Son mari vient de mourir brutalement. Pour tous c'est un malheur. Pour elle, une libération.
Le malheur c'était lui, vivant.
Elle est une rescapée. Elle est abasourdie mais pas anéantie. Il n'a pas eu sa peau et il est mort. Mort de mort naturelle.
Naturelle ?
Maintenant elle va devoir exorciser tous ces démons qui l'habitent :
Lui, son alcoolisme et sa brutalité (En sourdine, quelque chose nous dit que sa perversité était nourrie d'autre chose)
Eux, ces enfants qu'elle a portés mais pas assez pour qu'ils vivent. Ces petits fantômes ont-ils réellement existé ? Les rêve-t elle tout en tricotant pour eux encore, des années après ?
Qu'est ce qui la sauvera ? Son travail au service des autres ? L'amitié nouvelle qu'elle noue avec Louise, avec Renaud ? La vision de Pierre et Jo, ce vieux couple qui dans leurs regards ont toujours la même passion et qui eux, savaient ? L'écriture ? L'Océan tout proche qui lave et guérit de tout ? Ou bien Diego, tout droit sorti de son enfance et retrouvé, qu'elle « ne peut pas laisser filer »
Chacun apportera sa pierre à son édifice mais, comme le lui dit Renaud, « Ta libération ne peut venir que de l'intérieur » et elle doit surtout « faire rouler la pierre qui obstruait sa mémoire »
In Excelsis est le poignant parcours de Sophie vers sa renaissance. On reste en apnée avec elle et l'inacceptable vérité, on la prend en pleine figure.
Un choc
C'est bien connu, pour remonter il faut toucher le fond et puis, quand l'air emplit de nouveau vos poumons, tout redevient possible. Même l'amour !
In Excelsis, pour toutes celles à qui c'est arrivé, celles à qui ça peut arriver et celles à qui ça n'arrivera jamais.
Pour tous ceux qui le font exprès et ceux qui ne se rendent pas compte.
Sophie est la résilience incarnée. Ce livre est percutant comme les coups reçus et plein d'espoir comme l'avenir de Sophie.