Tu ne diras rien

Merci aux éditions Academia et Babelio
Je l'ai trouvé dans ma boîte en rentrant de vacances et je l'ai lu d'une traite.
Le sujet est évidemment dans l'air du temps mais traité un peu à la club des 5 … comme, d'ailleurs, le racisme primaire admis dans les salons.
Il se lit vite et agréablement malgré quelques réserves :
L'opposition, bien que brève, Paul - Guillaume / Bernard Malefoy -pardon - de Chassenoye - Charles et leurs voisins de chambrée font furieusement référence à un certain Harry et son copain Ron contre Drago, et ses ombres, Crabbe et Goyle si vous voyez ce que je veux dire …
Le héros foncièrement gentil contre le sale gamin flanqué de sa bande de pleutres qui n'ont de courage qu'en groupe …
La mère de Paul, inexistante et sous la coupe de son mari, qui, du jour au lendemain, devient femme de décisions, de poigne, avec même un petit côté chevaleresque (alors que tous les adultes - ou presque - semblent trouver presque normaux - ou du moins moins graves que le risque de salir la réputation du collège - les agissements à peine discrets du père J, la mère de Paul, qui n'a jamais pris une initiative, sera la seule à tenter de dénoncer quelque chose dont elle ne sait d'ailleurs pas grand chose ….)
Les notes de bas de page traduisant les belgicismes en rappelant systématiquement qu'il s'agit d'un belgicisme (je pense que la « traduction » suffisait et que même un français :p est capable de comprendre, dès la deuxième note infrapaginale, qu'il s'agit d'une expression belge …)
Et enfin, la couverture, qui fait un peu tirage universitaire ou publication à compte d'auteur …
Néanmoins, un très intéressant moment de lecture, une plongée dans une époque pas si lointaine et pas si révolue qu'on ne le souhaiterait.
En me relisant je me demande si je n'ai pas été un peu vache dans mes commentaires parce que globalement j'ai passé une très agréable soirée de lecture

"Tu ne diras rien" est un récit dramatique que j'ai trouvé autant prenant que malaisant.

Prenant car on se prend très vite de sympathie pour le jeune Paul, cet adolescent pas bien méchant qui grandit dans une époque qui ne lui fait pas de cadeau alors que c'est juste un adolescent qui se cherche, qui se construit.
Malaisant ensuite car on ne peut pas rester insensible à cette thématique de la pédophilie dans cette institution religieuse dont certains descriptifs ne peuvent provoquer que le dégoût pour rester poli encore plus quand, en lisant l'épilogue et les remerciements, cela à l'air d'être tirer d'une histoire vraie. le sous-texte colonialiste rend aussi malade d'ailleurs...

Après, certaines scènes, même les plus glauques, font parfois tellement prévisible à force d'en avoir malheureusement entendu parler dans les médias encore de nos jours que l'on se demande si on ne flirte pas trop dans les clichés et stéréotypes mais l'écriture rythmé et fluide d'Éric Cumps font qu'on se laisse entraîner dans cette macabre histoire.

Pour ma part, aussi intéressant soit-il, j'émets deux bémols à ce livre. le premier, c'est que par moment , la transition d'un personnage à un autre manquait de clarté dans le récit. On passe parfois d'un personnage à un autre dans le même chapitre un peu brutalement. le second, c'est se sentiment d'injustice qui donne envie de râler et d'hurler notre rage lorsqu'on referme ce livre. Que de telles choses aient eu lieu et/ou aient encore lieu ne peut que susciter notre colère en espérant que ce genre de texte puisse montrer l'importance de la libération de la parole.

Dans cette histoire, nous sommes dans les années 60 et nous suivons Paul, issu d'une famille aisée, qui est un garçon difficile et rebelle. C'est pour cette raison que son père l'envoie dans un internat catholique afin qu'il ait une meilleure conduite. Malheureusement, c'est surtout l'ouverture de la porte des enfers pour ce garçon qui va vivre des choses effroyables.

Tout d'abord, j'ai trouvé que c'est un livre prenant, profondément touchant qui s'inscrit dans l'actualité. Cette histoire est malheureusement celle qu'ont vécut beaucoup d'autres enfants à cette période et ce fléau continue encore aujourd'hui, il est donc important de sensibiliser comme avec des livres comme celui-ci. C'est un roman engagé qui dénonce des comportements graves parfois impunis et qui peuvent traumatiser un enfant pour le reste de sa vie.

La thématique est donc très bien abordée, de manière juste et réaliste. Au-delà de cela, on est plongé dans cette histoire avec beaucoup de ferveur grâce à la belle plume de l'auteur. En effet, son écriture, à la fois simple et structurée est très agréable à lire. Les rebondissements, les péripéties et les retournements de situation participent également à rendre la lecture très addictive.

En somme, c'est un livre touchant et marquant que je recommande sans hésitations. Merci beaucoup aux Éditions Academia pour l'envoi et leur confiance.

Tu ne diras rien est un roman dont l'histoire se déroule en 1965. Paul, rebelle à l'autorité, qui préfère la photographie aux études, est envoyé par son père à Saint-Pancrace, école tenue par des prêtres. Paul tente de s'adapter à cet environnement. Mais le danger rode, et Paul finit par comprendre ce qu'il se passe ... et il a des preuves sur photographies.
Ce roman est emmené par une intrigue où se dessine l'horreur, l'indicible. Et le secret.
Un livre que j'ai aimé et qui a des résonances avec une certaine actualité. Toujours dé^passer les apparences ....