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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le roman débute par l'arrivée d'un homme et d'un enfant, des immigrés venus par la mer dans un pays inconnu. Sur le bateau David a perdu la lettre qui devait le conduire à sa mère dont il a été séparé dans des circonstances mystérieuses. Simon qui se trouvait sur le même bateau a pris le petit garçon de cinq ans sous son aile et a décidé de l'aider à retrouver sa mère.
Arrivés à destination, les voici accueillis au centre de Novilla où les services publics les aident à s'intégrer. Travail, logement, amitié : tout se passe pour le mieux grâce à la bonne volonté de tous. le vieil homme n'a cependant qu'une idée en tête, trouver une mère pour l'enfant, n'importe laquelle, pourvu qu'elle lui plaise, à lui.
Il confiera finalement son petit compagnon à Ines rencontrée par hasard et poursuivra son chemin dans un monde irréel, parfait, trop parfait pour être crédible.
J'ai un avis mitigé après la lecture de ce roman, je n'ai pas été séduite par cette histoire même si l'écriture reste fluide et agréable, les personnages m'ont parus sans consistance. Mais je crois surtout que je suis passé complètement à côté du message qu'a voulu délivrer l'auteur.
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Un livre étrange!Un jeune garçon David et Simon son protecteur,arrive on ne sait d'où,par bateau au camp de Belstar,dans un pays(?)de langue espagnol.Simon cherche une mère pour David,qu'il trouvera en la personne d'Inés,une jeune femme qu'il rencontre d'une facon étrange au cours d'une randonné.David est un garçon particulier,avec une logique que Coetzee utilise pour questionner les differents moules que nos sociétés occidentales utilisent pour faciliter la gestion de notre monde.Dans sa forme et sa froideur,ce livre me fait penser au fameux livre d'Aldous Huxley "Le meilleur des mondes",un monde tres policé,sans conflicts,sans ironie,sans passion,trés bureaucratique...C'est un livre qui m'a laissée perplexe,après sa lecture,mais ce que j'ai aimé ,c'est qu'il est ouvert a toute sorte d'interprétation et de questionnement sur la vie et nos sociétés d'aujourd'hui en générale.
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« Et pourquoi ne cesse-t-il de se poser des questions, au lieu de simplement vivre, comme tout le monde ? »

Une enfance de Jésus est le livre des questions sans réponses. Coetzee, Prix Nobel de littérature 2003, offre ici un conte à la limite de la parabole philosophique.

David et Simon, voilà les noms qu'ils ont reçus en arrivant ici. Ils ne les ont pas choisi, tout comme le rôle qui leur a été confié. L'ici ? Une île hispanophone mystérieuse, où la bienveillance est reine et où la passion semble proscrite. le dieu local ? Une bureaucratie tout aussi inébranlable qu'inatteignable. David et Simon ont débarqué après un voyage en bateau, fuyant un passé dont nous ne saurons rien. Lors de cette traversée salvatrice, l'enfant a perdu la lettre contenant le nom sa mère et Simon a fait la promesse de les aider à se retrouver.

« ‒ Une conviction, une intuition, une illusion – quelle est la différence quand on peut mettre cela en question ? T'est-il jamais venu à l'esprit que si nous suivions toutes nos intuitions, le monde tomberait dans le chaos ? »

Alors que ce peuple, lavé de tout souvenirs semble admirablement adapté à cette vie grisâtre, les deux héros souffrent de leur mémoire. Face à l'impossibilité de faire taire ces éclairs de lucidité, ils tentent tant bien que mal de faire accepter leurs idéaux. Par ces petites révoltes de l'esprit, ils nous invitent à des réflexions sur l'éducation, la filiation, la rentabilité, la place de la technique ou encore l'infini. Lorsque les habitants de l'île s'interrogent bassement sur le degré de « chaisité » d'une chaise, Simon, lui, explore les possibles et multiplie par conséquent les ennuis.

Vient alors l'épisode de la rencontre avec la « mère » de l'enfant ; une femme, choisie en un regard par un Simon un peu trop sûr de lui. Dès leur rencontre, le rythme de cette fable énigmatique s'accélère et le trio se détache peu à peu du de ce monde imaginaire qu'ils ne parviennent à accepter, chacun perdu dans ses propres illusions.

« Il ne lit pas les livres comme les autres et refuse d'accepter que 2 et 2 égalent 4 « Il ne suit pas les étapes que nous faisons, quand nous comptons. C'est comme si les nombres étaient des îles flottantes sur une mer de néant, vaste et noire, et comme si, chaque fois, on lui demandait de fermer les yeux et de se lancer dans le vide. »

L'issue est fatale, donc un peu prévisible, mais ses interprétations restent multiples. C'est au lecteur de décider ce qu'il veut croire, et c'est pourquoi on peut y voir, en un sens, une métaphore de la foi. Une filiation tombée du ciel, un père adoptif aimant et un enfant spécial qui provoque des passions là où elles ne devaient plus exister. Une enfance de Jésus ? Peut-être, peut-être pas.

Sous l'ombre de Cervantès, et dans le sillage d'un nouveau Beckett, Coetzee signe ici une fable hautement énigmatique, où les sens prédominent en conséquence du flou artistique que constitue l'univers conté. Les grandes thématiques de la condition humaine sont finalement soumises à réflexion sans jamais être véritablement citées, grâce à un outil symbolique particulièrement bien manié. Bref, un conte suffisamment efficace pour titiller nos convictions.

« Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ». Alvaro fronce les sourcils. « Ce n'est pas un monde possible ; dit il. C'est le seul monde. Que cela en fasse le meilleur, ce n'est si à toi ni à moi d'en décider. »
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Une enfance de Jésus, déconcerte au premier abord : on ne sait pour commencer à quoi fait allusion son titre énigmatique. de même ses mystérieux premiers chapitres racontent la difficile acclimatation d'un immigrant, Simon, débarqué d'un bateau en compagnie de David, un garçon de 5 ans qui n'est pas son fils, l'auteur insiste bien sur ce point, dans un pays hispanophone indéterminé, régi de façon vaguement communiste, comme Cuba en moins exotique. Simon trouve rapidement un travail comme docker, un emploi manuel qui étrangement n'est ni très dur, ni très astreignant, où il se socialise avec les autres ouvriers, qui de façon assez surréaliste suivent des cours de philosophie le soir à l'université, et discutent par ex. des idées platoniciennes en s'engageant dans des débats théoriques sur les concepts les plus abstraits.
Bref tout est fait pour désorienter le lecteur, et peut-être pour brouiller les pistes. Car très vite, après une brève liaison avec Elena, une femme mûre et équilibrée, dont le fils Fidel est un bon copain pour David, Simon, qui a pris en charge le gamin, décide de le confier aux bons soins d'Inès, une jeune femme gâtée et immature rencontrée par hasard, dont il sent instinctivement qu'elle doit être la mère de l'enfant !
Étrange, curieux et totalement déconcertant, car ce trio, hors de tout lien familial avéré, ne tarde pas à reconstituer une sorte de famille bizarre, entre Ines, mère surprotectrice, Simon, attaché à ses certitudes pragmatiques, et David, un enfant surdoué, capricieux, tyrannique, indocile et imprévisible : les trois protagonistes s'affrontent continuellement car les adultes, confrontés à cet enfant difficile, s'opposent quant à leurs choix éducatifs. le comportement asocial de David à l'école ne fait que compliquer la situation, car les instances étatiques interviennent pour le placer dans une institution spécialisée, un choix que le trio refuse, pour des raisons différentes, et qui va les amener à migrer une fois de plus.
Le lecteur finit par comprendre que les circonstances restent secondaires et que ce qui importe, c'est le désarroi des adultes devant ce gosse compliqué, chacun réagissant à sa manière, l'une en surprotégeant et en faisant régresser l'enfant, l'autre en essayant vainement de le « raisonner ».
Et si dans ce roman, et qui plus est dans cette trilogie, Coetzee avait voulu traduire une tragédie familiale, l'enfance et les jeunes années de son fils unique suicidé à 23 ans ? Peut-être hanté par l'échec de son éducation, s'est-il posé les questions lancinantes auxquelles sont confrontés les proches des personnes suicidées : qu'avons-nous manqué ? qu'aurait-il fallu faire ?
Jésus, c'est sans doute le fils unique, mal aimé et incompris, voué à une mort précoce… Mais par discrétion et pour éviter toute réduction à un récit autobiographique, Coetzee a choisi le flou et le général, un pari pas vraiment réussi.
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Parabole du migrant, oublieux de sa vie et de ses origines, accueilli dans un pays qui le désoriente et auquel il va devoir s'adapter, “Une enfance de Jésus” fait de nous les témoins d'une étrange histoire. Simón, homme au passé mystérieux, a pris sous sa protection le jeune David, un enfant de cinq ans, dans le bateau de leur traversée. David a perdu pendant ce voyage l'enveloppe de documents qui indiquaient l'identité de sa mère, qui vit déjà dans ce pays d'accueil. Et comme il ne souvient pas du nom de celle-ci, Simón va se faire un devoir de se mettre à sa recherche. Mais les premiers jours dans ce fade pays où l'on parle Espagnol sont difficiles. Sans abri, tenaillés par la faim, butant contre l'indifférence des autorités, l'homme et l'enfant s'attachent un peu plus l'un à l'autre. Pourtant, Simón clame à qui veut l'entendre qu'il n'est pas le père de l'enfant, juste son protecteur. Les conseils qu'il reçoit de personnes bienveillantes ne le détournent pas de son obsession : trouver la mère. Il finit par jeter son dévolu sur Inès, femme possessive qui n'a sûrement jamais vu de près un enfant et la persuade d'assumer ce rôle. Bien évidemment, loin de se terminer, l'histoire de cet improbable trio commence… Entre questionnement sur ce qui fait un parent, mise en scène du vide de l'exil et quête d'une fuyante normalité, J.M. Coetzee nous offre un roman profond et sensible, à la musique singulière et persistante.
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Livre assez déstabilisant pour ceux qui pensent retrouver la prose de disgrâce. Il s'agit ici d'un conte sur la migration et sur l'éducation. La narration est basique, faite de nombreux dialogues qui s'adressent à David, un enfant de six ans. David et Simon viennent de débarquer sur cette terre promise, ayant fui leur pays ils doivent repartir de rien, apprendre une nouvelle langue, se conformer à une nouvelle culture et aussi retrouver les parents de David, Simon est un homme avec qui il était dans un camp de réfugié, il a décidé de lui faire retrouver sa mère.
Dans cet eldorado, les individus sont pleins de bons sentiments mais ne connaissent pas l'amour, le désir, le sel de la vie. Ils sont sérieux, travaillent, étudient, essaient de s'améliorer tout en restant à la surface des choses. Simon en veut plus et l'enfant s'enferme dans ses rêves. le propos général est à mon sens l'incompréhension entre les gens, les cultures, les âges, les sexes et un questionnement sur la façon d'éduquer un enfant sans que les personnages principaux n'y parviennent.
Au fil du livre l'arrogance de l'enfant m'épuise et les réponses apportées par ses tuteurs me laissent perplexe. Je l'ai lu jusqu'au bout en espérant être agréablement surpris par la fin, je ne l'ai pas été. Ce livre me laisse un peu amer, le début était prometteur, ensuite il s'est enlisé dans des leçons de morales absconses et une fin décevante, les personnages font fausse route, Simon ne fera que les mauvais choix et le moyen de s'en sortir proposé à la fin me paraît inopportun et simpliste.


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Un peu déçu par ce roman auquel je n 'ai pas vraiment "accroché"...
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