AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782359737486
304 pages
Ravet-Anceau (31/10/2018)
3.8/5   10 notes
Résumé :
Dans la nuit, un homme se meurt après avoir été torturé. Seul témoin de la scène, son fils Théo. Sa vie est épargnée parce qu'il ne représente pas pour l'assassin une menace réelle : enfant polyhandicapé, Théo est privé de parole.
Alors que la capitaine Sybille Lievic prend en charge l'affaire, Emma, l'orthophoniste du garçon, retrouve son jeune patient terriblement anxieux. Pour le calmer, elle expérimente avec lui une méthode contestée en France : la commu... >Voir plus
Que lire après La nuit avalera le malVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai eu le plaisir de rencontrer l'auteur en dédicace dans une librairie. J'ai pris l'option de choisir cet ouvrage car le sujet m'intéressait : un enfant, polyhandicapé et mutique de surcroît, « témoin » du meurtre de son père au sein du domicile familial. Théo va dès le lendemain, dans son centre éducatif et médical, se montrer agité et attirer l'attention de son orthophoniste Emma. Celle-ci, par le biais d'une méthode controversée et d'ailleurs interdite dans ces établissements, va lui permettre d'extérioriser son mal-être mais les révélations du gamin vont bouleverser la jeune femme. En parallèle, l'enquête de police sur ce sauvage assassinat se met en place.

On a affaire ici à un polar régional, paru en premier lieu dans la collection Polars en Nord chez Ravet Anceau en 2018 et ressorti en 2020 chez Amanite, qui nous ballade dans la métropole lilloise. Une intrigue centrée plus particulièrement sur des personnages féminins. Tout d'abord Emma, l'orthophoniste, empathique envers ses patients mais en proie à une dualité émotionnelle après un passé familial compliqué. Sybille, ouverte d'esprit, capitaine de police, une acharnée du travail qui ne lâche jamais une enquête avant son terme. Et un peu en retrait, Eva, l'avocate, à la recherche de l'affaire qui relancera sa carrière en chute libre depuis le départ de son mari.

Un scénario singulier puisqu'il met en avant un témoin muet ! Marie Compagne met en avant une méthode réellement existante : la communication facilitée, qu'elle nous explique en détail au travers du personnage de sa thérapeute. Marie tend à démontrer les failles d'un système français qui interdit son utilisation. Elle pose de nombreuses fois les avantages de cette approche qui permet de changer la vision extérieure sur certains types de handicap. En cela, ça me rappelle le livre témoignage de Philippe Aubert « rage d'exister ». le hic pour moi est que Marie oublie que Théo a 9 ans et lui pose un « langage » inadapté à un enfant de cet âge comme par exemple « je ne suis pas juste une chose qu'on roule j'ai une âme et un esprit ». Cela m'a perturbé dans ma lecture d'autant que ce jeune est une pièce maîtresse de l'investigation.

L'écrivaine insiste aussi sur le côté psychologique de ses intervenants, une ambivalence entre un côté protecteur et une violence parfois non maîtrisée qui amène le lecteur à s'attacher assez facilement. D'autant que l'aspect sentimental n'est pas oublié. Les personnages ont des failles qu'ils tentent de cacher derrière une image extérieure qui se veut forte.

On navigue ici dans les codes du polar avec tous les aspects de l'enquête y compris un procès et peu de protagonistes ce qui rend l'intrigue très claire. Malheureusement le twist final n'a eu que peu d'écho en ce qui me concerne et tombe un peu à plat.

Je sors partagé de cette lecture car le thème et l'écriture, parfois soutenue, sont intéressants mais la fin ainsi que les propos mis dans la « bouche » de l'enfant m'ont fait tiqué. Une petite déception car ce livre comporte nombre d'éléments pouvant en faire un coup de coeur.
Commenter  J’apprécie          30
✔️Mon ressenti : On m'avait conseillé ce polar, car on me sait sensible au handicap. Merci Clémence de l'avoir fait ! Petite info, le roman vient de ressortir chez un nouvel éditeur : Amanite.
Un homme est sauvagement agressé chez lui durant la nuit. Son garçon est dans sa chambre. Les criminels le voient mais lui laissent la vie sauve sachant qu'il ne peut pas communiquer. Dès son retour en institut, Emma, son orthophoniste voit qu'il est perturbé, ne sachant pas par quoi, elle cherche à le faire communiquer grâce à une méthode qu'elle a interdiction d'utiliser. L'enquête se met en place en parallèle et Sybille sera obligée de la rencontrer.
Ce polar se déroule dans la région lilloise. Il permet de découvrir le handicap et en même temps de se faire plaisir en lisant une enquête pleine de suspense et de rebondissements. Les personnages sont forts et très bien exploités. Chacun a une histoire personnelle plus ou moins difficile et je trouve que c'est un vrai plus pour l'enquête.
Je ne connaissais pas du tout la méthode de la communication facilitée et j'ai pensé que c'était une dimension fantastique donnée au récit mais en fait ça existe vraiment. Bien que consciente que l'histoire est un roman, je me dis que c'est un bel espoir pour toutes ces personnes.
Une plume très agréable, des dialogues limités, ce qui est rare pour un polar et qui prouve qu'on est davantage dans la description et le ressenti, du suspense bien dosé, des rebondissements, bref, bravo Marie pour nous apporter autant durant cette histoire.
🗣Citation : « Il n'est pire prison que celle qui vous impose le silence »
🎯Mots Clefs : Meurtre / Handicap / Communication / Enquête / Orthophoniste
🏆Ma note : 18/20
Commenter  J’apprécie          30
Le préambule a failli me faire abandonner la lecture: une nouvelle autrice qui écrit comme Thilliez...je fais plus confiance à l'expérience de Franck: mais j'ai continué la lecture (car ce livre concourt pour le prix de l'ADAN, dont je suis jurée) .Le commandant Vladimir Epstein annonce à sa collègue Sybille: un carnage:"un homme énucléé, assommé,castré à l'arme blanche dans sa maison, cette nuit". Seul son fils polyhandicapé, IMC, était présent.
Théo est en IME où Dolorès, éducatrice et Emma, orthophoniste s'occupent de lui.
Théo est en crise le matin et Emma décide de braver une interdiction: elle va utiliser une méthode non reconnue en France: la communication facilitée par un clavier qui fonctionne sous les impulsions du patient. Théo écrit: papa mort personne veut dire moi. Emma est scandalisée qu'on ne dise pas la vérité à l'enfant qui sait que son père est mort.
Sybille est chargée de l'enquête, secondée par Fidel Otras (amoureux transi). Ils rendent visite au frère de la victime mais celui-ci n'a plus de lien avec son frère depuis la naissance de Théo. Pourtant, il a donné récemment 20000
euros à son frère pour acheter un ordinateur à commande oculaire pour son fils.
Chaque personnage apparaît ambigu, surtout Emma et Sybille. Emma a un frère autiste dont Sybille fait la connaissance: le frère et la soeur communiquent avec la méthode tentée sur Théo. Ce dernier parvient à décrire l'assassin qui sera arrêté; reste "la" complice , Théo oriente involontairement les policiers sur une fausse piste: une perruque et un parfum...Eva l'avocate n'est pas nette non plus. C'est très compliqué mais cela tient en haleine jusqu'au bout.
Commenter  J’apprécie          30
" La nuit avalera le mal " est un polar déjà paru chez Ravet Anceau catégorie Polars en Nord. La maison d'édition Amanite créée depuis peu a repris ce titre.

L'action se déroule à Lille dans la rue de Condé. Un cadavre est retrouvé dans d'atroces circonstances ; énucléé et castré. S'agit-il de l'oeuvre d'un sadique ? Un seul témoin était sur le lieu du crime, un petit garçon, Théo, mais très différent des autres. Il est polyhandicapé et mutique. le corps n'est autre que son père.
" Les souffrances infligées dénotaient un tel degré de sophistication que le meurtrier y avait forcément pris un plaisir qu'il désirerait reconduire, d'une manière ou d'une autre. le scénario de la simple vengeance était plus réconfortant ; elle ne se limiterait, logiquement, qu'à un coup. "
Sybille Lievič, capitaine à qui l'enquête est confiée et son équipe sont face à une situation des plus délicates. Au cours de cette enquête j'ai suivi principalement trois portraits féminins; Emma Lordon, l'orthophoniste de Théo, Sybille Lievič et Eve Lestat l'avocate d'Emma. Toutes ces femmes vont jouer un rôle essentiel dans le déroulement de l'enquête. Elles sont cabossées par la vie, ce qui est l'occasion de découvrir des aspects de leur existence. J'ai aimé les suivre progressivement dans ce récit.

Marie Compagne aborde un thème assez technique qu'est la communication facilitée, une technique consistant à faire parler une personne mutique à l'aide d'un clavier. Je ne connaissais absolument pas ce principe et c'est qui fait l'originalité de ce polar.
" La psychophanie permet de mettre à jour l'inconscient et de travailler sur l'origine des troubles. En creusant, j'ai vu que la psychophanie était en réalité une émanation d'une technique initialement utilisée pour donner aux personnes mutiques la possibilité de s'exprimer : la communication facilitée. Et ça, ça m'a parlé, évidemment ! Je me suis renseignée et j'ai commencé une formation. "
J'ai également pris plaisir à reconnaitre certains endroits de Lille. L'histoire est bien amenée avec des personnages assez différents les uns des autres. L'auteure s'immisce davantage dans la psychologie de ces derniers. Ce polar m'a tenue en haleine et le thème évoqué enrichit davantage cette histoire.

Allez vite découvrir ce tout premier polar où l'écriture est éloquente avec une intrigue passionnante et des personnages attachants.

Après " La nuit avalera le mal " Marie Compagne n'abandonne pas Sybille et d'autres personnages. On les trouve également dans " Les mémoires de sang " mais cette fois-ci l'intrigue est d'un tout autre genre.


Lien : https://delphlabibliovore.bl..
Commenter  J’apprécie          32

Citations et extraits (100) Voir plus Ajouter une citation
Emma était en effet réputée assez peu chaleureuse avec tous ceux qui n’étaient pas handicapés, comme si elle leur en voulait d’être en bonne santé. Elle-même était pourtant valide et dénuée de quelque signe de maladie que ce fût. Personne ne comprenait pourquoi elle se montrait si froide dans le quotidien, si distante, si réservée, alors qu’elle était tout l’inverse avec l’ensemble de ses petits patients, même les moins attendrissants. Seule Dolorès avait réussi à nouer un lien et à la faire sortir un peu de sa coquille. La jeune éducatrice était d’un naturel jovial et entraînant, et son extrême sensibilité lui avait dicté qu’il y avait chez Emma un peu plus qu’une professionnelle autiste à un monde dans lequel elle était censée évoluer comme n’importe qui : sur ses deux jambes, avec une tête bien faite, vers ce qui pourrait s’apparenter à une forme de bonheur. Elle se protégeait, sans doute. Oui, mais de quoi ? Jamais Dolorès n’était parvenue à obtenir un début de confidence de la part de sa collègue et elle en était frustrée. Elle me trouve sans doute trop jeune pour comprendre…, soupira-t-elle encore une fois en voyant Emma quitter son bureau pour la pause de midi. Qu’elle prendrait seule. Comme d’habitude. Évidemment.
Commenter  J’apprécie          00
Elle avait d’abord tenté la version payante – un homme qui paie serait forcément quelqu’un de sérieux ; qui paierait pour baiser alors qu’Internet était un vivier gratuit de filles prêtes à tout ? Mais elle n’avait pas récolté beaucoup de flashs. Elle ne comprenait pas ce qui clochait. Son âge, peut-être ? 45 ans : il y avait encore un potentiel pourtant ! Elle n’était pas bonne pour la déchetterie, quand même ! Quoi, alors ? Son physique ? Elle n’était pas un canon mais n’était pas si mal non plus ! Pas une gravure de mode, mais assez consommable pour une nuit, apparemment. Qu’est-ce qui n’allait pas ? Son caractère ? C’est vrai qu’elle avait un petit côté excentrique, mais rien qui soit véritablement rédhibitoire. Avec sa chevelure d’un roux flamboyant coupée à la garçonne, on ne pouvait pas dire qu’elle explosait les plafonds de l’exubérance ! D’autant qu’elle était plutôt réservée quand elle ne connaissait pas, un peu sauvage. Alors quoi ?

Découragée par le peu de candidats, elle s’était rabattue sur la version gratuite ; et là, elle s’est retrouvée flashée par des dizaines de prétendants. En peu de temps. Ça remettait du baume au cœur. Mais il y avait de tout. Et elle ne se contentait pas de n’importe quoi.
Commenter  J’apprécie          00
Elle savait qu’Emma était convaincue qu’on avait voulu l’assassiner ; on ne vit pas tranquillement avec une telle épée de Damoclès fichée au-dessus de sa tête. Ce qui signifiait qu’elle avait probablement pris sur elle pour mettre le nez dehors. Pourquoi ? Pour voir son avocate ? Elle aurait pu prendre rendez-vous à son cabinet. Ou y avait-il autre chose ?… Quelqu’un d’autre ?… Attendait-elle quelqu’un lorsque le gars l’avait abordée ? Elle ne le connaissait pas, de toute évidence. Alors pourquoi l’avoir allumé – parce que, oui, elle en était quasi certaine : Emma l’avait bien allumé – si c’était pour le rejeter immédiatement après, brusquement et sans préavis ? À quoi s’attendait-elle en agissant de la sorte ? Cette fille était un mystère. Un mystère à multiples entrées ; mais sans clé, Sybille restait dehors ; comme la plupart des gens, sans doute. Pourtant, elle était résolue à ne pas se satisfaire du pas de la porte et entendait bien franchir son seuil. Le tout, c’était de déterminer comment. Le mieux, c’était sans doute d’apprendre à la connaître ; et pour ça, prendre du temps avec elle, tisser un lien de confiance qui l’aiderait à s’ouvrir.
Commenter  J’apprécie          00
Les yeux clos au milieu du pavé, elle revoyait avec dégoût l’attitude soumise et désirante de son avocate. Elle en crevait d’aller le rejoindre, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Comment une femme de son rang, de sa classe, pouvait-elle se laisser réduire à la seule satisfaction de ses sens – et de quelle manière ? Comment, après avoir fait preuve de toute son intelligence à lui expliquer les détails de sa stratégie, en était-elle arrivée à ne plus être qu’un corps tendu tout entier vers l’absurde volonté de se faire dominer ? Tout ça lui donnait la nausée. Rien ne paraissait résister à l’attrait du sexe ; et ça la perdrait, elle, Ève Lestat, comme ça avait perdu sa mère et toutes les femmes de ce monde auquel elle, Emma, n’appartiendrait jamais. Ce coït bestial qui renvoie de l’humain le reflet pitoyable de sa sauvagerie primaire, elle ne le connaîtrait jamais. Elle n’en voulait pas. Elle le vomissait. Il avait fait de sa mère une esclave ; et d’elle une victime collatérale des caprices d’un géniteur peu paternel.
Commenter  J’apprécie          00
L’urgence, c’était de trouver le malade qui avait fait subir ces sévices à Léonard Hartman. Si ce n’était pour lui, peut-être cela sauverait-il quelqu’un d’autre : même si aucune tuerie présentant des similitudes avec la scène de crime n’avait été relevée, on ne pouvait complètement écarter la piste du maniaque sadique. Les souffrances infligées dénotaient un tel degré de sophistication que le meurtrier y avaitforcément pris un plaisir qu’il désirerait reconduire, d’une manière ou d’une autre. Le scénario de la simple vengeance était plus réconfortant ; elle ne se limiterait, logiquement, qu’à un coup. Un one-shot certes grandiloquent mais limité en termes de victime. Si on ne trouvait rien chez les Hartman qui confortât l’hypothèse des représailles, on serait malheureusement obligé de se diriger vers la piste la moins séduisante : un psychopathe potentiellement désireux de reproduire son œuvre. Un serial killer dans la région lilloise ! Sybille imaginait déjà les grands titres. À éviter absolument !
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : AutistesVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (27) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2884 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}