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4,38

sur 1466 notes
Lu en 2019. Un petit pavé (de presque 700 pages) avec lequel je ne me suis pas ennuyée un seul instant, happée par cette plume extrêmement sensorielle et spirituelle !
Corps et âme, c'est l'histoire d'une éclosion, d'une quête d'absolu, d'une communion et d'un accomplissement, à travers le parcours d'un jeune prodige du piano, littéralement révélé et "sauvé" par la musique. C'est également un récit sur l'éducation, l'apprentissage amoureux, les inégalités sociales, l'urbanisme et le militantisme.
Comme disait Platon : "La musique donne une âme à nos coeurs et des ailes à la pensée".
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Ce roman est un véritable tourbillon musical. Pour tout amateur de piano, c'est un régal tant la précision des descriptions de l'approche de l'instrument, du jeu, de l'apprentissage et des techniques est bluffante. L'écriture est aussi virtuose qu'est le personnage principal, Claude Rawlings, sorte de mélange improbable entre un Mozart, un Glenn Gould et un Keith Jarrett... Mais la beauté de ce roman tient aussi à sa description de la ville de New York de l'après-guerre, et ses différents quartiers vus à hauteur de taxi. On tourne les pages de cette symphonie comme celle d'une partition parfaitement maîtrisée.
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683 pages de pur bonheur. Un voyage au pays de la musique, de tout ce qu'elle a de magique, d'incompréhensible pour le commun des mortels, et pourtant de si essentiel. J'ai aimé suivre Claude pendant un petit bout de chemin, de son enfance à son entrée dans la cour des grands. Il y avait matière à faire un livre de 2000 pages.
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Un incroyable coup de coeur pour ce roman.
Au fur et à mesure de sa lecture, je me suis surprise a ressentir le besoin d'écouter des airs de musique jouer au piano. Alors j'ai cherché sur Y.T, j'ai mis le son et ... ma lecture s'en est trouvé magnifié.
Un vrai bonheur !
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« Corps et âme » est un livre sur lequel je ne me serais probablement jamais arrêtée de moi même. Il m'a été offert car je fais du piano : quelle bonne idée ! C'est une très belle histoire, « sincère » et très « profonde » (difficile de mettre des mots sur mon idée…). Suivre Claude a été vraiment plaisant, le voir grandir dans sa musique et ressentir la force du piano là dedans ont été fascinant !

Par ailleurs, les chapitres sont longs mais cela se lit très bien.

Bref, je recommande aux fans de musique et aux autres aussi, tout ceux qui cherchent quelque chose de « vrai » ! :)
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Claude, enfant d'une mère abandonnique et d'un père inconnu, vit dans une cave où il trouve un piano de bastringue. L'instrument désaccordé se limite à 66 touches mais il contient un éclatant mystère. Claude rencontre un voisin taciturne, Weisfeld, qui lui découvre la Musique — la majuscule est ici de mise —, devient son père adoptif et le conduit aux sommets. Ainsi résumées, les 700 pages du livre ne sont pas déflorées et le mystère, celui du vécu de la musique, est en place.

Conroy est un musicien. Il connaît l'histoire, les techniques, les styles, la composition, l'écoute, la préparation olympique du jeu par les gammes et l'analyse des partitions, et il sait écrire sur la musique. Il dit page 474 : « Ne pensez-vous pas qu'il soit quasi impossible d'écrire directement sur la musique ? Elle ne se prête pas aux mots, je veux dire, tout ce que l'on peut faire, c'est tourner autour en quelque sorte ». Il replia le journal. « Je pourrais écrire des trucs techniques sur la structure de la Kreutzer, mais que pourrais-je dire sur sa signification ? Je ne crois pas qu'elle signifie vraiment quelque chose. Je crois qu'elle est, voilà tout ».

Modeste, Conroy. À la différence d'auteurs musiciens comme Quignard, qui avoue « Je n'ai pas souhaité ici parler de musique, parler du coeur sans voix, du coeur muet et sonore », il se lance et nous emporte dans l'éclatant mystère : « Soudain, tandis que les lignes s'écoulaient, Claude perçut le contrôle exquis avec lequel Frédéricks libérait la musique dans l'air. C'était surnaturel. le piano sembla disparaître, seules les lignes emplirent la conscience de l'enfant, l'architecture de la musique éclairée dans ses moindres détails, l'annonce entière scellée, flottant, se repliant sur elle-même. Puis le silence. Claude souffrit devant une telle beauté. Il eût voulu quitter son corps, suivre la musique là où elle s'en était allée, dans l'hyperespace, quel qu'il fût, qui l'avait avalée ». Et ailleurs : « Ses mains voulaient jouer Bach, la petite fugue en sol mineur. Les trois premières notes — la note fondamentale, la quinte et la tierce mineure — semblèrent entièrement magiques. Dans leur simplicité, il entendit la signification de toute la pièce, et, de là, de la compréhension de la fugue, lui vint la conscience totale de toute la musique, comme si toute la musique était sous-entendue dans n'importe quelle petite parcelle de musique, comme si toutes les notes étaient contenues dans n'importe quelle note. La perception fut fugitive mais si intense qu'elle anéantit toute pensée relative à lui-même. La musique était là ! La musique était là depuis toujours, elle serait toujours là ! Elle était tellement plus vaste que la vie, tellement plus forte, tellement irrésistible, elle révélait si puissamment l'existence d'une sorte de paradis sur Terre, qu'elle balaya tout, devant elle. Il aperçut cela dans un flash. Une fraction de seconde ».

Conroy est aussi un romancier attentif au comportement des gens, à leurs relations, à leurs intuitions, à leurs automatismes. Il conduit Claude d'une enfance misérable à l'assurance — au moins sur le plan musical —, puis à l'âge adulte et à ses crises: mariage, deuil de la paternité, carrière, révélation des secrets. Il mélange un réalisme précis à un optimisme contagieux dans les domaines musical et amoureux, ce qui mérite à son livre le titre de « Corps et âme ». Il clôt son roman quand Claude joue son premier concerto sur une note d'enthousiasme, au sens de transport divin : « Alors, d'un pas vif, Claude entra dans la lumière ».
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C'est une très belle histoire à la fois simple et très originale. Prenante au point de ne pas lâcher le roman.
Un enfant de six ans, miséreux, presque abandonné par sa mère se révèle un véritable surdoué de la musique. Grâce à beaucoup de bienveillance de la part de rencontres fortuites mais aussi par une volonté et un travail acharnés, Claude devient un artiste de premier plan. On suit avec délectation cette ascension sociale et musicale avec d'inévitables embûches que la vie se plaît à semer. Cependant, les planètes sont définitivement alignées pour un Claude attachant par sa naïveté, sa candeur toutefois teintées d'un léger égoïsme.
C'est intelligent, très bien écrit. Tant les descriptions d'un New York des années d'après-guerre, que les états d'âme des personnages principaux, Claude et son adorable protecteur Weisfeld, nous transportent dans un autre univers, un univers sensible et bienveillant, un véritable cocon musical.
Mais le véritable poumon de ce roman magnifique est la musique. La musique qu'on travaille, qu'on étudie, qu'on conçoit, qu'on joue. La musique sous toutes ses formes: le classique, le jazz, le bebop, le blues, le boogie-woogie. Avec Claude, on écoute Mozart, Schubert, Bach, mais aussi Bartok. On a le trac avant chaque concert de Claude. Claude ne l'a pas. On se demande ce qui peut arrêter sa progression…

Sans être musicien professionnel ni musicologue, le charme opère de bout en bout.
Une grande réussite.
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Un chef d'oeuvre qui rejoint le panthéon de mes romans américains ou figurent en bonne place « le chardonneret », « Matin Eden », « Karoo », « Tous les hommes du roi », « Shibumi » ou « Les frères Holt ».
« Corps et âme » raconte la genèse d'un virtuose du piano, l'histoire d'un jeune prodige, Claude, parti d'un foyer monoparental un peu bancal et d'un quartier pauvre qui le prédestinait à d'autres servitudes. Sa curiosité l'a sauvé et l'a placé sur la route d'un mélomane qui survit de la vente des instruments de musique. Claude devra tout apprendre, le solfège comme les bonnes manières.
Un roman profondément américain par son obsession : la promesse de la réussite par la seule dynamique du travail et du talent. Les mauvais génies ont épargné Claude. Vu d'Europe, c'est une gentille illusion. Vu de New York, c'est la preuve que tout rêve peut se réaliser. À moins, bien-sûr, que New York elle-même ne vous écrase, tel un béhémoth revanchard.
Le miracle de ce roman, c'est aussi de parler de musique sans ennuyer le lecteur. L'émerveillement (parfois mystique) de l'apprenti pianiste est omniprésent : « Clause eût voulu quitter son corps, suivre la musique, là où elle s'en était allée, dans l'hyperespace, quel qu'il fût, qui l'avait avalée ».
Franck Conroy apporte la preuve éclatante qu'un grand roman, outre une histoire finement ciselée, tient à l'épaisseur de ses personnages. Claude, Emma (la mère approximative), M. Weisfeld (le père spirituel), al (la petite frappe accommodante), Catherine (l'irrésistible dédaigneuse) ont en commun d'être inoubliables. Dans dix ans, je serai capable de les évoquer sans faillir, avec une émotion toujours intacte.
Abandonnez ce que vous lisez et précipitez-vous chez votre libraire : « Corps et âme », c'est 700 pages de bonheur littéraire en Folio.
Bilan : 🌹🌹🌹
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Corps et âme, voilà l'expression la plus consacrée à mon sens pour rendre compte de toute l'amplitude, la force, la grâce qu'évoque la musique dans ce livre.
On est enchanté, ému, fasciné par le pouvoir fascinant qu'apporte la musique dans une vie.
Dès les premières pages du livre, on est happé par cet enfant prodige, pauvre qui va découvrir son don miraculeux pour jouer de la musique.
Comme le dit l'auteur lui-même, le NEW-YORK qu'il évoque est celui des années 40, ce monde a disparu.
Et, pourtant quand on se promène dans des petites rues de Brooklyn aujourd'hui, avec un peu de chance et un peu d'imagination, on entend sans peine ce petit Claude jouer. En tout cas, c'est ce que je souhaite croire.
Le roman nous parle avec beaucoup de pudeur d'un autre monde disparu, celui de ce vieux juif qui a fui l'Europe après la guerre et qui va tout donner à cet enfant " de la rue" lui permettant de développer son don de musicien.
Cette filiation "spirituelle" est extrêmement bouleversante et m'a beaucoup touchée.
Claude, cet enfant prodige va vivre sa passion de la musique corps et âme, sa vie est transfigurée par ce don. Nous suivons tout son parcours jusqu'à sa vie d'adulte consacré comme un musicien hors pair.
Les mots sont inutiles pour tenter de décrire la force, la magie que peuvent apporter la musique dans une vie.
Pour moi, elle est essentielle, à 10 ans quand j'écoutais de la musique classique, les larmes me venaient, une émotion incontrôlable.
Aujourd'hui, je sais depuis longtemps qu'elle est indispensable dans une vie, c'est une grâce.
La musique caresse l'âme.
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Combien j'aurais aimé que la lecture de ce roman soit accompagnée de la bande originale de toute la musique qu'il contient.
Cette histoire d'enfant prodige aurait pu n' être qu'une sorte de conte de fée, mais Franck Conroy a su y ajouter tous les ingrédients pour qu'elle soit bien plus que cela. On est captivé par le destin du personnage principal, Claude Rawling, souvent émus par celui des personnages qui l'entourent, surpris par les rebondissements qui jalonnent sa vie, intéressé par la transformation du New-York des années 40/50 et par l'image de l'Amérique politique et sociale de cette période. C'est vivant d'un bout à l'autre, et puis, cette musique !!!. Elle est partout, décortiquée, sublimée, à la fois classique et jazz. Claude, enfant, vit souvent seul, dans un appartement en sous-sol d'un immeuble de New-York, par le soupirail, il voit les pieds des passants. Sa mère Emma, est une femme excentrique, chauffeur de taxi le jour, alcoolique la nuit, militante communiste, ce qui lui attire des ennuis avec le FBI. L'enfant découvre dans un débarras de l'appartement, un petit piano blanc, pour se distraire il commence à faire des gammes. Lorsqu'il sera autorisé à sortir, il passe devant un magasin d'instruments de musique, jusqu'au jour ou, il se décide à entrer. La boutique est tenu par l'un des plus beaux personnages du roman, Mr Weisfeld. C'est lui qui devine le don pour la musique de Claude et va devenir son pygmalion. Ainsi il va le recommander aux plus grands professeurs, le faire connaître par les plus grands interprètes du monde entier. Claude va être reçu chez les puissants, fera des rencontres, certaines amoureuses, musicales, et se produira dans les plus grandes salles de concerts, mais la vie sera parfois cruelle pour lui et pour son entourage. Franck Conroy qui a publié des articles sur la musique, a su rendre le travail des répétitions, des préparations d'avant concerts, les concerts eux même, les joutes entre virtuoses, classique où jazz, de telle manière que même un profane est happé par la beauté et le rythme du texte.
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