Normalement j'aurais dit non, mais là je peux pas refuser parce que Stevie est un vrai pote. Pas comme Donny. Donny a la grosse tête depuis qu'il est avec Marla.
Jessica se retourna vers sa mère qui sanglotait toujours, avec autant de discrétion qu'un chœur de vierges dans une tragédie grecque. Écœurée par le spectacle, elle quitta la cuisine.
Une des filles vint vers Myron et lui sourit de toutes ses dents aussi bien rangées qu’un jeu de mikado déployé.
Le petit chien cependant, montra les dents. Il avait dû lire Stephen King et se prenait pour un Saint-Bernard enragé.
Le Moustachu sourit, fier de lui. Borsalino resta de marbre. Il leva son arme, visa le dos de Myron. D'instinct, celui-ci fit volte-face. Cinq mètres les séparaient et Myron était acculé, dos au mur. La plus proche fenêtre se trouvait à dix mètres au-dessus du sol.
Borsalino tenait Myron en joue et faisait durer le plaisir.
Et d'un seul coup, boum, splash! La tête du mec au chapeau éclata en mille morceaux, comme une pastèque tombée du troisième étage. Il gisait sur le sol et son couvre-chef vint atterrir sur lui, comme pour lui rendre un dernier hommage.
C'est ce que ça fait, une balle dum-dum.
En fait, c'était le dormeur le plus opiniâtre que Myron eût jamais connu. Ça le changeait de ses parents, qui se réveillaient au moindre pet émis par un habitant de l'hémisphère Nord.
Accepter l'inévitable est un signe de sagesse.
L'éthique est à un mafieux ce que l'honnêteté est à un politicien.
Pour moi, le golf c'est un passe-temps stupide réservé à des gens qui n'ont jamais eu à mouiller leur chemise pour gagner leur vie. Des parasites qui squattent des hectares où l'on pourrait construire des crèches et des hôpitaux. Et tout ça pour mettre une petite balle dans un trou... !
Les morts sont définitivement morts, quand on a vécu avec un médecin légiste, on sait cela et on en prend son parti. On les enterre et on prie pour eux. L'âme, c'est une autre histoire.