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3,54

sur 1249 notes
très bon livre montrant le colonialisme et la cupidité des Européens ainsi que leur mépris envers les peuples indigènes.
Même si ce thème n'est pas vraiment mon préféré en littérature, le style est beau et l'histoire d'amour entre deux indigènes m'a énormément touchée.
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Un petit livre qui se lit à la fois comme un court roman et comme une leçon d'Histoire, de celles qui sont inscrites dans la grande Histoire, L Histoire officielle, qui nous fait bien souvent oublier les destins qui l'ont construites et qui la font résonner avec un écho encore si fort dans notre actualité du 21ème siècle. C'était au temps des colonies et de l'expositions universelle, dans les années 30, on part de la Nouvelle-Calédonie et on arrive à Paris, le nom d'un protagoniste résonne comme l'écho d'un champion de football et nous remémore la fierté de la France du Mondial 98... pourtant cette histoire-là a pour toile de fond la dignité bafouée de l'être humain et son déclassement au rang de sous-homme pour en faire un spectacle et la risée du tout Paris de la France d'alors...On est malgré tout en France, pays des lumières et des valeurs de la République, ces valeurs vont finir par éclairer le récit et la confusion de la marche de l'Histoire pour finalement conclure ce petit roman sur une note optimiste, mais peut-on efficacement réparer le mal une fois qu'il a été fait ? C'est aussi une question que pose ce petit livre qui devrait figurer dans toutes les bibliothèques des français.
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Petit livre, qui se lit très vite et qui est intéressant.
Riche en enseignements et malgré tout plaisant à lire de par son ton très léger voire humoristique.
Il démontre les méfaits de la colonisation, de l'esclavage sous toutes ses formes.
Il m'a procuré de la tristesse bien sûr, parfois des sourires, mais surtout de la colère et de la honte pour “tous“ ces comportements qui étaient “naturels“ pendant tant d'années, car il provenait de L'HOMME BLANC…
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On est en 1931. Dans la capitale se déroule l'Exposition coloniale. le tout-Paris vient observer, derrière des barreaux, exposés comme dans un zoo, "d'authentiques kanaks touts droits sortis de leurs brousse". Mais pour une sombre histoire de crocodiles morts, les organisateurs de l'évènement envoient une partie de ces kanaks dans un zoo d'Allemagne en échange de crocodiles "touts neufs". Ce transfert va contraindre Gocéné, le personnage principal du livre, à se lancer dans une quête à travers le Paris des années 30, à la recherche de Minoé, son protégé. Mais le temps file et Gocéné voit peu à peu ses chances de retrouver Minoé s'estomper...

Sur le fond, j'adhère complétement avec ce roman : d'une part une dénonciation et une mise en lumière de cette Exposition coloniale dont beaucoup de personnes ignorent encore l'existence ; et surtout une sorte de course-poursuite dans le Paris de cette époque*.

Mais le problème est que ce livre m'a davantage fait penser à certains mauvais romans jeunesses, avec des ressorts narratifs peu crédibles caractéristique de ceux-ci. Par exemple, pile quand le héros est sur le point d'être prit par ses poursuivants, un bienfaiteur providentiel surgit de nulle part pour le sauver et propose de le cacher, de le nourrir et de le protéger. Et le héros de répondre "Oh merci monsieur, vous nous avez sauvés, sans vous nous étions perdus...". Ou encore quand lors d'une énième course-poursuite, un des personnages principaux se prend les pieds dans un seau d'eau placé comme par hasard au détour d'un virage. Ou enfin quand, digne des plus caricaturales quêtes pour retrouver une personne, les héros découvrent, comme par hasard, un bout de tissu appartenant à la personne recherchée et qui les lancent sur une nouvelle piste - allez savoir comment ils savent que ce morceau d'étoffe appartient bien à la bonne personne... Bref, tout ça pour dire que je trouve ce roman et ses rebondissements plus que légers.

Par ailleurs, l'écriture m'a également parue un peut trop simple - les personnages parlent comme des enfants de neuf ans. En fait, j'ai adoré le premier paragraphe de "Cannibale", j'ai trouvé que Didier Daeninckx nous plongeait d'entrée de jeu dans une ambiance un peu doucereuse, mais je suis vraiment "rentré" tout de suite dans le livre. Mais passé ce premier paragraphe, tout se relâche et j'ai assez vite décroché de l'histoire... Dommage !

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* Cela m'a d'ailleurs fait penser au film d'animation "Dilili à Paris" de Michel Ocelot, 2018, qui parlait également d'une sorte de quête dans le Paris de cette période.
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Lu par hasard, je ne connaissais ni l'auteur ni l'histoire..
et pourtant.. il y a moins d'un siècle, des dizaines de kanaks sont envoyés comme des bêtes de foire à l'exposition coloniale de Paris...
Au milieu des animaux, ils doivent donner le spectacle..
Le livre nous met mal à aise face à cette histoire sordide.. malgré ce dénouement humaniste au travers d'un homme qui s'interpose face à l'inhumanité de la situation et donne un peu d'espoir malgré tout..
A lire.. :)
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Ce roman bref et efficace inspiré d'un fait réel, retrace les l'épopée vécue par les Kanaks à l'Exposition coloniale de Paris en 1931. Quelques jours avant l'inauguration de l'exposition, les crocodiles du marigot meurent tous subitement. Un cirque allemand consent à prêter ses crocodiles en échange de quelques Kanaks. Une bonne affaire pour le Cirque Höffner de Francfort, toujours avide de nouveautés. Un fait parmi tant d'autres qui permet de comprendre la révolte de la Nouvelle Calédonie dans les années '70 et '80 fruit d'une politique coloniale humiliante dont la France n'est pas la seule à voir le secret.
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C'est le récit d'un vieil homme canaque qui raconte à deux jeunes rebelles son histoire, celle de son épisode malheureux à Paris. Il y est invité soit disant pour y visiter la capitale, et il se retrouve tel un animal de foire dans une cage de l'exposition universelle de 1931. A cela, un deuxième malheur lui arrive : sa fiancée qui l'accompagnait a disparu. Il va partir à sa recherche dans Paris, ville sauvage à ses yeux d'homme habitué des montagnes et de la nature. Très bien rythmé, très belles phrases efficaces et discours simple : nous n'avons pas su respecter des gens qui méritaient tout notre respect.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Nouvelle-Calédonie 1985, deux hommes dans une voiture sont visés par un fusil tenu par un jeune kanak à un barrage sur un chemin. Gocéné en descend pour discuter, le blanc, Caroz, est sommé de faire demi-tour. « L'homme que tu as chassé sans même essayer de l'écouter, à soixante-quinze ans comme moi. Même s'il est Blanc, il est tout aussi kanak que toi et moi : il a fait des mois de prison, chez les siens, pour avoir pris ma défense...Un Blanc en prison çà cause d'un kanak ? C'est la première fois que j'entends ça ». Alors Gocéné raconte son histoire aux deux jeunes indépendantistes.
Gocéné, né à Canala en Nouvelle-Calédonie, fut une des cent onze personnes Canaques à être envoyées à Paris pour représenter « la culture ancestrale de l‘Océanie » lors de l'exposition coloniale de 1931. Bien sûr, ils n'y sont pas allés de leur plein gré, ils ont été désignés. « Il (l'adjoint du gouverneur Joseph Guyon) a commencé par nous appeler « mes amis », et tout le monde s'est méfié. Il a rendu hommage à nos pères, nos oncles qui étaient allés sauver la mère-patrie d'adoption, pendant la Grande Guerre, avant de nous annoncer que nous partirions dès le lendemain pour l'Europe. »
Ce séjour français ne fut pas une sinécure mais une honte. Sur le panneau devant leur enclos est écrit « Hommes anthropophages de Nouvelle-Calédonie».Gocéné et les autres doivent pousser des cris, danser les seins nus pour les femmes, manger de la viande crue, pour bien attester du « bon sauvage ». Est-ce là leur culture ? Certains seront mêmes échangés, à un zoo allemand, contre des crocodiles vivants . « En échange je leur ai promis de leur prêter une trentaine de Canaques. Ils nous les rendront en septembre, à la fin de leur tournée. » ; c'est dire la considération que nous avions des habitants de nos colonies. le maréchal Lyautey, dans son discours, lors de l'inauguration de l'exposition coloniale a dit : «  une leçon d'union entre les races qu'il ne convient pas de hiérarchiser en races supérieures ou inférieures, mais de regarder comme différentes » !
Gocéné a promis de veiller sur la sécurité de Minoé, sa promise qui fait parti du lot prêté. Gocéné et son cousin Badimoin décident de pister le bus et les voici dans Paris à la recherche de la promise. Cela se termine par la mort, d'une balle tirée dans le dos, pour Badimoin et la prison pour Gocéné. Une seule personne blanche a pris leur parti, Caroz, ce qui lui a valu de l'emprisonnement. Beaucoup plus tard, ils se sont retrouvés et Caroz est venu en Nouvelle-Calédonie. Gocéné fera avec les indépendantistes ce que Caroz a fait avec lui.
En parallèle, l'auteur parle des évènements en cours en Nouvelle-Calédonie et qui ont conduit à la signature des accords de Nouméa en 1998.
Ce récit, inspiré d'un fait authentique, pose plusieurs questions. Un homme peut-il accepter d'être montré comme un cannibale, exposé comme un animal dans un zoo ? Un homme est-il un homme lorsqu'il est considéré comme un sous-homme de par sa couleur, son lieu de naissance  ?
Un regard sur notre passé colonialiste et paternaliste qui, malheureusement n'a pas beaucoup changé. Si ce ne sont plus les autorités de l'État qui, théoriquement, considèrent les autochtones comme des cannibales ou des sous-hommes, ce sont les multinationales qui cannibalisent leurs terres pour leur seul profit et considèrent les « colonisés » comme autant de main-d'oeuvre à très bon marché et que piller leurs richesses n'a aucune importance. Tout le relent xénophobe et raciste qui revient au galop montre que les choses n'évoluent pas dans le bons sens, loin s'en faut.
Un livre, paru en 1998, qu'il faut lire.


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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L'entre-deux guerres n'était pas une période si agréable, en particulier dans les colonies. Exposés comme des objets ou des monstres de foire, des traits exagérés et une culture réinventée pour mieux choquer la haute du Paris des années 30.
Le résumé en dévoile un peu trop à mon goût, l'histoire n'est pas riche en rebondissements, au final le livre m'a donné l'impression de « simplement » servir à dénoncer les pratiques qu'un livre d'Histoire fait tout aussi bien.
Je suis déçu d'être déçu, ce livre était prometteur je voulais en apprendre un peu plus que ce que j'ai appris au collège. Au moins il peut permette par l'attachement aux personnages, d'être sensibilisé à cette période et particulièrement pour montrer comment entre français, l'égalité était une notion abstraite.

Le livre est court et ne possède pas vraiment de chapitre, peut importe le genre, j'ai tendance à décrocher du récit rapidement. Ca ne l'a pas aider à me le faire apprécier.

Bref, si les personnages présentés ici et leurs vécus ont une valeur scolaire indubitable, je l'ai trouvé trop simple, trop en surface. Cumulé à mon impatience, je ne l'ai pas apprécié autant que je l'aurais voulu.
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Paris, 1931. L'exposition coloniale tant attendue doit commencer dans quelques heures.
Le Tout-Paris trépigne, impatient de visiter et découvrir ces nombreux pavillons représentant ces pays si lointains, si différents, si exotiques... si sauvages !
L'une des principales attractions : le zoo et ses animaux aussi sauvages, dangereux, qu'impressionnants et imprévisibles !
Parmi ces bêtes, l'une des plus effrayantes : de nombreux crocodiles... avant que ces derniers ne meurent brutalement d'une cause inconnue la vieille du lancement de l'exposition.
Comment faire ? Par quoi remplacer les reptiles si attendus ?
Certains ont leur petite idée, et elle vient tout droit de Nouvelle-Calédonie.. Vite, faisons venir les cannibales ! 🍖🔪

Court roman, Cannibale n'en reste pas moins une oeuvre remarquablement efficace, une critique acerbe à l'écriture piquante et incisive.
À travers l'évocation de ce fait divers méconnu, l'auteur évoque la colonisation et le racisme subit par ces peuples qu'on présente comme des sauvages, des barbares, des « cannibales », aux conditions de vie et aux moeurs animales.
Le « zoo humain » dans lequel sont parqués les Kanaks, ce peuple de Nouvelle-Calédonie, est montré à son paroxysme.
Les hommes blancs, supérieurs, les mettent à nu, les obligeant à pousser ces cris, se battent entre eux. Les livrant à cette mauvaise comédie, grotesque. Leur donnant des conditions de vie à mille lieux des promesses faites. 🍖🔪

Un matin, une partie de leur groupe est séparé. Embarqué. Emmené vers une destination inconnue.
Gocéné n'en peut plus, c'est trop. Où les emmènent-ils tous ? Et plus particulièrement où l'emmènent-ils, elle, Minéo, sa promise ? Celle qu'il s'est juré d'aimer, de respecter, de protéger.
N'écoutant que son coeur et son courage, il va partir à sa recherche dans un Paris qui ne ressemble à rien de ce qu'il connaît. 🍖🔪
À lire pour la critique de cette époque colonialiste et les nombreux thèmes abordés ! 🍖🔪
Désormais incontournable, Cannibale a été publié en 1998. Vous pouvez le retrouver en version poche aux éditions @folio_livres ! 🍖🔪
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Cannibale

Dans quel lieu Gocéné et ses compagnons sont-ils emmenés ?

En Allemagne à Berlin.
Dans un zoo en Australie.
A l'Exposition Coloniale à Paris.
En Suède dans un parc d'attractions.

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