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1943. Offensive allemande sur le front de l'est...
Les plaines infinies, glacées, hostiles, de la Russie...
Une compagnie de phalangistes, la division Azul (volontaires espagnols poursuivant leur croisade contre le communisme aux côtés de l'armée allemande), basée dans la région de Leningrad, subissant le froid, le manque d'hygiène et de nourriture, l'omniprésence de la mort...
Des relations épineuses, voire réellement tendues, entre combattants espagnols et membres de la SS...

Tels sont les éléments qui composent le contexte d' "Empereurs des ténèbres", et qui insufflent à ce récit son atmosphère lourde, angoissante et morbide.
Et comme si cela ne suffisait pas, ces lieux déjà sinistres sont le théâtre d'un meurtre perpétré selon un étrange rituel. le cadavre de la victime a été retrouvé pris dans les glaces de la rivière Slavianka, parmi les corps également pétrifiés par les eaux d'une dizaine de chevaux. Il a été vidé de son sang, sa gorge tranchée, et une funèbre inscription a été gravée sur sa peau. Arturo Andrade, soldat de la division Azul au passé trouble, est chargé de l'enquête. Gageure difficile, quand le fait de rester en vie un jour de plus est déjà un exploit...

"Empereurs des ténèbres" est un récit fort, dont l'ambiance vous oppresse et vous englue. Les personnages semblent tous hantés par des obsessions ou des névroses ravivées par la présence de la guerre. Sur les origines individuelles de ces angoisses, l'auteur ne s'attarde pas. Il préfère mettre l'accent sur la manière dont elles se manifestent, et dépeindre les luttes intérieures qu'elles suscitent chez leurs victimes.
Le monde dans lequel évoluent les héros est dénué de tout espoir, la justice n'y est qu'un mirage, la frontière séparant le bien du mal s'y révèle mouvante et fragile.

J'émettrai un seul bémol : j'ai trouvé que l'auteur faisait parfois preuve d'une emphase inadaptée à son intrigue, utilisant des métaphores qui m'ont paru éculées et surprenantes, au regard de la qualité de l'ensemble du texte.

Mais cela ne m'empêchera pas de lire la suite des aventures ténébreuses d'Arturo Andrade...

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Impressionnant.

Premièrement que cet auteur, ce polar et sa suite à minima, n'aient pas connu plus de réussite.

L'intrigue ensuite, ce démarrage avec cette sculpture chevaux et soldat pris dans les glaces. Les instantanés sur l'époque, la division Azul, la guerre sur le front russe, les situations, les portraits, les descriptions.

Le dénouement enfin, bien amené, qui couronne une lecture plusqu'agréable.
"et les clochettes se mirent à teinter". Royal.
(plus d'avis sur PP)



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Quand les dieux détournent les yeux …
Empereurs des ténèbres de l'espagnol Ignacio del Valle, est la deuxième enquête du soldat Arturo Andrade, après L'art de tuer les dragons [pas traduit en français] et avant Les démons de Berlin [pas encore lu] .
Effet de mode, intérêt cyclique ou fascination étrange pour les démons de cette période ?
Philip Kerr et son inspecteur Bernie nous promenaient dans les milieux nazis, Maurizio di Giovanni et son étrange commissaire Ricciardi nous faisaient défiler les quatre saisons sous l'Italie de Mussolini.
Il manquait donc un chaînon : et c'est del Valle qui se charge de nous emmener voir du côté des franquistes.
Pour cet épisode, habillez-vous chaudement : on ne part pas pour Madrid et on accompagne la division Azul sur le front de l'Est en plein hiver 1943.
La division Azul on l'avait déjà croisée avec La tristesse du Samouraï. Ce sont ces phalangistes envoyés par Franco soutenir la Wehrmacht et affronter le général Hiver sur le front de l'est lors de l'opération Barbarossa, l'invasion de la Russie qui se transformera bientôt en déroute napoléonienne. Nous voici donc près de Leningrad pendant l'hiver 43, près d'un monastère orthodoxe.
Et ça commence fort justement par une image toute napoléonienne (ou digne de Guernica ça marche aussi), avec une cavalcade de chevaux saisie dans la glace. Au milieu un soldat. Évidemment gelé mais égorgé aussi, c'est moins évident et, là c'est de moins en moins évident, avec une inscription gravée soigneusement au couteau sur la poitrine : Prends garde, Dieu te regarde.
Et donc même si :

[...] Ici les vivants ne comptent plus , alors les morts...vous imaginez ...

Ça fait quand même désordre et le soldat Arturo Andrade est donc chargé de mener rondement l'enquête, histoire de restaurer le moral des troupes et un semblant de discipline. Et il se demande où il met les bottes : au sein de l'État-major les rivalités sont grandes entre phalangistes romantiques et militaires franquistes purs et durs, réunis par la force des choses sous la bannière du Caudillo et maintenant sous celle de la Wehrmacht qui scrute tous ces espagnols débraillés d'un oeil comment dire, bienveillant ? oui, c'est cela : bienveillant.
Arturo va donc enquêter sur ce crime mystérieux pendant que les russkofs pilonnent les positions et tandis que les généraux de tous bords s'impatientent. Et comme il fait moins 30° dehors, autant dire que c'est cool.
Et ça se complique encore quand on découvre que la victime était devenue adepte de la violeta (terrible variante de la roulette russe.
Voilà pour l'ambiance : riche et passionnante, violente et dure, inhumaine et surtout glacée.
Ensuite, il y a le style. Celui de del Valle est parfaitement adapté à l'ambiance : pas de sentiment inutile et d'empathie superflue. On ne voit pas trop comment on arrive à s'intéresser au soldat Arturo qui n'a même pas la gouaille cynique du susnommé Bernie : l'ami Arturo a quand même donné dans les renseignements franquistes et son passé n'a rien à envier à celui de ses collègues, franquistes, phalangistes, SS, que du beau monde aux environs de Leningrad.
Mais ça marche. Peut-être parce qu'on est sur le front de l'est, c'est-à-dire en enfer et qu'en enfer peu importe d'où vous venez.
Les dialogues sont riches, doubles ou triples, et se révèlent souvent des affrontements durs, cyniques, violents : chacun épie l'autre et cherche à deviner le coup suivant. le lecteur, lui, se régale d'une langue riche et recherchée.
De temps à autre, on regrette une envolée un peu trop lyrique, au style un peu ampoulé : pendant quelques lignes, del Valle se laisse emporter par le souffle romantico-mystique de l'Histoire, mais ça ne dure pas.
Sur le front de l'est, le siècle a basculé, le monde est en train de se désagréger : meurtres en série, folie dégénérée, sexe déréglé, hécatombes militaires, même les dieux détournent les yeux.
Et c'est Jack l'Éventreur qui est mis en exergue.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/
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Se passe pendant la 2éme guerre mondiale en Russie. du coté des Espagnols (Franco) et des SS.
Contexte déroutant.
Très belle intrigue
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