Pukhtu

Tlalai ouakht berta pa laas na razi. Le passé ne revient pas. Sher Ali pense à ce matal populaire, souvent prononcé par son père, alors qu'il contemple les silhouettes ligotées et bâillonnées de Haji Moussa Khan et de son aîné, Akib. Le passé ne revient pas. Il devrait être heureux d'être ici, devant l'un des porcs sans honneur complices de la mort de ses enfants, totalement à sa merci au moment où il lui prend ce qu'il a de plus précieux, ses armes, ses terres, ses femmes, son namous. Pourtant le coeur de Sher Ali est juste rempli d'effroi.

Pierce attend dans un restaurant suspendu à deux cents mètres d' altitude. Baptisé Al-Muntaha, le plus haut, il offre une perspective magnifique sur le golfe Persique à travers trois murs vitrés du sol au plafond.
L' homme de la CIA est assis à côté d' une paroi de verre, dos à l' océan indien, et observe Dubai. La nuit est tombée et la ville s' est parée de ces couleurs criardes qui la font ressembler à une gigantesque boîte de nuit en plein air.
On devine ses tours, perdues dans leur brume de chaleur, et elle apparaît pour ce qu' elle est, un mirage bâti à coups de dettes et de millions salis par le pétrole, la drogue et les armes.

Il existe un chemin pour atteindre le sommet de toutes les montagnes, même les plus élevées.

Ne pas charger les autres avec ses problèmes, au fond ils n'y peuvent rien et ils s'en foutent, et ça leur donne l'occasion de se déverser à leur tour. ( p 634 )

Dans les derniers instants, le mourant n'a que faire des prières, des sourates, des aspirations démesurées et des divins paradis, son esprit retourne chez lui et appelle celle de ses femmes dont il veut se souvenir à la toute fin des choses.

On ne peut pas être jugé par ceux que l'on méprise.

.La drogue, c'est mal.

En ce moment, je suis plutôt dans le coin et en Afrique du Nord. La France se rapproche de la Libye, s'intéresse au Qatar, elle a besoin d'argent frais.

Trop de plumes pour se penser incontournables, de moins en moins de gens pour lire, ou écouter.

C'est un roman un peu inclassable : roman noir, de guerre, reportage ? La guerre en Afghanistan vue de l'intérieur. On partage le quotidien de personnages qui ne sont jamais des héros, ils essaient juste de s'en sortir dans le chaos de cette guerre du XXI ème siècle, chacun à sa façon. Un roman fort qui se mérite: il faut s'accrocher les 200 premières pages pour ensuite se laisser emporter par l'intrigue.