Beaucoup de gens sont trop racornis, trop centrés sur eux, trop moroses et finalement trop peu imaginatifs, pour croire que des choses puissent exister en dehors de leur sensation tronquée. Ils ne peuvent supposer que des univers affectifs et mentaux se situent fort loin de ce qu'ils peuvent concevoir. Ils ne sont pas assez poètes pour lancer des hypothèses folles concernant leur propre vie et le monde. Ils appellent cela être "réalistes", sans savoir que le Réel est souvent aux antipodes de leur propre réalité déficiente. (page 17)
Un introverti dirige ses énergies vers le dedans. Cela ne signifie nullement qu'il se coupe du monde. Mais il communique avec lui au moyen de sa "vision" intérieure. Il estime que chaque être humain est totalement original, et exceptionnel. (page 14)
... Il y a aussi l’attente. L’humanité attend.
C’est un climat de lourdeur, d’espérance, de répulsion, entrecoupé de soubresauts.
Mais n’empêche qu’on attend. (page 21)
Une vision différente
On apprend de plus en plus que l’homme est un « animal en mutation », ce qui suppose humilité et grandeur.
On ne comprend pas comment des gens peuvent se croire encore les rois de la création ou le centre du monde.
Il est vrai que l’inconscient humain n’a pratiquement pas changé depuis des centaines de millénaires, pas plus que l’intelligence foncière.
L’état profond d’une partie de l’humanité en est encore au stade du coléoptère, avec ses persécutions, ses esclavagismes, ses massacres.
D’une part donc, le point zéro : l’homme est une « bête malfaisante ».
D’autre part, l’infini est inscrit en lui, à l’état potentiel, mais avec des milliers d’années d’avance, compte tenu de l’âge mental actuel.
(page 25)