AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Sido, suivi de Les vrilles de la vigne (82)

Ah! que vous m’auriez aimée, quand j’avais douze ans, et comme je me regrette!
Commenter  J’apprécie          30
Dormons. Les nuits de mai sont si courtes. Malgré l'obscurité bleue qui nous baigne, mes paupières sont encore pleines de soleil, de flammes roses, d'ombres qui bougent, balancées, et je contemple ma journée les yeux clos, comme on se penche, derrière l'abri d'une persienne, sur un jardin d'été éblouissant...
Commenter  J’apprécie          30
À trois heures et demie, tout dormait dans un bleu
originel, humide et confus, et quand je descendais le
chemin de sable, le brouillard retenu par son poids baignait
d’abord mes jambes, puis mon petit torse bien fait,
atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus
sensibles que tout le reste de mon corps…
Commenter  J’apprécie          30
Oh! aimable vie policée de nos jardins! Courtoisie, aménité de potager à "fleuriste" et de bosquet à basse-cour: Quel mal fût jamais venu par-dessus un espalier mitoyen, le long de faîtières en dalles plates cimentées de lichen et d'orpin brûlant, boulevard des chats et des chattes?
Commenter  J’apprécie          30
Elle contait les sangliers des anciens hivers, les loups encore présents dans la Puisaye et la Forterre, le loup d'été, maigre, qui suivit, cinq heures durant, la victoria. "Si j'avais su quoi lui donner à manger... Il aurait bien mangé du pain... A toutes les côtes, il s'asseyait pour laisser à la voiture son avance d'une cinquantaine de mètres. De le sentir, la jument était furieuse, un peu plus c'est elle qui l'eût attaqué...
- Tu n'avais pas peur?
- Peur? Non. Ce pauvre loup gris, sec, affamé, sous un soleil de plomb... D'ailleurs j'étais avec mon premier mari. C'est lui aussi, mon premier mari, qui en chassant a vu le renard noyer ses puces. Une touffe d'herbes entre les dents, le renard est entré le derrière le premier, peu à peu, peu à peu, dans l'eau, jusqu'au museau..."
(Sido)
Commenter  J’apprécie          30
« Elle savait que je ne résisterais pas, moi non plus, au désir de savoir, et qu’à son exemple je fouillerais, jusqu’à son secret, la terre du pot à fleurs. Elle savait que j’étais sa fille, moi qui ne pensais pas à notre ressemblance, et que déjà je cherchais, enfant, ce choc, ce battement accéléré du cœur, cet arrêt du souffle : la solitaire ivresse du chercheur de trésor. Un trésor, ce n’est pas seulement ce que couvent la terre, le roc ou la vague. La chimère de l’or et de la gemme n’est qu’un informe mirage : il importe seulement que je dénude et hisse au jour ce que l’œil humain n’a pas, avant le mien, touché… » Sido
Commenter  J’apprécie          30
Il ne faut pas que je meure avant lui. Il ne le faut absolument pas! Vois tu que je me laisse mourir, et qu'il se tue, et qu'il se manque? Je le connais...disait elle d'un air de jeune fille.
Commenter  J’apprécie          30
Nous détenons des gammes à enivrer un peintre. L'art d'accommoder les visages, l'industrie qui fabrique les fards, remuent presque autant de millions que la cinématographie. Plus l'époque est dure à la femme, plus la femme, fièrement, s'obstine à cacher qu'elle en pâtit. Des métiers écrasants arrachent à son bref repos, avant le jour, celle qu'on nommait "frêle créature". Héroïquement dissimulée sous son fard mandarine, l'oeil agrandi, une petite bouche rouge peinte sur sa bouche pâle, la femme récupère, grâce à son mensonge quotidien, une quotidienne dose d'endurance, et la fierté de n'avouer jamais...
Commenter  J’apprécie          20
(...) je sais bien qu'alors tu resserreras ton étreinte, et que, si le bercement de tes bras ne suffit pas à me calmer, ton baiser se fera plus tenace, tes mains plus amoureuses, et que tu m'accorderas la volupté comme un secours, comme l'exorcisme souverain qui chasse de moi les démons de la fièvre, de la colère, de l'inquiétude... Tu me donneras la volupté, penché sur moi, tes yeux pleins d'une anxiété maternelle, toi qui cherches, à travers ton amie passionnée, l'enfant que tu n'as pas eu...
Commenter  J’apprécie          20
J'ai vu chanter un rossignol sous la lune, un rossignol libre et qui ne se savait pas épié. Il s'interrompt parfois, le col penché, comme pour écouter en lui le prolongement d'une note éteinte... Puis il reprend de toute sa force, gonflé, la gorge renversée, avec un air d'amoureux désespoir. Il chante pour chanter, il chante de si belles choses qu'il ne sait plus ce qu'elles veulent dire. Mais moi, j'entends encore à travers les notes d'or, les sons de flûte grave, les trilles tremblés et cristallins, les cris purs et vigoureux (...)
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (2582) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Sidonie gabrielle Colette

    Le père de Colette est

    Facteur
    Ecrivain
    Capitaine
    Journaliste

    13 questions
    195 lecteurs ont répondu
    Thème : Sidonie-Gabrielle ColetteCréer un quiz sur ce livre

    {* *}