Da Capo

Même après avoir fermé le livre pour la dernière fois il y a quelques jours, je ne sais toujours pas vraiment quoi en penser.
L'histoire suit Clémentine, quarantenaire qui avait rompu tout lien avec sa famille à ses 16 ans et qui doit soudainement organiser les funérailles de son père. Elle se rend donc dans la petite maison dans laquelle il habitait seul, au fin fond de l'Arkansas, et, grâce à des petits indices qu'il semble lui avoir laissé, redécouvre la vie de son père et les différents combats qu'il a mené.
Est-ce un roman qui nous alerte sur les combats des migrants et souhaite nous faire prendre conscience des petites actions que chacun peut faire ? Ou encore un roman qui souhaite nous informer sur les combats populaires menés dans les années 60 ? Est-ce un roman d'apprentissage, dans lequel le personnage principal redécouvre les plaisirs simples et la vie reconnectée avec la nature, loin du tourbillon New-Yorkais ? Je ne sais pas. Au fur et à mesure de l'enquête menée par Clémentine, tant de sujets sont abordés que je n'ai pas compris les messages que l'auteur souhaitait faire passer au lecteur. C'est dommage car tout le reste est maitrisé : le rythme est cohérent, pas de longueur ou d'élipses abusives, le style d'écriture, bien que particulier, est original et colle au récit... Cela reste un peu trop descriptif pour moi, mais c'est un style que de nombreux lecteurs apprécient.
Il y a peu de personnages, et l'écriture fait que j'ai eu un peu de mal à m'identifier à eux, certains sont même un peu caricaturaux, mais cela est assumé par l'auteur qui s'en amuse et ce n'est finalement pas gênant.
Pour conclure, l'écriture est maitrisée mais trop de thèmes sont abordés dans ce roman, un par un, sans lien les uns avec les autres, et la fin est dans la même lignée. C'est dommage et je pense que ce livre, qui a pourtant du potentiel, s'en retrouve pénalisé.

Le commentaire de Nathalie : ♥ Coup de coeur ♥
Clémentine apprend la mort de son père, cela fait 30 ans qu'elle a quitté ses parents sans plus donner signe de vie. Elle décide de se rendre à Malataverne au Texas pour régler les funérailles de cet homme qui lui est depuis longtemps étranger. Cet homme au nom de Bryan Carlson. Une fois sur place, c'est un jeu d'énigme que son père lui a laissé avec comme indice des paroles (en français) du groupe Évanescence, puisqu'à la base, son père est un Français venu s'établir aux États-Unis. En 1967, il a fait la connaissance de la mère de Clémentine à Woodstock. À partir de là, tout semble normal, mais les secrets ne font que s'empiler au fur et à mesure des recherches de Clémentine. Qui était le vrai Bryan Carlson ? Elle découvre qu'il a écrit deux livres à succès, a eu plusieurs femmes dans sa vie et qu'il a réussi à se mettre à dos les pures et dures suprémacistes blancs de cette région du Texas. Durant son séjour, elle sera victime d'intimidation et de vol dans la maison de son père. Mais elle s'est faite amie avec un certain Angel du côté latino, fossoyeur au cimetière, qui avait très bien connu son père. Après Malataverne, elle se rendra à El Paso, à New-York, en Californie et dans l'Idaho pour essayer de remettre toutes les pièces du casse-tête de la vie de son père en place. Mais après tout ça, elle n'est pas au bout de ses surprises. Elle apprendra des secrets très bien cachés sur sa mère, sur la première vie de son père en France et en Italie. Mais qui est ou était vraiment son père, qui est-elle vraiment elle-même, combien de mensonges sortira-t-elle du sac ? La vérité, en valait-elle vraiment la peine ? Aurait-il mieux valu laisser tous ses secrets à leurs places et ne rien bouger, enterrer son père et reprendre sa vie. Mais non, elle devait savoir, du moins ce que son père lui a permis de voir et comprendre, car pour les plus gros secrets elle devra les deviner, les oublier ou peut-être les lires dans le 3e roman tant attendu de son père.
Je me suis laissé emporter dans les mots de cet auteur qui avec sa plume nous entraîne dans une quête de la vérité à travers les États-Unis avec comme trame de fond, Trump, le mur et la COVID qui s'en vient vers eux.
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