité « matérielle ».



Mais trêve de bavardages nous en venons directement à l'histoire divisée en de multiples chapitres qui s'attardent, chacun à leur tour, sur un ou plusieurs personnages phares de Ice Haven. le style du dessin ainsi que le ton qui convient à chaque personnage diffèrent à chaque fois. C'est parfois inégal : on peut très bien apprécier ou détester les spéculations métaphysiques du très jeune Charles, les émois amoureux de Vida, ou la brutalité du très bref passage de Rocky (habitant préhistorique de ce qui devint ensuite notre Ice Haven bien connu). Mais si on aime le style de Daniel Clowes, on sera forcément séduit par l'ambiance qui émane de la confrontation de tous ces points de vue. Si ceux-ci convergent parfois vers le mystère de la disparition de David, ils ne s'y arrêtent toutefois pas : dans l'existence de chacun, il se passe des choses bien plus importantes que ce fait divers inscrit en première page des journaux.



Comme à son habitude, Daniel Clowes réussit brillamment à mettre en forme le caractère de personnalités égoïstes, frustrées, dont l'ambition déçue se transforme parfois en misanthropie aiguë, mais qui parviennent à retrouver un semblant d'harmonie lorsque le petit David réapparait finalement au milieu de ses congénères, aussi décontracté que s'il ne s'était rien passé.

Si la forme de cet album est originale (les histoires étaient initialement des suppléments de journaux publiées périodiquement), le fond ne diffère pas de ce que Daniel Clowes a l'habitude de produire. Tristesse tiède et illuminations éphémères, on baigne dans une tiédeur inconfortable qui ne promet guère d'améliorations.





Lien : http://colimasson.over-blog...
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Ice Haven, petite bourgade sans éclat.
Rien ne se passe.
CHacun mène une petite morne.
Il y a Random Wilder, poète local et pourtant maudit, qui ne supporte plus les succès répétés de la poétesse locale, Madame Wentz qui, par une ironie cruelle, se trouve être sa voisine.
Il y a Vida, petite fille de Madame Wentz, qui se rêve auteure.
Il y a Charles, enfant d'une famille recomposée qui se passionne pour une ancienne affaire criminelle, tout nen se languissant d'amour pour sa belle-soeur, Violet, adolescente qui se consume d'amour pour Penrod, bien plus vieux qu'elle.
Il y a le couple Ames, détectives privés venus enquêter sur la disparition mystérieuse du petit David Goldberg.
Et il y a les autres...
Tout un petit monde qui forme la communauté de Ice Haven. Une ville où tout le monde se cotoye mais personne ne se connaît vraiment.
Au fil des saynettes, nous surprenons des bribes de petits secrets, de dissimulations, de ptites trahisons... Rien de vraiment grtave. Des petites bassesses, des actes manqués, des jalousies...
Un manque criant de bonheur.
Ice Haven, un petit cocon où l'on ne se sent pas bien.
Les gens n'y sont pas franchement malheureureux, mais ils ne sont certainement pas heureux. A en devenir vraiment malheureux, à force que rien n'arrive, à ne plus avoir la force de rien faire, de subir que rien ne se passe.
Jamais.
Même la disparition de David Goldberg ne semble pas secouer la petite routine déprimante de Ice Haven.
Et ce n'est pas Harry Naybors, crtique de bande dessinée, qui va donner du sens à toute cette histoire.
Elle n'en a pas d'autres que de montrer cette terrifiante torpeur qui enveloppe Ice Haven.
Clowes y excelle dans l'humour à froid, les portraits nuancés de personnages étrangemment attachants dans leur léthargie.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Quand je serai grand, je n’aurai pas besoin de me marier. Des lunettes de réalité virtuelle me permettront d’assouvir mes besoins sexuels, voire bien d’autres choses. Lorsque notre ADN aura appris qu’il ne peut plus compter sur des pulsions programmées pour perpétuer l’espèce, il reconnaîtra sa défaite, et le désir sexuel régressera comme la polio ou la variole. Cela mettra-t-il un terme au processus d’autodestruction qui nous menace ? Toute violence émane-t-elle de pulsions sexuelles tordues ? Et sous quelles formes se traduiront nos tendances violentes dans la réalité virtuelle ?
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On croit qu'un meurtre est un "crime contre nature", c'est ridicule ! La violence gratuite est ce qu'il y a de plus naturel ! La nature veut notre mort ! La nature se moque de notre souffrance !
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Je dois faire attention et me contenir, car au plus profond de moi-même, je suis une personne vraiment très émotive. Bon sang, je peux chialer devant une foutue publicité à la télé.
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« La « bédé » est-elle une forme d’expression valable ? J’ai bien peur que le jury n’ait pas encore rendu son verdict. D’aucuns considèrent la combinaison de deux formes pictographiques (à savoir les symboles dessinés et les caractères lettrés qui forment les « mots ») comme une impureté, alors que d’autres n’y voient pas d’inconvénient.
Cet embarras présumé mis à part, c’est peut-être dans ce schisme que réside ce qui confère à la « bédé » sa longévité en tant que forme d’expression essentielle : alors que la prose tend vers l’ « intériorité » pure, prenant vie dans l’esprit du lecteur, et que le cinéma gravite vers l’ « extériorité » du spectacle expérientiel, la « bédé », de par son mariage de l’intériorité du mot écrit et du caractère physique de l’image, reflète peut-être la véritable nature de la conscience humaine et la lutte entre la définition de soi et la réalité « matérielle ».
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Si, convaincus de notre propre vertu, nous nous retrouvons dans un univers impitoyable qui favorise la cruauté et le chaos, nous n’avons d’autre choix que de perturber la structure de cet univers par tous les moyens possibles !
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Videos de Daniel Clowes (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Daniel Clowes
Dans le 173e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente L’homme qui en a trop vu, histoire basée sur le témoignage du photoreporter Ali Arkady que met en scénario Simon Rochepeau, en dessin Isaac Wens et qui est édité chez Futuropolis. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de l’album Les Beatles à Paris, un titre que nous devons au scénario de Philippe Thirault, épaulé par Vassilissa Thirault, au dessin de Christopher et c’est publié aux éditions Robinson - La sortie de l’album Les herbes sauvages que l’on doit à l’auteur Adam de Souza et qui est édité chez Gallimard - La sortie de l’album Delta blues café que l’on doit au scénario de Philippe Charlot, au dessin de Miras et que publient les éditions Grand angle - La sortie de l’album Des femmes guettant l’annonce que l’on doit à Fedwa Misk pour le scénario, Aude Massot pour le dessin et qui est édité chez Sarbacane - La sortie d’Après, le troisième et dernier tome de la série Cadres noirs, adaptation d’un roman de Pierre Lemaitre par Pascal Bertho au scénario, Giuseppe Liotti au dessin et c’est édité chez Rue de Sèvres - La réédition dans la collection La bibliothèque de Daniel Clowes des éditions Delcourt de Pussey, album que l’on doit à Daniel Clowes
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