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EAN : 9782369421740
287 pages
Nouveau Monde (19/03/2015)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Le conflit qui a opposé Israël et l’Égypte en 1956 a pour toile de fond la crise de Suez, faisant suite à la décision du président Nasser de privatiser le canal et de fermer aux transports israéliens l'accès à la mer Rouge.
Au cours d'une campagne qui durera huit jours, l'opération "Kadesh," menée par les troupes israéliennes sous le commandement de Moshe Dayan, lance une offensive contre les forces égyptiennes le 29 octobre. Au même moment, les troupes franc... >Voir plus
Que lire après Journal de la campagne du SinaïVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'est la dédicace de Moshé Dayan en page de garde qui m'a décidée d'acheter ce livre d'occasion. Je n'avais pas du tout en projet une lecture sur le sujet.
Dernièrement j'ai terminé la lecture d'un livre de Gilbert Poincelet "Dans le ciel de Syrie". Récit des combats que l'aviation française a livrés en 1941 face à l'armée anglaise.
Il se trouve qu'alors Moshé Dayan faisait partie de cette armée (pour rappel L'état d'Israël ne sera fondé qu'en 1948 après que le gouvernement britannique remette le mandat qu'il détenait depuis 1920 sur la Palestine aux Nations unies).
J'ai reçu cette information comme un signe. Le temps était venu que je me plonge dans "Le Journal de la campagne du Sinaï".
Pourquoi cette action militaire ?
Moshe Dayan explique que les pays arabes autour d'Israël constituaient une menace qui devenait de plus en plus forte depuis que l'Égypte avait formé un corps des "fedayins" afin de perpétrer des attentats sur le sol Israélien. Après avoir commis leurs forfaits ces éléments retraversaient la frontière pour se réfugier soit en Jordanie soit dans la bande de Gaza où ils étaient en sécurité. Le gouvernement Ben Gourion n'était pas dupe. Il savait parfaitement que c'était l'Égypte le chef d'orchestre de ces agressions. Ne pouvant tolérer cela plus longtemps il décida de prendre le contrôle du Sinaï et ainsi de stopper l'infiltration des fedayins venus de la région de Suez.
L'occasion était trop belle, puisque au même moment Français et anglais de concert se préparaient à envahir la région du canal que l'Égypte avait nationalisé et interdit à la navigation internationale.
J'ai été surpris par la qualité du récit. Moshé Dayan se révèle un narrateur de premier plan. Précis dans le déroulement de l'action, sans avoir la tentation de faire dans la gloriole, ce qui aurait été facile puisque les défenses égyptiennes ont été balayées en quelques semaines. Il reste lucide, humble, et ne manque pas de pointer du doigt les erreurs commises par sa propre armée, des avions qui se trompent de cible et mitraillent une colonne de véhicules israéliens par exemple.
Ce fut une lecture très enrichissante. Ce livre me semble accessible à tous les lecteurs qui s'intéressent un tant soit peu à l'histoire contemporaine mais il y a aussi en prime le lieu de cette bataille. Le désert de pierre, les dunes de sable, les noms évocateurs de Golfe d'Agaba, couvent de sainte Catherine, ont rajouté une touche d'aventure, d'exotisme, pour faire voyager le lecteur et se perdre avec un peu d'imagination dans les siècles passés.
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Ouvrage fort bien documenté, véritable ouvrage d'histoire militaire, enrichi d'une très intéressante préface de Pierre Razoux.
Pour lui, Moshe Dayan fut l'un des rares généraux israéliens à exceller à la fois comme tacticien et stratège. A l'instar de Yigal Yadin, l'un des premiers chefs d'état-major de Tsahal, et Ariel Sharon, après lui. Yitzhak Rabin sera un excellent stratège et réel visionnaire, mais ne brilla jamais comme tacticien. Ehud Barak se distinguera plus tard comme brillant tacticien, mais piètre stratège.
Ce journal de campagne montre la réelle proximité qui existait alors entre la France et Israël, probablement plus profonde que celle qui existera plus tard entre Israël et les États-Unis.
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Ecrit par le général israélien Moshe Dayan, alors chef d'état-major des armées, le journal de la campagne du Sinaï retrace au jour le jour les événements de la Crise de Suez en 1956.
Moshe Dayan décrit avec précision la situation des années menant à la crise, les événements qui la précipite et les opérations (politiques comme militaires) qui y prennent place. Il n'est pas avare en détails et on découvre donc avec effarement l'état d'improvisation dans lequel l'armée israélienne a du partir en campagne, les erreurs commises et les réussites acquises.
On suit la progression des unités et leurs combats contre les forces égyptiennes, dont le peu de motivation a combattre et la propension à battre en retraite dès que les choses deviennent sérieuses pourraient presque sembler comique à certains instants. La plume du général n'est d'ailleurs pas exempte d'ironie et il est capable de rendre compte de certaines situations avec humour.
On y découvre aussi le rôle joué par la France, qui ne se limite pas à l'intervention anglo-française, loin de la.

Seul regret, il est souvent difficile de se représenter les manoeuvres des forces israéliennes, malgré la présence de cartes à la fin de l'ouvrage.

Un témoignage intéressant.
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Un récit au jour le jour, bien documenté et mêlant aspects tactiques et considérations diplomatiques d'un conflit ponctuel d'un type inhabituel pour le Moyen-Orient, contemporain de la crise de Suez qui y est également abordée. La prose de Moshe Dayan est parfois presque légère et teintée d'ironie ; quelques remarques qui à coup sûr seraient taxées au moins de condescendantes de nos jours - alors que les tensions dans la région sont exacerbées – témoignent de la genèse à la fois de la crise entre Israël et ses voisins/populations arabes, de relations régionales et internationales pour le moins tumultueuses et de plusieurs armées et états. Plutôt intéressant pour qui s'intéresse à cette région d'un point de vue militaire ou géopolitique.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
.../...
Les parachutistes n'avaient pas le choix : il leur fallait escalader les pentes pour s'emparer une par une des positions ennemies, en se battant au corps à corps. C'était le seul moyen non seulement de terminer l'engagement en vainqueurs, mais de pouvoir dégager les dizaines de blessés et de morts qui gisaient sur le chemin à côté des véhicules calcinés.
C'est très exactement ce qu'ils ont fait. Je doute qu'une autre unité de notre armée aurait pu l'emporter sur l'ennemi dans de pareilles conditions.
[...]
Plusieurs officiers de l’État-major général ne m'ont pas caché leur désapprobation ; ils me trouvaient trop "coulant" avec les parachutistes, alors que je sais qu'ils ont attaqué le défilé en contradiction formelle avec mes ordres et que leur action a provoqué des pertes aussi sévères.
[...]
L'unité a chèrement payé de son sang ses erreurs de jugement et ses fautes de tactiques. Quant à sa désobéissance et à mon indulgence, la vérité, c'est que je considère le problème comme grave quand une formation se dérobe au combat, pas quand elle va au-delà de son devoir et fait plus qu'on ne lui demande.
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Le maire nommé par les Égyptiens était évidemment un homme à eux, Munir el-Ra'is, précédemment haut fonctionnaire de la municipalité. Notre gouverneur militaire veut le remplacer par un autre notable de Gaza, Rushdi el-Shawa, jugé loyal et bien vu de la population. En général ces notables locaux ne font pas la moindre difficulté pour coopérer avec nous. Au contraire, dès que nous sommes maîtres de la place, ils viennent pour la plupart frapper à la porte de nos représentants pour supplier qu'on leur donne quelque poste dans l'administration de l'agglomération ou les services du nouveau gouverneur. Certains, plus subtils, vont jusqu'à insinuer qu'un court emprisonnement leur fournirait un halo nationaliste bien commode (à condition de ne pas pousser les choses trop loin ; 5 ou 6 jours de détention seraient amplement suffisants).
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28 septembre 1956
Réunion de l'Etat-major général ce matin à 10.00.
Nous partons ce soir pour Paris et devons mettre au point la liste du matériel militaire que nous allons essayer d'obtenir des Français. Le décompte de nos ressources logistiques nous fait plus que jamais toucher du doigt notre pauvreté. Nous avons néanmoins réduit notre liste aux postes les plus urgents et les plus essentiels. D'une part nous ne voulons ni exagérer, ni même donner l'impression que nous exagérons et d'autres part nous ne voulons ni imposer à notre armée l'obligation d'absorber au dernier moment plus de matériel nouveau qu'il n'est absolument nécessaire, ni encombrer les routes assez peu nombreuses qui desserviront les fronts.
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Pour le traitement des aspects politiques, j'ai aussi suivi les indications de M. Ben Gourion qui était Premier ministre et ministre de la Défense lors des événements relatés dans ce livre et qui estimait que le moments n'était pas encore venu de publier tous les documents se rapportant aux circonstances précédant la campagne du Sinaï. Cependant, je revendique la responsabilité de tout ce qui a été écrit dans ces pages, faits et jugements. Je tiens à souligner que ce livre présente les événements d'un point de vue strictement personnel et ne saurait donc être considéré comme une histoire officielle de la campagne du Sinaï.
(Préface - Moshe Dayan. Zahala, Israël. Septembre 1965.)
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Ce soir, la radio du Caire a annoncé que de lourdes pertes avaient été infligées à des patrouilles israéliennes le long de la frontière du territoire de Gaza. La vérité, c'est que pas un de nos hommes n'a été blessé, et pas un n'est manquant. Je me demande si les gens de Gaza croient ce que la radio leur raconte; ou s'ils se sont déjà rendu compte que tout ce qui concerne Israël est de la propagande plutôt que de l'information.

1er septembre 1956.
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Videos de Moshe Dayan (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Moshe Dayan
10 octobre 2013
Guerre froide, 1970. La fille du patron de la mafia new yorkaise connaît son premier orgasme lors d'un voyage de presse à Moscou. le responsable ? Un fils de rabbin et dissident fauché doté d'une étonnante propension à susciter des orgasmes. La mafia met tout en oeuvre pour le faire venir aux États-Unis mais le passeur qu'elle a recruté est un dangereux dépeceur sexuel. Les obstacles, et pas seulement diplomatiques, s'accumulent... Après le succès américain du Nazi et le barbier, Otto Preminger commande un synopsis à Hilsenrath, qui écrit en six jours Orgasme à Moscou. Dans cette réécriture déjantée d'OSS 117, Hilsenrath abandonne toute limite et se livre à une mémorable surenchère burlesque. À côté de toute une mafia de pacotille, le livre met aussi en scène Brejnev, Nixon, Moshe Dayan et le président du conseil italien, obsédé sexuel (déjà !) L'AUTEUR Hilsenrath est né en Allemagne en 1926. Survivant de la Shoah, ayant vécu en Palestine et en France, il arrive à New York au début des années 50. Là, il écrit la nuit, dans des cafétérias juives sordides, et vit le jour de petits boulots.
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