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EAN : 9782765413448
121 pages
Cercle de la Librairie (05/06/2012)
2.67/5   3 notes
Résumé :
Les bibliothèques, malgré leur développement, n'attirent plus le public. Leur modèle gestionnaire, lié à un processus de rationalisation des activités humaines, entraîne une perte de la valeur symbolique de la culture humaniste. Une solution pour restaurer l'image de la bibliothèque serait de revaloriser l'imaginaire et de relier la production romanesque aux mobiles sociologiques des lecteurs.
Que lire après Pour une médiathèque de l'imaginaire : Une alternative à l'utopie gestionnaireVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Bien que se proposant avec détermination de remettre en cause les choix et dérives gestionnaires de la toute-puissante bibliothéconomie telle qu'elle est appliquée aujourd'hui par les petits soldats des bibliomédiathèques publiques françaises, lesquelles, moins "sexy" que dans les années 1980 où elles poussèrent comme des champignons jacklanguiens, voient désormais diminuer sensiblement leur fréquentation, l'auteur, face aux nouveaux supports de l'information (numériques, Internet, réseaux dits sociaux, etc.), versant dans une façon de prétérition, ne cesse d'en emprunter le vocabulaire et la syntaxe, dévoyant un propos qui devient irrecevable – pour ne pas dire illisible – pour le vulgum pecus, à savoir les lecteurs non-professionnels du livre, ses non-pairs («Je ne lis pas l'agrégé» lâchait ironiquement Julien Gracq lorsqu'il était mis en présence de ce type de glose) ; de surcroît, ce jargon se double d'un second, non moins oiseux, celui d'une sociologie marquée au coin du syndrome de l'enfoncement de portes ouvertes qui faisait dire au souriant Manuel Vázquez Montalbán que ses thuriféraires n'étaient autres que les «prophètes de ce qui a déjà eu lieu, notaires de l'évidence» (citation à charge : «Le livre n'est pas seulement une oeuvre de l'esprit : il est aussi un produit commercial.» Quelle révélation !). Et notre expert, se piquant qui plus est d'anthropologie, flirtant allègrement avec le hors sujet si l'on s'en tient strictement au titre de son étude, de s'emberlificoter dans des définirions du lecteur, du livre, de la littérature et de la fiction, rien de moins, comme si, avant lui, Emmanuel Kant, Joseph Joubert, Roland Barthes, Robert Escarpit et autres Jorge Luis Borges – sans oublier, plus récemment et donc dans le contexte actuel de l'écriture numérique, François Bon – n'avaient pas été assez explicites (en constatant le plus souvent... l'impossibilité à définir).
Ainsi va-t-on rencontrer, de paraphrases en euphémismes et de digressions en litotes, redoutablement efficaces pour agacer tout lecteur normal, la «volumétrie des collections», la «requalification sociologique des publics», la «valorisation de l'importance du symbole comme fondement imaginal» ou le «mode opératoire de l'analyse mythocritique de la littérature»... On eût préféré à ce brouet d'universitarisme mal digéré s'étalant sur 121 pages interminables un bref pamphlet radical et bien troussé, mais n'est pas Baptiste-Marrey qui veut... (cf. son "Éloge des bibliothèques")
Reste la très louable thèse de l'auteur, qu'on ne saurait battre en brèche ni moquer, à savoir «revaloriser» et défendre prioritairement les oeuvres littéraires – lesquelles auraient donc été négligées ces dernières années – au sein des bibliothèques publiques inféodées à "la gestion managériale" et à «une culture du résultat» prônées par cette pseudo-science tyrannique de la bibliothéconomie. Encore, le bibliothécaire-conseiller-consultant-formateur Bruno Dartiguenave entend-t-il redonner à ses collègues «la préoccupation de valoriser l'imaginaire en renouant avec la dimension symbolique de la littérature (qui n'est pas «le rationalisme», dont acte) et rendre la médiathèque plus attractive», de les «recentrer sur l'imaginaire et la fiction». Comment ne pas être d'accord – en même temps qu'estourbi par le pensum bien inutile que représente la lecture de 121 pages cousues de truismes ?
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@Bernardbre

Vous avez publié une critique de mon livre dont la virulence du propos et le ton méprisant méritent une réponse. Vous ne serez donc pas surpris de ma réaction peu amène ! Je me doutais que mon livre allait susciter des critiques excessives mais je les attendais plutôt de la part des partisans de l'idéologie gestionnaire que j'ai quelque peu malmenés et non de la part d'un histrion ! Vous commencez par brocarder mon prétendu jargon mais vous semblez pourtant vous défendre assez bien dans ce domaine tant vos expressions sont ridicules « les champignons jacklanguiens » et l'étalage de votre «savoir» grotesque (connaissez-vous bien le sens de prétérition ?). Vous affirmez que mon livre est un « pensum » et un « brouet d'un universitarisme mal digéré » ; encore faut-il démontrer que les notions anthropologiques sur lesquelles je m'appuie - et dont vous semblez tout ignorer - sont mal comprises. Vous précisez que je m'emberlificote dans les définitions du lecteur, du livre, de la fiction, de la littérature (c'est tout ?). Je ne prétends pourtant pas les redéfinir (où avez-vous lu une remise en cause des approches d'auteurs que vous citez dans un joyeux méli-mélo !) mais les discuter à la lumière d'une approche anthropologique ce qui est bien l'intérêt de l'ouvrage (y compris dans ses faiblesses dont je suis prêt à discuter !). Quant à la sociologie « marquée au coin du syndrome de l'enfoncement de portes ouvertes », vous seriez bien inspiré de la découvrir avant de la juger ; je vous invite à lire les grands sociologues et anthropologues que j'ai cités dans ma bibliographie afin de vous faire une idée plus précise de leur pensée dont je n'ai pas la prétention d'avoir restitué toute la richesse !
Puisque vous aimez les citations tronquées (celle sur le livre comme oeuvre de l'esprit et produit commercial) sorties de leur contexte et du raisonnement qui les sous tend, je vous laisse méditer ces deux citations :

"Tout louer est d'un sot, tout blâmer est d'un fat."
Citation de Marie-Joseph Chénier ; Discours sur la calomnie - 1796.

"Un sot est un imbécile dont on voit l'orgueil à travers les trous de son intelligence."
Citation de Victor Hugo ; Faits et croyances - 1840.

Bruno Dartiguenave
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