Il s'agit d'un livre à la lecture aisée et agréable. J'ai apprécié le style de l'autrice et ses références littéraires. Dans un premier temps, le titre du livre m'a laissé croire qu'il n'allait parler que de la rencontre entre les parents adoptifs et l'enfant adopté. Il n'en est rien. Ce livre retrace "les vies" de l'autrice, celle de son enfance au sein d'une famille d'immigrés italiens en Touraine, celle des premières amours de l'adolescence puis celle de l'adoption. Etant mère de deux enfants adoptés au Brésil, j'ai lu avec plus d'attention les chapitres consacrés à l'adoption de Bastien à Tahiti. J'y ai découvert des modalités d'adoption extrêmement différentes de celles du Brésil dans les années 90-95. J'ai constaté aussi que les épreuves traversées par ce couple d'adoptants sont au centuple de celles que nous avons connues.
Ce livre est donc le portrait d'une femme extraordinaire, fragile et courageuse, pleine de candeur qui nous livre avec une grande sincérité "ses vies". Il a sans doute eu une valeur thérapeutique, de catharsis. Bravo!
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Ce livre m'a emballée, il se lit d'une traite!
J'ai aimé les thèmes abordés : l'enfance, l'appartenance à deux cultures, l'importance de la mère « ma seule et véritable patrie ce fut ELLE » , puis l'adolescence et les premières amours.
J'ai ressenti le désir d'enfant, le calvaire des démarches pour l'adoption puis la descente aux enfers avec cet enfant , le stress d'une vie qui vous échappe.
J'ai aimé, à la fin du roman, l'évocation d'un amour de jeunesse, d'une amitié amoureuse qui nous éloigne de la violence des chapitres précédents.
J'aime le style de l'auteure, l'humour qui fait oublier la gravité du sujet traité et aussi cette fraîcheur, cette pureté des sentiments entre deux êtres que rien n'altère, ni le temps ni l'éloignement. On est loin de nos vies actuelles remplies de SMS, de coups de fil et de désirs immédiats.
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Quant à maman, elle avait fini par ne faire qu'une avec sa langue maternelle: le vénète de Sacile...tel qu'on le parlait dans la première moitié du XXe siècle. Cette langue, charmante, enjouée, douce et spirituelle avait revêtu pour moi toutes les qualités que je trouvais à ma mère et portait à juste titre le nom de Madre Lingua.
Pour nous qui avions jusque là peu voyagé, cette adoption d'un enfant né aux antipodes avait eu pour effet de rétrécir le monde: à tous les trois, à l'abri dans notre maison de Saint-Léger, nous formions un résumé, un condensé de la Terre entière. Impossible, voire inutile, de viser plus loin: le monde nous appartenait. Pas seulement le monde, mais aussi les différentes époques et les différentes cultures des Hommes étaient encloses à l'intérieur de notre maison, liées entre elles par un indéfectible amour.