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sur 5461 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Mistral, cigales et tambourins, à toutes mes chansons, donnent un même refrain.
Et quand vous l'entendez chanter, dans mes paroles, tous les mots que je dis, dansent la farandole." Fernandel citant Zamacoïs.

Il se nomme Lou, et il n'en peut plus, la langue pendante, écartelé, coquin de sort! Toute la nuit, elle a fait des cabrioles, elle voulait tout essayer et quand il voulait se sauver, elle le rattrapait par la...

Pour Lou, elle s'était enfuie par la fenêtre...
"Ah, qu'elle était jolie la petite chèvre de Mr Seguin... Presque aussi charmante que la cabri d'Esmeralda."
Lou en avait entendu parler, à des lieues à la ronde, peuchère... Lou avait chanté, à la nuit tombée, sous la lune ronde (car il en avait envoûté d'autres, dont la Renaude...)

" Jamais les sapins n'avaient rien vu d'aussi joli. Les châtaigniers se baissaient jusqu'à terre, pour la caresser du bout de leurs branches. Les genêts d'or s'ouvraient sur son passage, et sentaient bon tant qu'ils pouvaient."

"Et quelle herbe! Et les fleurs donc! de grandes campanules bleues, des digitales de pourpre à longs calices"... Oui, elle a bu tout l'élixir, la liqueur, tout le calice... de Lou! Et en fumant son herbe...

Et le chamois, dont parle l'auteur? Il n'en fut pas question longtemps...
"Elle regardait les étoiles danser dans le ciel clair, et elle se disait":
- Pourvu qu'il tienne jusqu'à l'aube..."(pas comme le chamois, trop rapide et inexpérimenté!)

Maintenant, elle veut faire connaissance avec la meute. Seigneur, quel couillon, je suis! Moi qui croyais que cette Blanchette n'y connaissait rien (j'ignorais qu'il y avait un bouc à la ferme! C'est relou(p)...

Et voilà, qu'elle a remplacé sa tenue blanche, par un chaperon rouge...
" Je me suis fait tout petit devant une poupée
Qui ferme les yeux quand on la touche.
J'avais des dents d'loup,
Je les ai changées pour des quenottes." Georges Brassens.

-Ah, mais ce n'est pas ainsi que ça finit?
-Alors, parce que Môssieur est de la ville, qu'il sait tout! Il connaît nos contes de Provence? Tu sais, tu m'escagasses. Môssieur le cacou, ô le fada, tu m'enboucanes...
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Les lettres de mon moulin de Daudet est un recueil de contes et nouvelles glanés dans le Sud de la France, principalement en Provence et en Corse parfois.
Le narrateur, nous conte tout d'abord son installation dans son moulin, endroit d'où il va écrire ses fameuses lettres. Il décrit admirablement bien les paysages de Provence qui serviront de toile de fond aux récits. C'est ainsi qu'on fait la connaissance des campagnes, des villes et villages de Provence tels qu'Avignon, Beaucaire, Tarascon ainsi que de leurs habitants. Les mentalités de ces derniers sont mises en valeur dans les différents contes et nouvelles avec l'accent du Sud et les tournures langagières de l'époque colorant ainsi la narration du caractère typique du Sud de l'époque.
Ces lettres sont tour à tour tragiques, dramatiques ou comiques ; tragiques comme la chèvre de Monsieur Seguin ou l'Arlésienne pour ne citer que les plus connus ou comiques comme le Curé de Cucugnan. Elles restent gravées dans les mémoires des années après les avoir entendues ou lues.
Elles sont courtes et elliptiques, chaque récit peut être lu indépendamment des autres, chaque lettre en est rendue plus frappante, d'autant plus que la morale finale tombe comme un couperet.
Daudet s'attache à décrire la vie des gens du peuple, celle des propriétaires terriens, des bourgeois et aussi des ecclésiastes. C'est ainsi qu'on y trouve autant de superstitions, de morale religieuse sur laquelle Daudet ironise mais aussi des ragots que l'on colporte ainsi que des caractères que le narrateur grossit tels que la concupiscence, la folie, l'envie, la jalousie, la rébellion, la cruauté, la cupidité. le travail de l'écrivain y est aussi évoqué ainsi que la morale religieuse que le narrateur met à mal.
C'est ainsi que pour le plus grand plaisir des lecteurs tous ces ingrédients que le narrateur capte au détour d'une discussion avec les êtres sont transformés en jolis contes et nouvelles qui se transmettent de génération en génération.
Je découvre encore aujourd'hui certaines lettres qui m'étaient inconnues. C'est un recueil facile d'accès ,on peut ainsi lire uniquement celles qui nous intéressent et revenir plus tard sur les autres.
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En 1864 Alphonse Daudet s'installe dans son moulin près de Fontvieille.

Et dés les premières lignes, il nous illumine par tout son talent….

Ce sont les lapins qui ont été étonnés !… Depuis si longtemps qu'ils voyaient la porte du moulin fermée, les murs et la plate-forme envahis par les herbes, ils avaient fini par croire que la race des meuniers était éteinte, et, trouvant la place bonne, ils en avaient fait quelque chose comme un quartier général, un centre d'opérations stratégiques : le moulin de Jemmapes des lapins… La nuit de mon arrivée, il y en avait bien, sans mentir, une vingtaine assis en rond sur la plate-forme, en train de se chauffer les pattes à un rayon de lune… le temps d'entrouvrir une lucarne, frrt ! voilà le bivouac en déroute, et tous ces petits derrières blancs qui détalent, la queue en l'air, dans le fourré. J'espère bien qu'ils reviendront.

Quelqu'un de très étonné aussi, en me voyant, c'est le locataire du premier, un vieux hibou sinistre, à tête de penseur, qui habite le moulin depuis plus de vingt ans. Je l'ai trouvé dans la chambre du haut, immobile et droit sur l'arbre de couche, au milieu des plâtras, des tuiles tombées. Il m'a regardé un moment avec son oeil rond ; puis, tout effaré de ne pas me reconnaître, il s'est mis à faire : « Hou ! hou ! » et à secouer péniblement ses ailes grises de poussière ; — ces diables de penseurs ! ça ne se brosse jamais… N'importe ! tel qu'il est, avec ses yeux clignotants et sa mine renfrognée, ce locataire silencieux me plaît encore mieux qu'un autre, et je me suis empressé de lui renouveler son bail. Il garde comme dans le passé tout le haut du moulin avec une entrée par le toit ; moi je me réserve la pièce du bas, une petite pièce blanchie à la chaux, basse et voûtée comme un réfectoire de couvent.
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Ma très chère Hélène,

Ce 1er mars je suis allée faire un petit tour à EMMAÜS. J'aime chiner dans ce grand bazar toujours à l'affût du coup de coeur qui va illuminer ma journée. La semaine dernière j'avais remarqué des petits classiques très anciens de la LIBRAIRIE HACHETTE. Mon attention s'est néanmoins, furtivement, portée sur autre chose mais depuis je n'ai cessé de penser à cette petite collection. Quel regret ! Alors j'y suis retournée avec l'espoir de trouver mon bonheur et un partage, clin d'oeil, pour une personne qui m'est très chère.

J'arrive à l'ouverture. Ces allées livresques s'offrent à moi et là je vois le rayon des livres anciens. Je suis déjà toute excitée à l'idée de fouiller et feuilleter. Ma musique dans les oreilles, Chopin est à l'honneur. J'enlève ma veste. Délicieusement je m'assieds en tailleur et là je m'offre ce moment cérémonial : je prends les petits manuels un à un, lentement, doucement et me voilà partie à la recherche du livre qui m'attend depuis tant de temps. Cet instant unique n'appartient qu'à moi.

Mon dévolu tombe rapidement sur un petit recueil de «Poésies choisies» De Lamartine que je connais peu, l'occasion se présente à moi de faire plus ample connaissance. Mais il n'est pas le coup de coeur que j'espérais, alors je continue ma poursuite encore et encore, presque déçue, mais je ne désespère pas, je sais qu'il est là, quelque part entre les pages, les phrases, les mots, les points et les virgules et soudain voilà qu'il vient se poser délicatement , tel un papillon, sur mes mains comme une évidence.

C'est votre livre, Hélène, que j'ai choisi pour mon ami. Ce petit recueil que vous avez choyé avec amour et tendresse. Je le devine par sa qualité. Aucune page cornée, aucune rature. Il ne porte que le poids des années passées et en haut à droite de la première page on peut lire votre prénom écrit de votre main et le chiffre 38. Hélène, quel prénom si doux ! Ce livre vous avez du l'acheter ou peut être vous l'a-t-on offert il y a 75 ans déjà. Nous sommes en 1938, l'année de l'émancipation de la femme mais aussi l'année de la folie des hommes, de ses horreurs et de tous les regrets.

Cette édition date de 1936, adressée à la jeunesse, au vu du questionnaire que l'on peut voir en fin de livre. Étiez-vous écolière en jupe plissée bleue marine, petites socquettes blanches et chaussures vernies ?

Comme c'est émouvant de savoir qu'il est le témoin d'une d'histoire, d'un passé heureux et tragique à la fois. J'ai relu, avec plaisir, quelques lettres au hasard et à chaque fois je reconnais cette joie de vivre et cette solidarité si présente dans le midi. Ce livre était-ce une façon de vous évader du tumulte de la guerre ?

Les lettres de mon moulin me remémorent mon enfance. A chaque histoire une petite morale à retenir. On y découvre la soif de liberté de «La Chèvre de Monsieur Seguin», un des sept péchés capitaux est à l'honneur dans «Les trois messes basses», et confirme que la gourmandise vient quand on a plus faim. Et ce lien humain qui pousse les gens à s'entraider dans «Le Secret de Maître Cornille», Que c'est beau ! Tous les sentiments d'amour et de haine sont présents dans ce recueil et nous rappelle combien l'homme peut être fort et si vulnérable.

Je les connais pour les avoir aimées et étudiées à l'école mais également pour avoir habité durant des années non loin de ce Moulin à Fontvieille. J'y suis allée maintes fois me ressourcer au pied de ce bâtiment aux quatre ailes de géant. J'ai flâné sur les traces de Daudet là où son inspiration fut si féconde. Comme je comprends, il fait tellement bon se reposer à Fontvieille. Quand le Mistral fait des siennes, son souffle nous ramène les vestiges du passé, alors on peut entendre le joueur de fifre et la voix de monsieur Seguin «reviiiiiiens Blanquette reviiiiiiens» et cet accent du midi si chantant à mes oreilles et si doux à mon coeur. Ces jolis contes sont immortalisés dans de très beaux films de Marcel Pagnol avec Fernandel et bien d'autres enfants du pays. Comme je regrette la Provence, le chant des cigales, l'écho des Alpilles, les oliviers et ses magnifiques sentiers caillouteux qui sentent bon la garrigue, le thym et la lavande.

Merci Hélène, ce livre va revivre quelque peu à travers lui. Je vous imagine feuilleter de vos doigts délicats ces pages et sachez que désormais ses traces se mêleront aux vôtres pour mon plus grand plaisir et le sien. J'ai joint un peu de moi dans ce recueil, un petit moment d'égarement de ma vie, pour faire un peu partie de la votre. Où que vous soyez Hélène, ici bas ou ailleurs, soyez sereine, votre recueil est à présent sous le regard bienveillant et les mains affectueuses de cette belle personne.

Je voulais vous rendre ce petit hommage et peut être qu'un jour, qui sait, aurons-nous l'occasion de nous reconnaître au pied de ce moulin. Vous me raconterez ce que fut votre vie et moi je resterai là à boire vos paroles et peut être, nous tiendrons nous la main.

Alors comme aurait pu dire l'auteur du «Le Petit Chose»

A Ben Léu !

Bien à vous

«Où serait le mérite, si les héros n'avaient jamais peur ?»
A-Daudet

Cristina



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Les lettres de mon moulin est un recueil de nouvelles signé d'Alphonse Daudet (enfin, je ne polémiquerai pas sur qui a écrit quoi), et composé de deux parties : Lettres de mon moulin et Ballades en prose. Très populaire, je me rappelle qu'en mon "jeune temps", on en étudiait certaines à l'école primaire, notamment celle qui a bercé mon enfance et a aujourd'hui encore ma préférence : la chèvre de monsieur Seguin.
Les lettres de mon moulin se présentent, comme le nom l'indique, sous forme de lettres envoyées par l'auteur, qui a récemment quitté la capitale pour s'installer en Provence, à son ami Gringoire. Tour à tour drôles, émouvantes (Les vieux, le secret de maitre Cornille), et même romantiques (Lles étoiles, récit d'un berger), elles sont avant tout une ode à la Provence, à sa nature et à ses habitants, des petits bouts de vie qui apportent un petit peu de sagesse à son lecteur, un petit morceau d'humanité, et surtout de jolies histoires sublimées par l'écriture de conteur d'Alphonse Daudet. A lire et à relire une de temps en temps ou tout d'un coup, juste pour le plaisir d'entendre chanter les grillons !
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Cela m'est toujours un doux plaisir de relire l'une ou l'autre de ces Lettres.
Tantôt pétillantes, parfois empruntes de gravité ou de nostalgie; ces récits me surprennent toujours d'un côté ou d' un autre.
Daudet emmène son lecteur en aimable promenade, parfois dans le passé, ou en visite chez de gentils vieux ou de pauvres matelots des douanes.
Voilà. Un livre universel, bon et simple à lire, pour tous les lecteurs -petits et grands- sans exclusive.
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Un magnifique recueil de nouvelles. Lire ces textes est un véritable délice, tant ils sont bien écrits et emplis de poésie. Un très grand classique de la littérature française du 19ème siècle qu'il est nécessaire de connaître et qui peut-être lu et relu à tous les âges de la vie. Splendide.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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Ma grand-mère me racontait très souvent l'histoire de la chèvre de Monsieur Seguin mais je ne connaissais pas les lettres de mon moulin. C'est donc pleine de curiosité que je me suis plongée dans ce livre et j'ai vraiment adoré.

Déjà, Daudet décrit a merveille le sud de la France, moi qui suis du Nord, le voyage et le dépaysement sont ici au rendez-vous. La chaleur, le mistral, les cigales, les oliviers toutes ces petites choses qui ne me sont pas familières. A la lecture on imagine aussi les accents, les expressions typiques.....

Ensuite toutes les nouvelles sont charmantes, bien sur j'ai mes préférés et d'autres qui m'ont bien plu mais dans l'ensemble j'ai trouvé toutes les nouvelles de bonnes qualités. J'ai adoré les trois messes basses, ou le curé fait péché de gourmandise, le soir de noël. Elle m'a beaucoup fait rire.

Enfin c'est un classique qui n'a pas pris une ride, qui se lit très facilement et qui est vraiment plaisant. Je ne peux que le recommander a celles et ceux qui ne le connaisse pas encore.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Pour moi, ce recueil de nouvelles est un classique de la littérature. L'auteur nous conte des histoires de sa Provence et de la Corse également, avec le récit consacré au naufrage de la Sémillante. La nouvelle qui m'a le plus marquée est celle de la pauvre petite chèvre de Monsieur Seguin. Petite, la première lecture m'avait bouleversée, je rêvais d'une autre fin à cette terrible histoire !
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Délicieuse émotion que celle de relire aujourd'hui Les lettres de mon moulin quand la chèvre de monsieur Seguin, le curé de Cucugnan, la mule du pape et autre secret de maître Cornille ont fait partie de ces contes qui ont illuminé sa jeunesse.

Je me suis rendu compte que si mon visage porte la marque des années, mon esprit a conservé la même angoisse à voir Blanquette ne pas résister à l'appel de la montagne, alors qu'elle est bien avertie du danger.

"- Hou ! Hou ! … faisait le loup.
- Reviens ! Reviens ! … criait la trompe."

Quel bonheur de retrouver la douceur de ces historiettes à la morale paisible.

J'ai dit morale ? Oh pardon ! C'est devenu un gros mot aujourd'hui, non ?
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