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Citations sur Sido, suivi de Les vrilles de la vigne (82)

La guérison, la vraie guérison. Cela vient… mystérieusement. On ne la sent pas tout de suite. Mais c’est comme la récompense progressive de tant de peines… Une journée douce de printemps, ou bien un matin mouillé d’automne, peut-être une nuit de lune, vous sentirez en votre cœur une chose inexprimable et vivante s’étirer voluptueusement, – une couleuvre heureuse qui se fait longue, longue, – une chenille de velours déroulée, – un desserrement, une déchirure soyeuse et bienfaisante comme celle de l’iris qui éclot… Sans savoir pourquoi, à cette minute, vous nouerez vos mains derrière votre tête, avec un inexplicable sourire… Vous découvrirez, avec une naïveté reconquise, que la lumière est rose à travers la dentelle des rideaux, et doux le tapis aux pieds nus, – que l’odeur des fleurs et celle des fruits mûrs exaltent au lieu d’accabler… Vous goûterez un craintif bonheur, pur de toute convoitise, délicat, un peu honteux, égoïste et soigneux de lui-même…
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Mais nue dans tes bras, liée à ton lit par le ruban de feu du plaisir, tu m'as portant nommée danseuse, à voir bondir sous ma peau , de ma gorge renversée à mes pieds recourbés, la volupté inévitable...
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"Ils sont comme les vivants", affirme, paisible dans sa foi, Mme B. Pourquoi non ? Comme les vivants, sauf qu'ils sont morts.
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– Pour un petit froid passager, continuait « Sido », la
chatte se roule en turban, le nez contre la naissance de la
queue. Pour un grand froid, elle gare la plante de ses
pattes de devant et les roule en manchon.
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Cassantes, tenaces, les vrilles d'une vigne amère m'avaient liée, tandis que dans mon printemps je dormais d'un somme heureux et sans défiance.
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Il n'y a dans notre maison qu'un lit, trop large, pour toi, un peu étroit pour nous deux. Il est chaste, tout blanc, tout nu; aucune draperie ne voile, en plein jour, son honnête candeur. Ceux qui viennent nous voir le regardent tranquillement, et ne détournent pas les yeux d'un air complice, car il est marqué, au milieu, d'un seul vallon moelleux, comme le lit d'une jeune fille qui dort seule.
Ils ne savent pas, ceux qui entrent ici, que chaque nuit le poids de nos deux corps joints creuse un peu plus, sous son linceul voluptueux, ce vallon pas plus large qu'une tombe.
Ô notre lit tout nu! Une lampe éclatante, penchée sur lui,le dévêt encore. Nous n'y cherchons pas, au crépuscule, l'ombre savante, d'un gris d'araignée, que filtre un dais de dentelle, ni la rose lumière d'une veilleuse couleur de coquillage... Astre sans aube et sans déclin, notre lit ne cesse de flamboyer que pour s'enfoncer dans une nuit profonde et veloutée.
Un halo de parfum le nimbe. Il embaume, rigide et blanc, comme le corps d'une bienheureuse défunte. C'est un parfum compliqué qui surprend, qu'on respire attentivement, avec le souci d'y démêler l'âme blonde de ta peau si claire, et ce santal brûlé qui s'exhale de moi; mais cette agreste odeur d'herbes écrasées, qui peut dire si elle est mienne ou tienne?
Reçois-nous ce soir, ô notre lit, et que ton frais vallon se creuse un peu plus sous la torpeur fiévreuse dont nous enivra une journée de printemps, dans les jardins et dans les bois.
(Les vrilles de la vigne)
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Et si tu arrivais, un jour d'été, dans mon pays, au fond d'un jardin que je connais, un jardin noir de verdure et sans fleurs, si tu regardais bleuir, au lointain, une montagne ronde où les cailloux, les papillons et les chardons se teignent du même azur mauve et poussiéreux, tu m'oublierais, et tu t'assoirais là, pour n'en plus bouger jusqu'au terme de ta vie.
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- Et pourquoi cesserai-je d'être de mon village ? Il n'y faut pas compter. Te voilà bien fière, mon pauvre Minet-Chéri, parce que tu habites Paris depuis ton mariage. Je ne peux pas m'empêcher de rire en constatant combien tous les Parisiens sont fiers d'habiter Paris, les vais parce qu'ils assimilent cela à un titre nobiliaire, les faux parce qu'ils s'imaginent avoir monté en grade.
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C'est aux récits de ma mère qu'il me faut remonter, quand il me prend, comme à tous ceux qui vieillissent la hâte, le prurit de posséder les secrets d'un être jamais dissous.
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Mousse exalté du navire natal, je m'élançais, claquant des sabots, enthousiasmée si du fond de la mêlée blanche et bleu noir, sifflante, un vif éclair, un bref roulement de foudre, enfants d'Ouest et de Février, comblaient tous les deux un des abîmes du ciel...Je tâchais de trembler, de croire à la fin du monde.
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