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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Après la mer noire que j'ai adoré, je retrouve avec émotion l'écriture vibrante de Kéthévane Davrichewy et sa nostalgie profonde dans l'évocation des paysages du Caucase et son histoire.

Kessané et sa soeur Tina avaient pour habitude d'accompagner chaque été leur mère Daredajne dans les montagnes de l'Abkhazie en Géorgie voir leur grands-parents avant que tout s'arrête brutalement avec les guerres d'indépendance des années 90.

Elles n'iront plus jamais en Abkhazie.

Une coupure franche et irrémédiable avec les lieux mais aussi avec les émotions pour Kessané et sa mère au centre du roman.
Une déchirure qui cisaille les liens d'amour comme si la perte de l'Abkhazie les avait démembrées et désunies pour n'en faire que des personnes distantes et froides entre elles. Un rupture cruelle que seule l'imagination peut encore sauver « Je voudrais tisser avec les mots une couverture qui nous protègerait, à défaut de nous rapprocher ».

Nous nous aimions, c'est un très beau roman sur le chagrin et la perte quand il ne reste que la beauté rare des souvenirs sensoriels comme des fossiles précieux .
Viennent les souvenirs de Kessané et de Daredjane qui se tiennent comme un vieux pont entre elles. Des retours en arrière sur le passé de Daredjane qui rejoignent les désirs et les envies de Kessané même si elles l'ignorent toutes les deux.

Seules l'imagination et l'écriture ont ce talent de rapprocher et de tout dire. En silence.
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Nous nous aimions est un petit livre par sa taille mais un immense roman qui explore les liens fusionnels d'une mère avec sa fille, d'une soeur avec sa soeur.
J'avais découvert Kéthévane Davrichewy avec : La mer noire, et j'ai été très émue de lire aujourd'hui un second titre de cet auteur.
L'histoire familiale de Kéthévane Davrichewy est étroitement mêlée à l'Histoire d'un pays: La Géorgie.
Sa mère géorgienne, quitte la Géorgie pour épouser à Paris un géorgien de l'immigration des années 20.
Chaque année, Kéthévane Davrichewy , sa soeur et sa mère se rendent pour l'été en Géorgie vivre des moments inoubliables avec leurs grands-parents.
Mais la situation est compliquée, la Géorgie , à cette époque est une République d'URSS qui voit d'un mauvais oeil ces voyages et n'hésitera pas par le biais des douanières à humilier deux petites filles qui vivent dans la peur constante qu'on retiennent leur mère en URSS.
Pendant des années, la famille constituée du père, de la mère et des deux soeurs vivent sur un îlot de bonheur.
A la mort du père, les rapports changent et Kéthévane Davrichewy parle avec beaucoup de pudeur de ses liens qui se délitent avec sa mère et sa soeur jusqu'au désamour complet.
L'épilogue du roman est poignant, Kessané, l'aînée écrit à sa mère ,elle ne peut plus lui parler qu'avec des mots écrits.
" T'écrire pour mettre des mots à la place du chagrin" écrit -elle.
"Je voudrais tisser avec les mots une couverture qui nous protégerait, à défaut de nous rapprocher."
Ce n'est pas forcément un roman autobiographique, certainement une fiction, mais qu'importe, les paroles touchent, ces situations de désamour familial existent bel et bien.
Merci à la masse critique de Babelio de m 'avoir offert ce beau roman.
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Tina et Kessané , deux jeunes Françaises d'origine Géorgienne,retournent dans leur pays d'origine pour les vacances avec leur mère .Elles sont soumises à l'humiliation de la douane après avoir été plongées dans la culture de leurs ancêtres et côtoyé les proches de leur mère.
Roman plein de sensibilité qui navigue entre les époques : La jeunesse de la mère, danseuse géorgienne qui va croiser l'amour à paris , la jeunesse des filles et la vie de famille "idyllique" et enfin les filles sont devenues maman et rien n'est plus comme avant.
C'est un roman sur la famille et ces faits qui engendrent des ruptures , des crevasses infranchissables , des jalousies dévastatrices.
C'est très bien construit, avec en toile de fond , le retour aux sources ou encore la guerre en Abkhazie . Il n'y a rien en trop dans ce roman nerveux, à la plume précise et concise.
Après L'autre Joseph , l'auteure a encore une fois su m"émouvoir.
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Entre la France et la Géorgie.

Tous les étés des années 1980, Kessané et Tina, 2 soeurs, partent avec leur mère Daredjane, rendre visite à leur famille en Géorgie, le père restant en France.
Hormis l'escale à Moscou, un pur cauchemar, les douanières prenant un plaisir sadique à leur faire vivre un véritable calvaire, ces étés passés dans la famille géorgienne, entre Tbilissi et la région d'Abkhazie, est un moment de retour aux sources, attendu avec impatience chaque année. Les premiers amours, notamment entre Kessané et Othar, ont lieu ici. Les souvenirs heureux se tissent dans cette Géorgie de leur enfance et adolescence.
Mais en 1993, des combats opposant l'armée russe alliée aux séparatistes abkhazes, à l'armée géorgienne, font voler en éclat la sérénité et la quiétude de ces instants passés.

Entre allers/retours, passé/présent, l'autrice nous dévoile l'histoire de cette famille d'origine géorgienne installée en France dans le Vésinet, avec en toile de fond un pan de l'Histoire de la Géorgie. le temps a passé. Les doux moments liés à l'enfance se sont éloignés. Les deux soeurs sont maintenant mère de famille, l'une est journaliste, l'autre danseuse. Leur mère est veuve depuis une dizaine d'années.

Entre ces trois femmes, il y a beaucoup d'amour, mais aussi, plus tard, quand les deuils surviennent, les séparations, les accidents, d'autres sentiments voient le jour. Des tensions s'installent, de la rancoeur, de la frustration, de l'incompréhension, une certaine rivalité, une forme de jalousie. Une palette de sentiments que l'autrice fait émerger à bas bruit.

L'écriture est élégante, juste, fluide, et nous permet d'entrer en douceur, sans difficulté, dans l'intime de cette famille. C'est un roman féminin où les hommes n'apparaissent qu'en second plan. C'est un roman délicat, subtil, parfaitement maîtrisé, qui se termine par une belle lettre d'une fille à sa mère. C'est un roman qui m'a ému, m'a touché. C'est une belle découverte.

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Magnifique lecture, qui se déroule entre la France et la Géorgie, entre le présent et le passé. Kessané et Tania sont soeurs. Chaque été, elles quittent la France pour retourner en Abkhazie avec leur mère, Daredjane, dont c'est la terre d'origine. Des liens se créent, des contrastes entre la vie en France et la vie en Géorgie. Des flash-backs nous en apprennent davantage au fil des pages sur la rencontre entre Daredjane et son mari Tamaz, lui-même issu de l'immigration géorgienne en France. Puis un jour, la guerre en Géorgie et les luttes pour l'indépendance de l'Abkhazie rendent tout retour impossible. La vie continue en France, et l'auteure nous décrit alors l'évolution des deux soeurs, les tensions entre elles, et la mort du père, Tamaz, qui va mettre au jour les jalousies profondes et la difficulté des relations mère-filles. Tout cela en quelques pages. C'est un roman très riche et bien écrit, qui m'a donné envie de découvrir d'autres romans de cette auteure.
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Ce roman se lit comme une longue lettre à la mère.
Daredjane et Tamaz forment un couple amoureux et sont des parents complices de deux filles : Kessané et Tina.
Dans les années 70-80, la mère et ses deux filles passent une partie de l'été chez les parents de Daredjane.
Pour les fillettes, avant la joie de retrouver les grands-parents, il y a l'épreuve de l'aéroport. Cette scène d'ouverture est d'une cruauté absolue, totalement abjecte, et montre combien il est difficile pour des exilés de maintenir les liens avec leur famille.
Les deux fillettes sont différentes, Kessané n'a pas le type géorgien, Tina elle peut se fondre dans l'identité des femmes de ce pays. Mais les différences ne sont pas seulement physiques.
Kessané a une meilleure amie, comme une seconde soeur, Béatrice.
« Parfois, il me semble que tu te crois différente parce que tu es géorgienne. Peut-être son amie a-t-elle raison. Parfois, il lui semble être la gardienne d'un trésor caché. »
Si Déredjane est venue en France c'est grâce à l'amour que ses parents vouent à ce pays, danseuse dans un ballet, ils la poussent à partir pour une tournée internationale. C'est à Paris qu'elle rencontrera Tamuz.
La deuxième partie des vacances d'été pour les parents et les deux filles se passe à sillonner la France et ses trésors jusqu'à la rentrée des classes.
Dernier été en Géorgie 1993, le grand-père est décédé depuis deux ans.
Kessané et Tina vont tracer des routes bien différentes, l'ainée est volontaire et travailleuse, Tina rêve d'une carrière de danseuse, et est une enfant inquiète et possessive avec son ainée, des traits de caractères qui ne vont pas s'améliorer à l'âge adulte.
Si Kessané choisit d'écrire leur histoire c'est avant tout pour atteindre le coeur d'une mère, qui vit chez elle depuis la mort du père et cette mère est enfermée dans son monde et elle n'est pas juste avec son ainée, elle couve la cadette.
C'est un écrit intime qui montre que chacun a sa vision de la famille et qu'aucun membre ne vit les évènements de la même façon.
Bébia et Babou sont deux figures emblématique de l'enfance, et avec leur disparition il y a un délitement des liens.
Il y a aussi le premier amour, perdu, retrouvé.
L'écriture toute en finesse nous emporte dans cette fresque familiale qui n'est pas la nôtre mais qui nous amène à réfléchir.
« Je voudrais tisser avec les mots une couverture qui nous protègerait, à défaut de nous rapprocher »
Duras disait « écrire c'est hurler sans bruit », c'est aussi faire une déclaration d'amour sans fioritures.
Lu dans le cadre du Jury du Prix du Roman Fnac 2022, n'est plus en lice et c'est dommage.
©Chantal Lafon


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C'est beau, c'est fin, c'est délicat, ce livre est une petite pépite qui nous emporte du début à la fin sans le voir venir ! L'autrice est une reine pour tisser les événements entre eux d'une façon subtile et délicate. L'écriture est simple, fluide, bref, c'est un coup de coeur ! Brillant !
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Quelle belle fresque familiale ! Nous suivons la mère et la fille entre France et Géorgie. le choc des deux cultures mais également des deux générations se posent petit à petit. Au fur et à mesure des flash back nous en apprenons plus sur cette famille et ses membres. J'ai beaucoup aimé suivre leurs états d'âme ainsi que leur évolution. Très beau texte qui nous fait voyager en peu de page. Ces dernières se tournent toutes seules et nous questionnent sur les changements des rapports familiaux avec le temps et les évènements de la vie.
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Petit livre en nombre de pages mais roman d une grande profondeur.
Y est exploré en deuxième partie la souffrance d une fille ainée en conflit avec sa soeur cadette, les relations avec sa mère en sont en conséquence tendues.
Au fur et à mesure de la lecture, on est entraîné dans la vie cette famille géorgienne : les thèmes de l école, de la quête de ses origines tout en voulant réussir dans le pays d accueil. Tout est dit simplement, avec beaucoup de tendresse et parfois de dureté car il est difficile de se rejoindre alors que chacune de ces trois femmes porte leur peine.
J avais aimé les séparées du même auteur, je vais en lire d autres!
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La lecture de ce livre est facile et fluide. L'alternance du temps présent et de récits au passé donne du rythme au roman qu'on ne lâche pas du début à la fin.

Le premier chapitre réserve une introduction puissante au récit. Il relate une scène terrible qui se reproduit chaque année à l'aéroport de Moscou. Deux petites soeurs géorgiennes y font étape avec leur mère pour rejoindre la France après avoir rendu visite à leur grand-mère en Abkhazie (Géorgie).

Au fil des pages, l'histoire revient sur différentes périodes de la vie de Kessané, de son enfance à l'âge adulte en passant par les premiers émois amoureux de l'adolescence sur fond de guerre et d'exil politique.

La mort du père fait vaciller les relations entre Daredjane, la mère de Kessané et sa soeur Tina. Othar, son premier amour a-t-il survécu à la guerre d'indépendance menée par la Russie en Abkhasie ? Pourra-t-elle le revoir un jour ?

Les relations mère-filles, la rivalité entre soeurs, le souvenir d'un premier amour, l'exil politique et le choc culturel entre deux pays demeurent les principaux thèmes de ce roman.
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