L'intrigue est lente à démarrer dans ce tome 2 proposant le même ressort narratif que le précédent mais en inversant les rôles : cette fois c'est Louise qui est à la recherche d'Abel. Esther n'en finit pas de s'étioler physiquement et mentalement mais il faut attendre la moitié du roman pour que ses amis décident enfin de réagir, et encore quelques autres pour qu'ils passent effectivement à l'action.
En fait, l'ambiance y est beaucoup plus onirique, et même vaguement inquiétante. La présence des deux défunts "parmi les vivants" perturbe la nature ("Les animaux nous craignent") ainsi que le temps. Des portes se sont ouvertes entre passé et présent, un "passage interdit", une "aberration" entre le monde des morts et celui des vivants. Rêves et réalité s'entremêlent, ils sont "l'envers et l'endroit de nos mondes". Si Esther est la plus vulnérable, c'est qu'elle est "déracinée. Sans passé auquel s'accrocher." Dimitri, le jeune frère de Vlad, se met aussi à voir apparaître des défunts, à recevoir des messages en rêve. On s'attend au pire, pourtant la fin se révélera plutôt poétique, dans un cadre naturel (une forêt, un lac, un pigeonnier) aux allures romantiques, pour ce qui est avant tout l'histoire d'un amour si puissant qu'il aura vaincu les siècles et les obstacles.
Ainsi, ces adolescents qui n'aspiraient qu'à "être tranquilles, profiter de l'été" ressortiront encore plus complices de cette expérience bouleversante ("ce qu'on a vécu ces derniers jours nous a tous rapprochés") et surtout, transformés : "Nous ne sommes plus tout à fait les mêmes". Ils auront appris, entre eux, avec leurs proches, à libérer les sentiments et les mots.
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