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Citations sur L'autre qu'on adorait (99)

Tu es heureux à Reed, et Portland est sans doute la seule ville des Etats-Unis où il fait bon vivre quand on est français en ce printemps 2003 où Bush vient de déclarer la guerre à l'Irak sans l'accord des Nations unies, où les Américains taxent d'arrogance et d'ingratitude le président français qui refuse de soutenir leur croisade (tu n'aurais jamais imaginé à dix-sept ans que tu te revendiquerais un jour de Chirac!), où les French fries sont rebaptisés freedom fries dans tout le pays, et où Condoleezza Rice parle de "punir la France" comme s'il s'agissait d'un enfant de quatre ans. A Reed, intelligence rime encore avec tolérance.
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… les hommes sont lâches, soucieux avant tout de leur petit confort.
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C'est la maladie, pas toi, qui a ruiné ta carrière. Le découvrir est un soulagement. Mais qui es-tu, toi, ballotté par des humeurs sans lien avec les événements de ta vie, comme un navire sans gouvernail voguant au gré des flots ? Que reste-t-il de toi derrière la maladie si même le goût des jeux de mots et des allitérations, lis-tu dans le livre d'un psychanalyste, pourrait être une des marques du cerveau bipolaire dans la phase d'hyperactivité ?
(p. 230)
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[1986, manifestation étudiante contre le projet de réforme universitaire Devaquet]
On a appris ce matin que Malik Oussekine souffrait d'une insuffisance rénale, et la police prétend maintenant qu'il n'est pas mort des coups donnés par les flics déchaînés mais de sa maladie. Il y a même eu un ministre pour se permettre ce commentaire : « Si j'avais un fils sous dialyse, je l'empêcherais d'aller faire le con. » Indécence française de ce petit ton paternaliste, déni de ses responsabilités, absence d'empathie.
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Tu t'envoles le lendemain sans que personne t'arrête à l'aéroport. Nicolas peut maintenant laisser libre cours à son rire. Dans l'avion qui file loin de la vieille Europe, tu ne comprends plus ta terreur. Ce qui compte, ce sont les dix mille francs dans ta banane. Neuf heures plus tard vous atterrissez à Kennedy Airport. Quand vous sortez du terminal, tu respires un air moite, poisseux, salé. Il fait si chaud que tu transpires tout de suite. Tu éprouves une excitation intense. Te voilà arrivé dans la ville des villes. Pour aller de l'aéroport à Manhattan vous prenez le bus puis le métro, le moins cher des moyens de transport. Vous vous asseyez sur des sièges jaune vif, vos sacs à dos entre les genoux, très éveillés malgré l'heure tardive, vingt et une heure à New-York, trois heures du matin à Paris. Quand vous sortez du métro sur West Fourth Street, il fait nuit et toujours très chaud, trente-cinq degrés peut-être. Le bruit de fond des sirènes et des klaxons est assourdissant. Néons multicolores, taxis jaunes, filles en débardeur, en claquettes et en short au ras des fesses, comme à la plage. Derrière un grillage une douzaine de Blacks jouent au basket-ball à la lumière d'un puissant réverbère. Tout de suite tu te sens chez toi. C'est une ville de la nuit, une ville pour insomniaques.
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Proust, encore: "Il y a dans ce monde où tout s'use, où tout périt, une chose qui tombe en ruine, qui se détruit encore plus complètement, en laissant encore moins de vestiges que la Beauté : c'est le Chagrin."
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Toi, dépressif ? Tu es la personne la moins dépressive que je connaisse. Il n'y a personne qui aime la vie autant que toi, qui en goûte mieux les plaisirs et les raffinements. Je suis certaine que ta mélancolie actuelle, qu'il faut bien admettre, vient seulement de l'angoisse causée par la relation à distance.
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La force, ce n'est pas de nier la faiblesse mais de l'accueillir en toi, et de savoir te faire aider.
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Ce qui compte, c'est ce que tu sens quand tu écoutes l'adagio du Quinzième Quatuor de Beethoven [...]. C'est là qu'est ta vérité ; ta vie. Toi, ton vrai toi, ton être poétique, celui qui rit avec un ami, regarde une femme, un ciel ou un tableau, est absent de ces pages. Si tu aimes tant Proust, c'est pour son intuition fondamentale : la vie véritable est dans les fragments de temps qui échappent au temps.
La fameuse madeleine n'est rien d'autre que la rencontre du présent et du passé qui permet de sortir de l'angoisse de la mort en n'étant ni dans le passé ni dans le présent mais entre les deux. Cette phrase du Temps retrouvé s'est imprégnée en toi : « Une minute affranchie de l'ordre du temps a recréé en nous pour la sentir l'homme affranchi de l'ordre du temps. Mon texte, c'était l'anti-Proust. »
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Nora, c'est la douceur incarnée. La beauté incarnée. Un cygne. Une pureté dont tu n'as jamais fait l'expérience. Tu aurais peur, en l'approchant, de la souiller. Tu la contemples à distance. Son existence te fait croire à l'âme.
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