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EAN : 9791070061527
185 pages
Cairn (04/01/2023)
3/5   7 notes
Résumé :
En 1609, dans la région de Bayonne, les confins du royaume de France avaient la réputation d’être une terre de sorcières. Aussi, à la demande du parlement de Bordeaux, Henri IV créa-t-il une Commission royale munie des pleins pouvoirs pour expurger la région de ses sorcières et, accessoirement, de ses sorciers.

Car la sorcellerie était une affaire de femmes !

Le juge de Lancre, conseiller au parlement de Bordeaux et dont les origines do... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce livre, intitulé Deux siècles de sorcellerie au Pays Basque , est essentiellement centré sur l'année 1609 lorsque Henri IV demande à la commission royale de juger les personnes soupçonnées de sorcellerie , en particulier dans le pays de Labourd.
Ce sont Pierre de Lancre et le Président Lespagnet du parlement de bordeaux qui "reçoivent mission d'expurger la sorcellerie du Labourd ".

L'auteur , dans le premier chapitre, replace le contexte de l'époque en rappelant que dès le Moyen Age , la magie fait partie des choses admises et qu'entre magie et démonologie la frontière est bien floue ...

Comme dans beaucoup de pays, le christianisme a du composer avec les croyances locales en intégrant certains rites , qui sont pour certains toujours en vigueur à notre époque .

" le diable ne peut intervenir qu'avec la permission de Dieu " , toutes les interprétations sont ouvertes et il est étonnant de constater le rapprochement fait entre le tentateur qui est le Diable et la pomme, fruit cultivé au Pays Basque , et qui devient de ce fait un symbole du malin régnant sur ce pays .

Lorsque Pierre de Lancre arrive dans le pays de Labourd, le choc des cultures est grand.
Pierre de Lancre est un homme de la ville, pétri de certitudes, rigide et misogyne qui ne voit que son devoir dicté par le roi qui avec cette commission royale le place au dessus des autres, au dessus même de la justice ecclésiastique et il va remplir sa tâche sans aucune considération humaine , sans aucun doute , emprisonnant des plus jeunes au plus âgés, faisant pratiquer la torture judiciaire et condamnant au bucher sans faillir et sans montrer aucun sens critique.

Ce sens critique, Montaigne l'avait exprimé quelques années plus tôt en mettant en doute les accusations de sorcellerie et en mettant en avant la "crédulité des croyants ".

Le nombre important d'accusations est lié à celui des dénonciations qui sont peu remises en cause et on peut imaginer leur portée et la facilité de se débarrasser ou de se venger de quelqu'un .

Une fois l'accusation portée, la sentence est quasi inéluctable , les accusés n'ont pas les pièces du procès, l'interrogatoire n'est fait que pour les piéger et la condamnation suit rapidement . En plus, ces gens parlent uniquement le basque que ne comprend pas Pierre de Lancre , les traducteurs ne sont pas fiables . Cela finit par le bucher et c'est une véritable épuration sociale .

A ces accusations touchant le monde rural essentiellement, il faut rajouter " des luttes claniques "pour le pouvoir local : conflit entre seigneurs locaux, entre un seigneur et ses paroissiens ou entre deux familles nobles .

Pierre de Lancre a eu les pleins pouvoirs, la commission royale étant au dessus de la justice ecclésiastique.

Étonnamment , en Septembre 1609, les marins ayant eu vent de l'affaire vont écourter leur saison de pêche, l'honneur de leur maison est en cause , ils vont s'opposer de façon violente à ces arrestations .

Les poursuites contre "les gens du commun " vont s'arrêter et et la nouvelle cible va toucher le clergé. Il faut trouver comme de tout temps des boucs émissaires ...

Cette répression avec le séjour de Pierre de Lancre dure 4 mois .
Il est difficile d'évaluer le nombre de victimes, d'exécutions et d'emprisonnements, les différentes archives ont brulé et les chiffres sont très variables .
Le sort des gens en prison n'est également pas connu, beaucoup ont été transférés à Bordeaux lors du départ de de Lancre et on ne sait pas ce qu'ils sont devenus mais beaucoup sont morts par mauvais traitements .

Les esprits vont heureusement évoluer et les procès en sorcellerie vont disparaitre.

Ce livre est donc essentiellement centré sur le séjour et la personnalité de Pierre de Lancre en 1609 dans le pays de Labourd, l'affaire est bien détaillée, parfois les propos sont répétitifs .

On n'aborde pas les conséquences directes sur les habitants, leur mode de vie, leurs croyances , le retentissement que cela a pu avoir sur le regard porté sur les pratiques des guérisseurs et guérisseuses , j'ai trouvé cela dommage .

Je remercie Masse Critique et les Éditions CAIRN


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Contrairement à son titre, mais conformément au 4e de couverture, ce livre se concentre sur Pierre de Lancre, conseiller au parlement de Bordeaux, et particulièrement sur les mois qu'il a passé à la tête d'une commission royale envoyée par Henri IV dans le pays basque pour « débarrasser le pays des sorcières ».
Malgré le peu de ressources (Révolution, incendies..., ça n'aide pas les historiens tout ça), ce livre est très bien documenté avec des extraits de l'oeuvre de de Lancre, de courrier royaux, et de diverses citations.
Après un premier chapitre assez générique sur la sorcellerie au Pays Basque, les chapitres suivants se consacrent donc à ces quelques mois où Pierre de Lancre et Jean d'Espagnet on sévit en Pays Basque, s'en prenant d'abord à la populace, surtout féminine, avant de s'en prendre au clergé (au bas clergé, hein, faut pas déconner), quand le retour en masse de marins furieux a rendu la poursuite du peuple un peu trop périlleuse.
Évidemment cette attaque contre l'Église (même de ses représentants de bas étages) ne pouvait pas durer, l'évêque s'étant empressé de se plaindre au Roi.
Enfin les deux derniers chapitres s'attachent pour l'un à tenter de mesurer le poids de cette répression et pour l'autre de comment a évolué cette répression de la sorcellerie en général dans les décennies qui ont suivi.
Ce n'est pas un livre qui se lit comme un roman car il est très dense mais il est tellement intéressant que je ne regrette pas le temps que j'ai passé dessus.
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Le travail de recherche mené pour écrire ce livre a été fait avec sérieux et application, et on le ressent ! J'ai apprécié cette lecture qui m'a permis d'en apprendre plus sur un sujet qui m'intéresse. Les différents chapitres, qui suivent un ordre chronologique tout en incluant des citations permettant l'argumentation, sont bien construits et donnent au livre un résultat final très agréable.
Cet essai est une petite pépite pour ceux qui souhaiteraient se plonger dans l'histoire de la sorcellerie, ici au Pays basque, sans pour autant ouvrir dès le début de gros livres d'histoire (qui risqueraient de perdre le lecteur encore novice).
En somme ce fut une lecture très enrichissante, assez courte, mais dense.

Merci à l'opération Masse Critique et aux éditeurs pour cet envoi.
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Tout d'abord, je souhaiterais souligner la qualité du livre. La couverture du livre est bien solide, elle possède des rebords qui renforcent cette solidité et les pages sont épaisses. Je tiens à en parler car c'est rare de nos jours.

J'ai reçu ce livre à la suite du masse critique donc je remercie les éditions Cairn et Babelio pour l'organisation et l'envoi du livre.

Ce livre parle d'une période sombre de ma région, celle de la chasse aux sorcières. Il s'agit ici d'un récit documentaire et non pas d'un texte romancé comme pourrait le laisser penser le résumé.
Ceci dit, c'est bien de ce genre de lecture que je voulais donc je suis comblée.
Le livre est très bien documenté, enrichi avec des textes anciens ou l'on peut découvrir l'ancienne écriture des mots. Ce livre m'a appris beaucoup de chose sur cette chasse aux sorcières, mais aussi sur la vie au Pays Basque, surtout dans le Labour. Il m'a aussi beaucoup appris sur les mentalités de l'époque.
Cependant, j'ai trouvé parfois la plume de l'auteur lourde et avec des répétitions, les mêmes sujets évoqués plusieurs fois au cours du romans.

Je recommande ce livre si vous voulez enrichir vos connaissances mais ne vous attendais pas une romance.
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Malgré le titre, qui annonce "Deux siècles de sorcellerie au Pays basque", cet essai se consacre essentiellement aux procès menés par Pierre de Lancre dans tout le Labourd, au début du XVIIe siècle.
L'ouvrage se fonde sur de solides recherches, en témoignent les nombreuses citations de l'ouvrage de de Lancre (Tableau de l'inconstance des mauvais anges et démons), ou des autres chercheurs ayant travaillé sur le sujet (Beñat Zintzo-Garmendia en tête, de nombreuses notes de bas de page invitant à consulter son Histoire de la sorcellerie au Pays basque : les bûchers de l'injustice). Les chapitres, qui étudient le phénomène d'un point de vue chronologique, s'attachent à lever les tenants et aboutissants (civils, religieux, sociaux, politiques) des événements, en creusant bien tous les détails.
Le style est malheureusement assez lourd (beaucoup de répétitions de conjonctions et autres mots de liaison en attaque de phrases), ce qui ne rend pas toujours la lecture très agréable. Toutefois, l'ouvrage étant court, il est parfait pour une première plongée dans le sujet, pour découvrir les dessous de cette affaire.
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