Obstinée et courageuse, la jeune et jolie Renelde van Eyck, fille d'un brasseur réputé de Lille, a pris sa destinée en main, envers et contre tous. Après le couvent, et une descente aux enfers auprès d'un mari qui lui répugne, elle a assisté au siège de Lille par les troupes de
Louis XIV, a connu une épidémie de peste et la honte des pestiférés, elle a vu la mort l'effleurer.
Après son veuvage, alors que son frère et sa belle-soeur lui enjoignent de s'enfermer au couvent, elle créée une chambre de dentelle. Dans ce lieu féminin, elle va recueillir de petites filles qu'elle va former à devenir dentellières et pour qui elle va endosser le rôle de mère.
Célibataire et indépendante, elle vit avec ses filles et sa marraine le plus tranquillement du monde jusqu'au jour où Monsieur Grégoire, un homme secret soupçonné d'hérésie va faire naître en elle une petite étincelle qu'elle pensait à jamais éteinte.
La kermesse du diable signe mes retrouvailles avec
Annie Degroote dont j'avais beaucoup aimé
Les perles de la Moïka et un peu moins apprécié
le moulin de la Dérobade.
L'auteure prend une fois de plus pour toile de fond sa région natale, le Nord et la Flandre, et l'amour qu'elle lui porte transparaît tout au long de la lecture. La ville de Lille sert d'écrin à l'histoire de Renelde van Eyck, une femme indépendante et courageuse qui a osé prendre son destin en main, contre l'avis de sa famille.
La plume d'
Annie Degroote, est toujours agréable à lire, et le récit à deux voix a fait l'objet de recherches historiques indéniables, rendant le roman crédible, d'un point de vue purement documentaire.
D'un point de vue historique, ce roman est tout simplement passionnant, j'ai appris une foule de choses sur l'histoire de Lille au 17è siècle, sur la dentelle et les dentellières.
Autre point fort : la condition féminine à cette époque. Renelde est une femme de la bourgeoisie qui va se battre pour mener la vie qu'elle souhaite. Son père ne voulait pas qu'elle prenne mari et va lui choisir l'un de ses amis qui va se révéler un piètre époux. Puis après son décès, c'est son frère et sa belle-soeur qui vont souhaiter la voir prendre le voile.
J'ai beaucoup aimé qu'
Annie Degroote opte pour une héroïne courageuse, qui va trouver sa voie et vivre en femme libre, bien aidée par sa marraine, qui avait fait le choix de demeurer célibataire elle aussi. L'autrice insiste aussi sur l'importance de la dentelle à cette époque et sur le travail minutieux que ses femmes accomplissaient pour l'embellissement d'autres femmes.
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