Les meilleures histoires de la science-fiction roumaine

Tendus au maximum, ils attendaient de rencontrer les êtres qui, peut-être, peuplaient entièrement ce système solaire. En route, ils avaient capté certaines émissions sonores venant de là-bas. Les traducteurs automates les avaient « digérées », puis retransposées en ces ondes harmoniques de très hautes fréquences auxquelles ils étaient habitués, tandis que, désœuvré, le biologiste du vaisseau s'amusait à apprendre quelques milliers de mots, afin, disait-il, de les utiliser « diplomatiquement » et oralement lors de la cérémonie de la rencontre astrale, sans avoir recours au truchement des transcripteurs mécaniques.
Peu de temps après, ils étaient entrés tout à coup dans une zone de radiations inconnues, et quelques-uns des appareils ultrasensibles du bord s'étaient détraqués. Ils n'auraient pu corriger leur trajectoire s'ils n'avaient reçu ensuite un message cosmique précis, transmis cette fois directement en langage galactique, et comportant quantité d'informations techniques sur le système solaire en question, avec les coordonnées d'une station interplanétaire où ils devaient obligatoirement faire escale et attendre.
(Viorica HUBER, L'océan aux trilles)

Oscar LEMNARU, L'oeil du mort

« Il va de soi que les phénomènes de la nature se produisent en dehors de notre volonté, et que leur existence ne doit rien à notre sensibilité. J'ai entendu dire qu'il y a des hommes qui doutent, par exemple, de l'existence d'une table dès que l'œil l'a quittée… L'imagination est la seule excuse à la naïveté humaine. Il me paraît indéniable que, de même que les objets que nous ne regardons plus existent, des images existent et subsistent à l'intérieur de notre œil, bien que nous ne les voyons plus jamais. »

Victor Papilian, Terreur

« Génie et médiocrité ! Façon de parler. Après tout, le génie est une valeur esthétique et la création, l'arrangement esthétique d'un bien commun. »