1937. Eugène, fils de paysan, quitte sa Corrèze natale pour partir à la ville sur les conseils d'un oncle retraité des chemins de fer, qui lui a trouvé un emploi comme aide-manoeuvre à la compagnie. Eugène s'adapte difficilement à la vie à Clermont. Pour ce garçon taciturne et plutôt porté au pessimisme, la ville et son anonymat sont difficile à envisager. Petit à petit, il parvient à s'intégrer auprès des cheminots, et apprendra à aimer ce travail quand il va avoir la possibilité de devenir "roulant". Cependant la solitude lui pèse, et lorsqu'il rencontre Jeanne, jeune secrétaire solitaire qui travaille aussi aux chemins de fer, il espère pouvoir laisser derrière lui les les années de solitude. Mais bientôt la guerre éclate et va contrecarrer tous leurs plans...
Un très beau roman sur la jeunesse des années d'avant la seconde guerre mondiale, qui ont du composer avec les aléas de la guerre et laisser au second plan leur vie personnelle en plein épanouissement. Eugène peut enfin être heureux et cette guerre qui l'éloigne de Jeanne qu'il aime, de ses locomotives qu'il affectionne est magnifiquement raconté par l'auteur, sobrement, sans artifice, ce qui donne au récit une intensité qui m'a beaucoup touché..
Un auteur que je découvre, un excellent moment de lecture
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En tout cas, depuis quelques mois, des convictions entraient en lui. Il comprenait qu'il dépend d'abord de soi de se sentir malheureux ou content, et qu'on ne vit pas heureux si on en a pas le désir.
Eugène était un rameau de cette famille de gens pauvres, pas brillants, pas pires que beaucoup d'autres. Il était un morceau de cette terre corrézienne, réputée aride et en valant bien d'autres.
Ne pas oublier tout ce qui lui donnait des raisons de vivre et d'accepter son sort ; ne pas y penser trop fort pour que l'attente ne devienne pas une torture, ça devait être ça l apprentissage de la patience : il s'y efforçait
Eugène découvrait que le hasard pouvait lui venir en aide, et s eloignait toujours plus de l'adolescent pessimiste convaincu que les choses ne se passent bien que dans le rêve. Le hasard favorable, ça s appelait la chance.
Comme la plupart des hommes et des femmes de ce milieu paysan, elle pensait qu' on ne sort qu'exeptionnellement de sa condition, et que, d'ailleurs, il convient de rester à sa place, là où le sort vous a fait naître.