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EAN : 9782258084162
336 pages
Presses de la Cité (04/04/2013)
3.69/5   57 notes
Résumé :


2003. Originaire du Nord, Ana est comédienne. Elle a fui sa famille et particulièrement Sophia, sa mère, une Russe dont elle ne s'est jamais sentie aimée. Elle se refuse à tout contact avec le pays de celle-ci jusqu'au jour où on lui offre le plus beau rôle de sa vie dans une pièce de Tchekhov. 1903.

Sur les bords de la Moïka à Saint-Pétersbourg, Tatiana et ses jumelles vont se trouver liées au destin de Raspoutine et de l'illustre fa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Ana approche la quarantaine. Actrice de théâtre, elle n'a jamais connu le succès et cherche un sens à sa vie. Et même après la mort de mère, plusieurs années auparavant, elle souffre encore du manque d'amour qu'elle a ressenti toute son enfance. « de sa mère, elle se rappelait les injustices, le manque de tendresse et de réconfort dans ses moments de peine. » (p. 44) Elle associe cette mère distante à la Russie, son pays d'origine, et refuse de connaître quoi que ce soit de ce pays slave. « Je n'en veux pas de la Russie » (p. 26) Alors, quand son amie Violette lui propose d'incarner Lioubov dans La cerisaie, la célèbre pièce de Tchekhov, Ana doute de pouvoir rendre hommage à l'une des femmes les plus emblématiques du répertoire russe.

Sophia, 80 ans, captive tous les résidents de la Villa russe en racontant l'histoire de sa grand-mère Tatiana, princesse russe née sur les bords de la Moïka. En 1903, Tatiana épouse Ivan et il naît de leur bonheur deux petites filles, Natacha et Olga. Mais l'histoire rattrape cette famille et en sépare les membres. Sous la poussée des bolchéviques, Tatiana et ses filles fuient en Ukraine, quelques joyaux cousus dans l'ourlet de leurs vêtements. « Toute l'histoire de la Russie pourrait se raconter au travers de ses bijoux. » (p. 186) Les années passent et le communisme de Lénine, puis de Staline ravagent la Russie et l'Ukraine. Mais les jumelles de Tatiana ont fait le serment de vivre chacune ce que l'autre ne pourrait vivre. Et elles ont scellé leur promesse en se partageant une paire de boucles d'oreille, chaque perle devant toujours retrouver sa jumelle.

Quel est le lien entre Ana et Sophia ? Quelle douleur essaie donc d'exorciser la vieille dame en racontant l'histoire de son aïeule et de ses filles ? Ana comprendra-t-elle enfin l'attitude de sa mère à son égard et pourra-t-elle lui pardonner ?

Oui, ça fait beaucoup de questions, mais je ne vais pas tout vous dire. le roman d'Annie Degroote se lit avec plaisir et émotion. Entre roman historique et roman familial, c'est un plaisir de découvrir la Russie et le destin des princes et des ducs qui ont fui le pays et ont essaimé dans toute l'Europe, jusqu'en France. Entre deux descriptions de parures de bijoux, il est question de la famille impériale et de Raspoutine, mais aussi de la Seconde Guerre mondiale et des infamies du stalinisme. Et surtout, il y a un bel éclairage sur les relations mère/fille et l'amour maternel.

Les perles de la Moïka est un roman très agréable à lire. Ne cherchez pas des prouesses dans le style, mais laissez-vous emporter par un ballet russe d'émotions.
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération masse critique et j'en profite pour remercier Babelio et les éditions des Presses de la Cité!

Le hasard a décidément voulu que je me plonge un peu dans la grande histoire de la Russie dont, je l'avoue, je ne connaissais quasi rien. Au fil de mes dernières lectures, j'en apprends de plus en plus mais surtout, l'envie de tout savoir me taraude à présent! Quelle histoire captivante!

Ici, Annie Degroote nous fait voyager d'un siècle à l'autre ; nous passons de l'histoire de Tatiana, du moins principalement, vers 1903, à celle d'Ana en 2003.

Nous passons des fastes de l'époque de la monarchie et de l'aristocratie russe, dans toute sa splendeur et ses excès, au dénuement total et à la famine consécutifs à la révolution et à la deuxième guerre mondiale en suivant le destin d'une femme, d'une mère, prête à tout pour survivre, pour transmettre à ses filles l'histoire de sa famille et de son pays. Trois générations de femmes et la quête de l'amour maternel ; de Saint-Pétersbourg à Paris, en passant par l'Ukraine.

L'auteur, d'une jolie plume, dans une écriture très simple, a réussi à me captiver du début à la fin, j'ai dévoré les quelques 330 pages d'une traite.
Nous sommes loin de la grande littérature mais quelle importance si l'on passe un excellent moment?

Et puis, après cette lecture, impossible de ne pas sortir "La cerisaie" de Tchekhov de ma bibliothèque...je resterai en Russie!

Si vous aimez les belles histoires d'amour sur fond historique, je vous convie donc à lire "Les perles de la Moïka", vous ne devriez pas être déçu(e)s!




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2003. Ana est comédienne, mal dans sa peau et dans sa vie : "Elle n'est qu'une réplique, un faire-valoir, une quantité négligeable.".
Mal aimée de sa mère plus jeune elle traîne un ressentiment à l'égard de cette femme aux yeux de qui elle n'a jamais trouvé grâce et qui n'a jamais daigné l'entourer d'une once d'amour maternel : "Une enfance où tout est possible, où les incompréhensions sont vite oubliées, où les petits bobs de l'âme sont soignés par une maman attentionnée. Une enfance rêvée et qui n'était pas la sienne.".
Dans le même temps, dans une maison de retraite dans le Nord de la France, une pensionnaire s'attache à faire revivre sa grand-mère, Tatiana, en racontant à un public de plus en plus important sa jeunesse en 1903 à Saint-Pétersbourg, du temps de la grandeur du tsar et de sa famille, sa rencontre avec un bel officier et les jumelles Olga et Natacha qui viendront couronner ce mariage.

Inutile d'en dire plus, cela reviendrait à dévoiler l'histoire, et autant vous laissez la découvrir.
Ce livre relève à la fois du roman historique pour le traitement de l'histoire de la Russie au début du vingtième siècle qu'il fait mais aussi du roman familial pour cette saga sur trois générations de femmes.
Pour l'aspect historique du roman, je ne retiens pas l'histoire du tsar et de sa famille, ni celle de Raspoutine et de la révolution bolchevique de 1917, ce sont des points historiques que je connais, que j'ai eus l'occasion de lire dans d'autres romans.
Ce qui a retenu mon intérêt, c'est la partie traitant de l'Ukraine et des conséquences du régime bolchevique sur cette région.
D'abord indépendante en 1917, elle fait de nouveau partie de l'URSS de Staline en 1920.
J'ai ainsi découvert le traitement réservé par Staline à cette région, particulièrement la grande famine en Ukraine et le Kouban en 1932 et 1933 appelée Holodomor.
Comme bien souvent les millions de morts laissés par Lénine et Staline sont passés sous silence, ce roman a le mérite de montrer sous un éclairage différent cette période et de sortir du faste des soirées de Saint-Pétersbourg.
Je n'ai pas non plus été marquée par les personnages féminins, ils restent assez conventionnels et ne dénaturent pas des héroïnes romanesques, ils sont plaisants pour le lecteur sans devenir agaçants.
Pour le côté saga romanesque et familiale, ce livre n'atteint pas le niveau de "La lumière des Justes" de Henri Troyat, mais il offre tout de même une histoire prenante de femmes, de mères, et une quête de l'amour maternel.
Je considère que l'auteur a cherché à rendre hommage aux mères et à l'amour maternel à travers ce roman et c'est assez bien réussi.
J'ai trouvé sympathique le gros clin d'oeil fait par l'auteur à la littérature russe, et la relation entre le personnage de Lioubov dans "La Cerisaie" de Tchekhov et les personnages féminins de l'histoire est bien pensée sans devenir redondante.
Ce n'est pas non plus de la grande littérature, mais je reconnais qu'Annie Degroote a un style plaisant, rendant la lecture particulièrement fluide et prenante et qu'une fois le nez mis dans l'ouvrage il n'est pas possible de le retirer.
J'ai été piquée au jeu et c'est avec un certain plaisir que j'ai lu d'une traite cette histoire.
Qui plus est, l'auteur ne perd à aucun moment son lecteur grâce à une alternance temporelle et des points de vue par chapitre.

Avec "Les perles de la Moïka", Annie Degroote offre au lecteur une lecture plaisante et prenante, un moment de détente littéraire pour voyager en Russie et en France à travers l'Histoire du vingtième siècle.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Les perles de la Moïka d'Annie Degroote est sorti le 4 avril mais grâce à Babelio et des éditions Presse de la Cité, dans le cadre de l'opération masse critique, j'ai eu la chance de le découvrir ce roman historique. Les perles de la Moïka est un roman historique avec pour décor la très belle Russie. C'est un roman qui nous parle d'amour, de bonheur, d'identité et de famille. L'auteur alterne son récit entre le présent, en 2003 et le passé, en 1903.

En 2003, en France, Ana, est une comédienne de quarante ans qui ne joue que dans des seconds rôles. Elle est alors démotivée et pense à décrocher. Mais son amie Violette, créatrice de costumes pour le théâtre lui apprend qu'un metteur en scène russe du nom d'Alexeï Kovalenko, désire qu'Anna joue le rôle de Lioubouv, personnage clé de la pièce de « La Cerisaie » de Tchekov.
En 1903, à Saint Petersbourg, Tatiana Alexandrovna, jeunesse aristocrate rencontre Ivan, un bel officier de la Garde, se marie avec lui et se voit offrir deux magnifiques boucles d'oreilles ornées de perles. Deux jumelles, Olga et Natacha naîtront de cette union. Mais la révolution va faire basculer la vie de cette famille..
Cent ans plus tard, Ana découvre une unique boucle d'oreille en perle dans les affaires de sa mère décédée, avec qui elle ne s'entendait pas.

Les perles de la Moïka est un roman très bien écrit d'Annie Degroote. Son style est fluide et agréable à lire. L'auteur a réussi, à mon sens, à construire une histoire touchante. Cet ouvrage traite de différents thèmes, que l'auteur arrive facilement à imbriquer : l'amour maternel, la quête du bonheur et d'identité et l'histoire d'une famille sur plusieurs générations, avec pour fond les auteurs hautement célèbres de Russie (avec une grosse préférence pour Pouchkine). J'ai aimé cela car depuis quelques années, je suis fascinée par la littérature russe et en général la civilisation russe. C'est une lecture agréable, un très bon roman historique mais qui pour ma part, m'a pas pu emballé que ça car j'ai bien peur d'oublier facilement cette lecture. Mais pour les amateurs du genre, je pense que les Perles de Moïka est un petit bijou.
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On débute avec Ana. Ce n'est pas très gai, les jours heureux ou meilleurs de la jeunesse et de tous ses possibles semblent avoir filé et ne plus laisser qu'amertume, regrets et impression que les années ont passé trop vite. Et alors qu'elle décide de ne plus exercer son métier, voilà qu'une opportunité se présente. Ahhh si seulement cela pouvait n'avoir aucun lien avec cette Russie qu'elle ne peut souffrir à cause de sa mère ? Plus slave qu'Ana, c'est compliqué à trouver. Pour moi qui possède un tempérament du Sud (avec des accents limite sicilien ), c'est un peu difficile. Heureusement que du côté de mon mari, il y a quelques Slaves. Je prends donc patience avec ce personnage qui va au-devant de pas mal de surprises et de découvertes.

Sophia, bien que deux fois plus âgée, m'est presque plus sympathique. Il faut dire qu'elle sait les raconter les histoires (Violette aussi d'ailleurs et elle ne manque pas de culture, ni de suite dans les idées). J'ai plongé tout de suite avec elle en 1903.

C'est là que j'ai fais la connaissance de Tatiana. Jeune fille belle, mais qui n'en possède pas moins une tête aussi pleine que bien faite et au caractère peu docile. Elle me plaît bien. La vie ne sera pas toujours un long fleuve tranquille pour elle non plus.

Les liens entre les personnages nous apparaissent progressivement. On les devine néanmoins un peu avant. C'est un peu dommage, mais cela n'enlève rien à la beauté slave de cette intrigue.

Globalement, ce roman se lit avec facilité, reste fort bien documenté et est écrit avec goût.
Les atmosphères et les décors sont admirablement bien décrits, mais sans susciter l'ennui. On y est dans ces tableaux aux côtés des protagonistes, nous sommes aux premières loges. Il n'y à plus qu'à suivre le courant qui va nous porter un peu au-delà de nos attentes.

À découvrir sans être le roman de l'année, il vaut le détour, donc ne passer pas votre chemin si vous le croiser.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
 Elle fut aussi remarquable comme religieuse, que jadis, comme grande-duchesse.
En octobre 1918, l'armée blanche la retrouva au fond d'un puits de mine, ainsi que les grands-ducs Serge, Jean, Constantin, Igor et le jeune Vladimir Palay, fils du grand-duc Paul, poète talentueux et prometteur de dix-huit ans. Après avoir été assommés à coups de crosse, ils y avaient été précipités vivants ; les gardes rouges lancèrent encore des grenades.
Des paysans entendirent des gémissements et des chants religieux s'élever du puits. Oui, certains vivaient encore. Ils n'osèrent intervenir. La peur s'était insinuée en chacun, et allait longtemps imprégner l'âme russe. 
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Mikhal lui dit bonjour dans sa langue, puis demanda en français ce qu'elle avait pensé du ballet. Il s'exprimait dans un français très correct. Sa voix était grave, son accent plein de charme. Leurs regards étaient rivés l'un à l'autre. Que se passait-il en elle ? Elle venait de le rencontrer et déjà, elle savait qu'elle le désirait comme elle n'en avait jamais désiré un autre. Il saisit sa main et la porta à ses lèvres bien ourlées. Elle vacilla, il la retint. Elle sentit son corps contre le sien, et il s'écarta d'elle d'un mouvement brusque. Les joues en feu, elle se sentit à la dérive quand il lui sourit et se détourna pour répondre aux compliments de ses admirateurs.
Son corps le désirait de façon viscérale, impérieuse. Et son corps était en manque de lui, sans jamais l'avoir touché. Mais il y avait quelque chose d'indéfinissable. Au delà de l'attirance physique.
Était-il différent des autres ? C'était un inconnu. Mais en un instant, sa présence était devenue indispensable. En un regard, elle l'avait reconnu. C'était lui. Lui dont elle ne pourrait plus se passer.
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 - Vas-tu arrêter de confondre les gouvernements avec le peuple ? Tu crois que les Russes ont aimé le servage, puis les appartements communautaires, la famine, les privations, les humiliations, la délation, le costume prolétarien, le choléra et la grippe espagnole, sans compter le typhus... Que sais-tu de nous autres ? Quelle colère est au fond de toi ? La Russie, c'est autre chose : ses paysages, ses artistes, sa magnifique culture. Elle recèle des ténèbres, soit, elle a ses possédés, mais elle porte en elle la lumière. Tu aimes Tchaïkovski, Prokofiev, Tchekhov, tu aimeras la Russie. 
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« De sa mère, elle se rappelait les injustices, le manque de tendresse et de réconfort dans ses moments de peine. » (p. 44)
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On les sacrifia pour ce qu'ils représentaient, non ce qu'ils étaient. On apprit par la suite qu'ils avaient vécu un calvaire avant leur assassinat, subissant toutes sortes d'humiliations, ainsi qu'une grossièreté quotidienne. Les portes de la chambre des grandes-duchesses ôtées, les soldats y pénétraient à leur aise... Cent coups de feu furent tirés. On les a achevés à coups de baïonnette. Les corps dévêtus, les visages arrosés d'acide, brûlés, jetés dans une fosse...
Elle ne put poursuivre. 
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Videos de Annie Degroote (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Annie Degroote
Déconstruire pour reconstruire ? 1er juillet 2022, 10h — Amphi 34B
Inventer de nouveaux concepts pour élaborer des théories scientifiques ou philosophiques, imaginer d'autres systèmes politiques, bousculer des normes ou des traditions artistiques, ou même décider de s'en affranchir… Dans toute discipline, de la plus concrète à la plus abstraite, il est parfois nécessaire d'aller au-delà des principes que l'on croyait acquis, des doctrines établies et des anciennes hypothèses – voire de les abolir – afin de construire un nouvel édifice, au sens propre comme au sens figuré. de la rénovation des bâtiments à l'écriture d'un roman en passant par l'histoire de la médecine, des étudiants et des jeunes chercheurs aux spécialités variées tenteront d'expliquer comment ils sont amenés, au quotidien, à déconstruire leur objet ou leur méthode, afin de donner un nouveau souffle à leur recherche ou à leur activité créatrice.
Barnabé Crespin-Pommier - Étudiant en recherche-création littéraire Jimmy Degroote - Doctorant en philosophie des sciences Rachna Bhoonah - Doctorante en coconception et thermique des bâtiments Tiphaine Lours - Masterante en histoire de la médecine Gautier Depambour - Doctorant en histoire des sciences
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