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Très beau récit, qui colle à la réalité, sur les pérégrinations d'un réfugié.
Les difficultés du quotidien pour se fondre dans la masse sans pour autant perdre son identité.
Un livre écrit avec pudeur, ironie, humour grinçant... à l'image du peuple slave.
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Un roman choisi parce que son auteur est bosniaque et que je vais donc pouvoir cocher une nouvelle nationalité dans le challenge Globe trotter ...

Mais une belle découverte ! 

Le narrateur,jeune émigré en surpoids, vient d'obtenir un certificat d'aptitude et un emploi-jeunes (oui, à 35 ans) dans une bibliothèque strasbourgeoise. 

Mais son rêve, ce qui l'anime c'est de devenir un écrivain français. 

On le suit dans ses tentatives d'écriture, dans ses beuveries, ses amours tristes, les salons du livre où personne ne se presse à sa table de dédicaces. 

Une belle description de la condition d'émigré, de l'exil, des errances ...

Un bel hommage à la littérature française. 

Un ouvrage un peu décousu mais qui se lit d'une traite ! 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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En 2016, il écrivait un manuel d'exil: comment réussir son exil en trente-cinq leçons. Il continue avec le livre des départs: nouvelles leçons. Je ne les trouve pas si nouvelles: c'est toujours le même ton qu'il a d'ailleurs lors des rencontres; je l'ai connu quand il écrivait son premier livre en français, en 2010: Jésus et Tito, une évocation de son enfance entre Jésus dont sa mère lui parlait en cachette et Tito qui régnait alors sur la Yougoslavie et faisait l'admiration de son père qui estimait que le monde entier serait bientôt communiste.Velibor est né en 1964 (le 13 juin comme moi en 45!)en Bosnie, un des pays de la Yougoslavie. Avec les croates, il combat les serbes mais il ne supporte pas les horreurs de la guerre et déserte. Il arrive en France en 1992, ne parlant pas français, il est déclaré apatride puisque entre temps la Yougoslavie n'est plus (il écrit Les bosniaques en 94). A travers son propre exil, il nous montre le sentiment de déréliction des migrants et l'errance sans espoir de ceux qui ne trouveront jamais leur demeure. Il parle davantage des femmes que dans le livre précédent et il continue d'évoquer ses rapports avec les institutions, les psychiatres, les administrations etc.
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Il y a quelque chose d'assez schizophrène à lire « le livre des départs » dans une période où l'on ne peut en prendre aucun et d'assez philosophique à s'entendre parler d'exil lorsque c'est dans son propre village que l'on est condamné à se couper des siens. Mais, lorsque c'est Velibor Colic qui évoque le sien, avec toute la force de cet humour qui prouve, s'il en était encore besoin, que ce grand homme de l'Est a fait sienne la langue de sa terre d'accueil, on se dit que cette incongruité en vaut bien une autre, et même qu'elle ne pouvait pas mieux tomber ! Dans cette suite à son « Manuel d'exil », on s'attache aux pas de ce géant aux semelles de vent, de ce Bosniaque errant qui a fait de la langue française son nouveau pays, son chez-lui, au point d'en devenir l'ambassadeur, d'en décrocher le Prix, d'en imprégner les bibliothèques…On le suit, sourire aux lèvres, un sourire ému souvent, dans les méandres de ses réflexions, dans les vapeurs de ses ivresses, dans le cheminement de ses pas de moins en moins perdus dans le hall des gares et des aéroports du monde, et au détour des pages et des mots, on croit entendre rouler et rebondir son bel accent d'homme de là-bas qui offre une dimension nouvelle à la langue d'ici.
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«Le livre des départs» surprend par sa liberté narrative jazzée et chaque fragment propose une improvisation sur un moment marquant de la vie de l'auteur. Agrémenté de palabres de bistrots et de pensées d'alcoolos, celui qui se définit comme étant «107 kilos d'accents» offre aux lecteurs un véritable hommage à la poésie dépouillée de tout superflu. Et dans l'ombre du cynisme ambiant et de la désinvolture se cache un homme pétri d'espoir, prêt à partager son histoire.
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Velibor Čolić nous livre dans ce récit poignant la chronique douce-amère de tous ses faux-départs dans sa vie d'exilé. On rit de ses déboires, de ses addictions, de ses souffrances, de ses anecdotes car à chaque fois, on perçoit une lueur, celle de l'espoir. Espoir dans la littérature, dans la poésie, dans le jazz, dans l'humanité. C'est diablement bien écrit mais on a envie de lui dire, bon maintenant, Velibor, tu nous l'écris ce grand roman ?
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Il est d'origine bosniaque et a vécu la guerre et l'exil. Velibor Colic ( prononcer tcholitch ) écrit en français. Il exprime de façon puissante la violence - passée et aussi souvent présente - à laquelle il est presque constamment confronté. Les mots qui coulent de son stylo ont traversé son corps et sont chargés des émotions qui l'ont agité. Il ne laisse place à aucun apitoiement sur soi. Son regard est plutôt porté avec la distance que permet son humour. le livre des départs est un beau titre poétique qui reflète bien l'écriture sensible tantôt légère et tantôt grave du récit. Il est intéressant d'entendre la parole du migrant face à ses hôtes plus ou moins accueillants, et parfois maladroits dans leur bienveillance. Claire, Rachel et Pierre font l'objet de portraits désopilants mais tellement authentiques qu'on peut se demander si l'on n'a pas soi-même quelque chose de ces bonnes âmes. Très personnel, le texte de Velibor Colic aborde des questions universelles de façon directe, et même abrupte. On ne peut rester indifférent à cette voix qui oscille entre espoir et désespoir.
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" La France n'est pas ma patrie. Mais, régulièrement, elle est mon pays."

Vélibor Colic est un écrivain poète bosniaque réfugié en France depuis 1992. Je l'ai découvert avec son précédent livre "Manuel d'exil" où il racontait son arrivée à Rennes à 28 ans ne connaissant que trois mots de français : Jean, Paul, Sartre. Poète reconnu dans son pays, il avait fui son pays en guerre. Avec " le livre des départs", deuxième volet de sa trilogie sur exil, il nous livre de nouvelles leçons pour réussir son exil.

Il nous raconte à travers sa propre errance, l'errance des migrants, il se dit "rempli d'un vide, d'un froid métaphysique qui l'habite depuis les premiers jours de son exil". Il raconte avec humour sa découverte de la nourriture française, des fromages dont l'odeur lui évoquait la présence d'un cadavre. Il raconte les différents petits métiers qu'il a exercés pour survivre tout en ambitionnant de devenir français et de devenir un écrivain qui écrit en français, la langue de son exil. Il évoque également son errance auprès de femmes qui prennent beaucoup de place dans ce livre... " Je suis un migrant, un chien mille fois blessé qui sait explorer une ville. Je sors et je fais des cercles autour de mon immeuble. Je renifle les bars et les restaurants " et son chemin vers l'écriture de "Manuel d'exil".

" L'exil est une balance aussi. Mesurer le poids métaphysique de nos gains et de nos pertes."

Avec ce roman d'inspiration autobiographique écrit de 2016 à 2019 j'ai eu plaisir à retrouver l'incomparable humour de Velibor Colic, ce livre comporte quelques passages savoureux notamment quand il se lance dans des listes un peu folles. Mais ce texte n'est pas que léger et fantaisiste, il s'en dégage une profonde solitude, une certaine désespérance. Dans ce livre il est beaucoup question d'alcool ("son airbag entre lui et le monde réel") et des femmes, symboles de son errance. J'ai aimé sa réflexion sur la visibilité de l'étranger, sur le pouvoir de la littérature. J'ai aimé la façon dont il rend le migrant terriblement humain et j'ai été émue par le passage sur son retour au pays et par sa culpabilité de survivant. Contrairement à son précédent livre il s'autorise à nous livrer quelques touches sur son passé en Bosnie avec l'histoire de son frère et le souvenir de ses camarades morts qui le poursuit. Un auteur désabusé dont j'apprécie l'autodérision. Un récit qui m'a plus d'une fois serré le coeur.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Une fois encore, le personnage détonne. du haut de son mètre quatre-vingt-quinze et de ses 110 kilos, Velibor cherche à trouver sa place. de l'Alsace à la Bretagne en passant par Marseille, le Brésil, la Suède et un rapide retour au pays natal, d'un CDD à la médiathèque de Strasbourg à un job de déménageur en Allemagne en passant par une résidence d'auteurs de quelques mois et des ateliers d'écriture en maison d'arrêt, Velibor enchaîne les aventures. Professionnelles, personnelles et littéraires. Amoureux des mots, il publie son premier roman en français (le fabuleux Archanges) en 2008. Amoureux des femmes, il collectionne les aventures et les désillusions. Amoureux de la dive bouteille, il traîne ses savates dans les bars pour écouter du jazz et se frotter aux piliers de bistrots de chaque ville où il pose ses valises.

De courts chapitres, beaucoup de digressions, quelques aphorismes bien sentis, un humour mêlé de désespoir, une réelle souffrance sous le vernis du burlesque, le mélange des ingrédients fonctionnent à merveille.

Et puis comment ne pas aimer un auteur ayant pour références absolues Fante, Bukowski, Hemingway, Henry Miller et Emily Dickinson ?

Lien : https://litterature-a-blog.b..
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Velibor Čolić signe ici un récit d'errance intérieure. Il retranscrit ce flottement qui l'habite en tant qu'immigré cherchant à s'intégrer à la France, incertain de son identité première, de ses envies, de son avenir. Au fil des rencontres (notamment féminine) et de ses tentatives d'expliquer le monde et d'écrire un roman à succès, on découvre un humain touchant, un semblable. Je referme ce récit avec un sentiment plus sombre, plus amer, peut-être un peu plus désespéré que le précédent « Manuel d'exil »
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