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EAN : 9782756422800
192 pages
Pygmalion-Gérard Watelet (22/11/2017)
3.17/5   6 notes
Résumé :
« Mon fils chéri, sept années ont passé, sept longues années de souffrance. Moments de violences, moments d'espoirs aussi, moments de chutes et rechutes. Surtout, la honte d'un mal qu'on ne nomme pas?»
Nathanaël, adolescent doux et fragile, a sombré au cours des années dans l'alcoolisme. Quand a commencé sa longue descente aux enfers ? Anaïs Dariot, sa mère, l'ignore et se sent responsable. Déchirée par la culpabilité, elle se débat pour sortir son fils de so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Nathanaël faisait partie de mes choix lors de la dernière masse critique Babelio, et je les remercie, ainsi que Pygmalion pour cet envoi.
Je ne lis que très peu de récits mais le coup de coeur que j'avais eu pour Ma fille voulait mettre son doigt dans le nez des autres chez le même éditeur, m'avait convaincue de retenter l'expérience avec, ici, le combat d'une mère pour aider son fils à vaincre l'alcoolisme.
Pourtant, la magie n'a pas opéré pour moi. Nathanaël est un récit très personnel, un peu poétique par moment, plutôt dur ; et j'ai eu beaucoup de mal avec la plume d'Anaïs Dariot. Dès les premières pages le choc est rude, une écriture sur laquelle j'ai buté, ne me permettant pas de profiter pleinement de ma lecture. Si par la suite cela s'améliore (ou l'on s'y habitue ?), j'ai à nouveau ressenti cette difficulté sur certains passages. le fil est un peu décousu et par moment (surtout sur la fin), j'ai eu du mal à suivre la chronologie des faits. Nous sommes propulsés dans la vie d'Anaïs et de Nathanaël brusquement et sans filtre. J'aurai peut-être regretté un mot de l'auteur sur la fin, nous expliquant sa démarche et son processus d'écriture.
Au-delà du combat d'une mère contre l'alcoolisme de son fils, nous avons la vision du combat d'une mère contre elle-même. Anaïs n'a pas eu une vie facile et il est très difficile pour elle d'accepter la situation de son fils et son impuissance vis-à-vis de celle-ci. Plus encore, elle se remet en cause, dans son rôle de mère, dans ses décisions, ce qu'elle a imposé à son fils : si il est alcoolique, c'est de sa faute à elle. On ressent bien, à travers ses mots, toute sa souffrance de voir son fils ainsi, de ne rien pouvoir faire ; sa honte, son envie de baisser les bras. L'angoisse de ne pas savoir ce qu'il fait ; il n'y a rien de pire que de laisser aller son imagination. Elle nous livre le récit d'une famille (au sens élargie) compliquée : père alcoolique, belle-mère étouffante, enfants nombreux, tantes suicidées… tant de choses qui ont pu avoir des répercussions sur Nathanaël a un moment ou un autre. le lecteur se sent également impuissant, démuni, on pense à la fatalité, on ne contrôle pas la vie, et encore moins celle de ses enfants. J'avoue que Nathanaël est un écrit qui m'a également effrayée ; en tant que mère, on souhaite le meilleur pour son enfant et imaginer mon fils « déraper », devenir malade de l'alcool ou d'autre chose me soulève l'estomac. D'autant que l'on comprend qu'on ne peut rien y faire. L'auteure insiste sur cette notion d'enfant prodige qui tourne mal ; pourquoi ? quand ? comment ? on ne peut décemment pas tout contrôler ni prévoir les répercussions de certaines décisions. Chacun est responsable de ses choix. Personne ne peut le faire pour nous.
J'ai également perçu, en Nathanaël, une réflexion sur la nature humaine. L'homme fasciné par la déchéance des autres. le jugement. Mais aussi l'homme et le paraître. Se construire une vie. Travailler. Vivre en couple. Anaïs Dariot a des mots durs parfois, notamment vis-à-vis de son compagnon ; compagnon qui ne lui convient clairement pas puisqu'il lui demande (indirectement) de faire un choix entre lui et son fils. Elle doit composer avec les deux, parce qu'elle ne peut pas abandonner son bébé, et qu'elle essaie de ménager son compagnon. On sent clairement une femme déchirée, et j'ai souffert avec elle.
Par moment, quand on découvre cette famille atypique, brisée, on a presque l'impression de se trouver dans un film ou un roman. Mais non, c'est la réalité. Brute.
Personnellement, je ne connais pas d'alcoolique (ou alors je ne le sais pas) mais ce que je peux dire en sortant de cette lecture, c'est qu'il me semble vraiment difficile de s'en sortir seul. Tout est du point de vue d'Anaïs, donc peut-être pas forcément objectif, mais j'ai été « choquée » par les conditions de prise en charge médicale / médicamenteuse, le peu d'effet que cela peut avoir sur Nathanaël qui replonge systématiquement, que l'on laisse sortir seul malgré son "handicap" et qui semble livré à lui-même.
Je n'ai pas pu m'en empêcher ; une fois le livre refermé, j'ai tapé Nathanaël Dariot sur internet. Je suis contente d'avoir lu qu'il était maintenant trentenaire et qu'il avait un travail et une vie sociale.
Ce livre m'a donc tout de même marquée, chamboulée mais l'écriture a été un point bloquant dans mon appréciation.
Lien : https://sawisa.wixsite.com/y..
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Mon avis: Je tiens à remercier tout d'abord La masse critique de Babelio et les éditions Pygmalion pour l'envoi de ce roman pour un partenariat. En effet lorsque j'ai parcouru la liste des romans disponibles lors de la dernière masse critique, je n'ai pas trouvé beaucoup de livres qui m'attiraient cette fois-ci mais celui-ci avait retenu mon attention à la lecture du résumé, une histoire d'un combat d'une mère face à l'alcoolisme de son enfant est un sujet grave dont je n'avais encore jamais lu de témoignage et j'avoue qu'il m'intriguait énormément mais me faisait un peu peur également car je ne suis en général pas forcément portée sur la lecture de témoignages de la souffrance des gens, je trouve en règle générale qu'il s'agit un peu de voyeurisme et j'ai quelques appréhensions avec ce genre de littérature mais ce document écrit par cette maman est passionnant et émouvant.

La détresse qu'elle subit face à son fils unique qui se détruit malgré la lutte qu'elle mène pour le sortir de la déchéance dans lequel il se met est juste insoutenable et dans ce roman, Anaïs Dariot nous emmène vivre auprès d'elle toutes ses années de lutte, de désespoir et d'amour face à la maladie que subit au quotidien ce fils qu'elle aime tant mais qu'elle ne comprend plus.
du coté de l'histoire: Anaïs Dariot est une maman aimante, séparée du père de Nathanaël, elle a refait sa vie avec Christian, elle a tout pour être heureuse, un métier qu'elle aime , un fils unique qu'elle adore mais voilà celui-ci est tombé dans l'engrenage de l'alcool lorsqu'il était adolescent et depuis ces dernières années, Nathanaël se détruit quotidiennement, Nous allons suivre avec une certaine émotion et beaucoup de tendresse, cette mère qui va lutter (mais parfois abandonner aussi) pour ce fils qu'elle aime tant. Entre les allées et venues en hôpital, les moments de doute et d'espoir nous allons parcourir avec elle quelques années de sa vie , un combat rempli d'amour , d'espoir , de doutes et de culpabilité face à une maladie qui détruit un fils mais aussi tous ses proches
Une lecture totalement en émotion
du coté de l'écriture: J'ai vraiment été touchée par cette lecture et par toute la misère que pouvait enduré Nathanaël , lui le garçon unique qui face à l'alcool n'avait plus aucune volonté, lui qui a mainte reprises savait qu'il allait mourir à continuer de boire comme cela , qui demande de l'aide à sa mère impuissante face aux dégâts causés par la bouteille. Elle, qui lutte corps et âme pour ce fils qu'elle voit s'anéantir ainsi, qui lutte mais qui parfois est tellement désespérée qu'elle voudrait simplement vivre pour elle mais qui comme chaque maman ne peut abandonner la chair de sa chair. Elle le voit dépérir, s'enfermer sur lui même , combattre parfois mais vite être rattraper par l'envie de boire, de se détruire.
Les médecins qui font leur travail mais qui oublient souvent le ressenti de cette maman impuissante face à cette maladie, qu'ils lui explique qu'il faut qu'elle laisse son fils se débattre dans cette maladie mais qui peinent à comprendre qu'elle ne le peut pas, c'est au dessus de ses forces...
J'ai beaucoup aimé que ce récit n'ai en fin de compte aucun filtre, Anaïs Dariot nous livre son combat sans enjoliver les choses, elle nous décrit avec un réalisme exemplaire sa vie, sa lutte , ses doutes , ses espoirs et désespoirs avec une totale transparence alors c'est vrai dès fois on se dit qu'elle n'a pas le droit de baisser les bras et puis quelques lignes plus tard on se dit que bien évidemment elle a le droit , elle est humaine et peut face aux nombreuses situations d'échec qu'elle endure vouloir tout abandonner, qu'est ce qu'on ferrait nous si on était à sa place... mais en fin de compte , elle s'accroche quitte à perdre parfois la raison , elle lutte pour sauver ce fils qu'elle aime tant. En conclusion: J'ai vraiment beaucoup aimé lire ce témoignage, j'ai été touchée par ce combat quotidien de cette maman qui lutte avec acharnement pour sauver son fils, qui baisse parfois les bras mais que l'amour remet en scène très rapidement.
Un livre dur et tendre à la fois, une lecture bourrée d'émotions que je conseille vraiment. Un livre qui prouve que l'addiction quelle qu'elle soit peut être destructrice.



Lien : http://aupaysdelire.blogspot..
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Tout d'abord, je tenais à remercier Babelio et les éditions Pygmalion de m'avoir fait découvrir Anaïs Dariot et l'histoire de son fils, Nathanaël.

Il m'est déjà arrivé de lire des romans, des témoignages, des histoires vrais sur des sujets plus ou moins difficiles. Je pense que ce genre reste indispensable afin de sensibiliser, le plus grand nombre, sur des sujets comme les addictions et l'alcoolisme plus particulièrement dans le cas de cet ouvrage. le point de vue, celui d'une mère accompagnant son fils dans son combat, m'a paru original car les proches sont souvent les grands oubliés malgré le fait qu'ils soient en première ligne...

Le style d'Anaïs Dariot est très personnel. En conséquence, soit on appréciera soit on détestera. Dans mon cas, cette plume a su me toucher car cela m'a permis de mieux comprendre cette mère face à l'alcoolisme de son fils. de comprendre ce déchirement, cette culpabilité, ce désespoir.
Le regard des autres, qui peut se diviser en deux catégories (ceux qui sont déjà passés par là et comprennent et ceux qui ne savent pas mais qui se permettent de juger) est illustré avec beaucoup de justesse.

Le final , plein d'espoir, m'a quelque peu laissé perplexe car, finalement, il me semble particulièrement abrupte. Pour ceux et celles qui auraient le même ressenti que moi, je leurs conseillerais de regarder les quelques vidéos de "promotion" d'Anaïs Dariot pour son ouvrage.

En résumé, une histoire poignante qui est vraisemblablement - et malheureusement - universelle. L'alcoolisme est une addiction parmi tant d'autres, mais particulièrement dangereuse car l'alcool est omniprésent partout... Un livre qui permettra sûrement, je l'espère, de sensibiliser sur ce sujet difficile. Merci pour ce témoigne qui nous fera tous réfléchir !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Forcément, trois fois ça crée des habitudes, l'expérience
de la procédure : pompiers, pas pompiers,
Samu, ambulance et pourquoi pas police ? Non,

maintenant lui et moi savons, Samu, en cas de désaccord.
Sinon, comme ce soir, nous nous sommes
entendus pour partir avec ma voiture.
En attendant le moment, je nettoie l'innommable
marigot de mégots et d'alcool coulé sur le sol. Ensuite,
nous irons tranquillement. C'est comme pour un
accouchement, si on arrive trop tôt, on attend et c'est
embêtant et si on arrive trop tard, c'est trop tard, il n'y
a plus le motif et Nathanaël ne voudra plus. La bonne
période c'est dans une demi-heure. Avant quoi, je
range de-ci de-là et mon fils tangue sur son corps de
coton, affairé dans sa trousse de toilette à préparer
quelques affaires pour pouvoir se raser demain. Se
raser, se laver et se changer aussi, parce qu'en psychiatrie,
on ne met plus de pyjama. On s'habille, on fait la
vie comme dehors. Comme si on y était, dehors.
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D'un souffle, d'un sourire, d'une expression aussi bonimenteuse que "bon anniversaire mon chéri !" en plein naufrage. On devrait pouvoir jeter aussi "bonne maladie !", "bonne mort !", "bonne vie de merde !".
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Mais tout ça, on l'analyse après, pas sur le moment, parce qu'il n'y a pas de moment justement, pas d'arrêt sur image.
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