Danser au bord de l'abîme

L'histoire : Emmanuelle est mariée avec Olivier, ils ont 3 enfants, ils sont heureux. Mais un jour, dans une brasserie, Emmanuelle croise un homme, puis le recroise, etc., et, sans céder pourtant à l'envie immédiate, le désir de lui l'emporte. Elle va faire voler toute sa vie pour le rejoindre.



Mon avis : un livre au sujet qui pourrait sembler vaudevillesque ou grossièrement banal, et qui ne l'est pas du tout. C'est au contraire un livre extrêmement subtil, sur le désir et les manques, sur les élans et les priorités, peut-être aussi sur la lassitude et l'âge, et avant tout sur l'amour. J'ai été soufflée par la puissance et la justesse de l'analyse de certaines situations et de certains ressentis, dès les premières pages. Peut-être parce que ma vie m'a chahutée de la sorte, même si j'ai fait d'autres choix, et que très vite je ne m'identifiais plus. Mais je crois surtout que la puissance de l'évocation est un vrai talent qu'a Grégoire Delacourt, qui éclate ici de manière évidente. L'histoire et les personnages gardent tout du long une force de vérité qui rendent le roman presque dérangeant parfois, tant ses accents résonnent. Et on comprend d'où vient ce sentiment en lisant les remerciements, car comme souvent, la vie inspire. Et puis, tout du long, il y a cette référence lancinante, ce parallèle permanent à La Chèvre de M. Seguin de Daudet, ce récit tellement brutal, émouvant. Qui fait un parallèle tellement juste.

Bref, un beau roman, on s'attache à ses personnages, et on reste, je pense, marqué par l'histoire.
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J'ai entrepris avec beaucoup d'enthousiasme ce roman qui m'avait été vivement recommandé pour l'émotion qu'il faisait ressentir au lecteur.
Emmanuelle est mariée et a 3 enfants, mais sa vie va basculer quand elle croise dans un café Alexandre pour qui elle va tout quitter.
Je n'ai pas apprécié cette histoire pour de nombreuses raisons. Tout d'abord, je n'ai pas compris pourquoi Emmanuelle faisait une fixette sur cet Alexandre, ce soit disant coup de foudre est assez futile et peu détaillé. L'importance qu'elle accorde si rapidement à cet homme pour lequel nous ne comprenons pas vraiment pourquoi lui et pas un autre vient dévaloriser le mariage qu'elle avait précédemment décrit. J'aurais vraiment cru qu'à un moment, l'écriture s'orienterait vers une réflexion plus poussée sur l'impossibilité de remettre en question son mariage par elle-même avant de tomber sur ce Alexandre.
De plus, la suite de l'histoire que ne vais pas décrire ici est un peu tirée par les cheveux, et encore une fois, peu de réflexion de la part de l'héroïne.
Au moins, l'histoire est bien écrite ce qui facilite la lecture. le parallèle que l'auteur fait entre l'histoire d'Emmanuelle et la chèvre de Monsieur Seguin est assez plaisant.

De Grégoire Delacourt, j'ai lu la liste de mes envies. J'ai un souvenir agréable par son histoire et sa narration.

Danser au bord de l'abîme résume assez bien l'histoire et ma progression de lecture.

Une femme de 40 ans à tous pour être accomplie et heureuse aux yeux du conventionnalisme: mariée à un homme actif et attentionné, maman de trois enfants, une belle maison.
Un jour, elle croise le regard d'Alexandre et tombe dans les abîmes d'un désir et réveille sa puissance sensuelle et vitale. Suffisamment pour remettre en question sa vie bien rangée.

L'auteur fait un parallèle entre l'appel de la liberté décrit au travers du vécu de la chèvre de Mr Seguin. Une métaphore intéressante dans son introduction, et qui devient pesante sur sa longueur.

J'ai apprécié une première partie où l'auteur par ses mots narre le réveil d'un désir féminin, l'éveil à une sensualité, à un vertige. Un vertige qui donne des ailes puis comme Icare, l'effroi de la chute.
J'ai moins adhéré à la suite, un drame mièvre et sans intérêt. Les phrases, les mots, les sentiments traînent en longueur. Je m'ennuie, je saute des paragraphe, je m'abstiens de quelques pages ... il me tarde de me libérer de ce vécu.

La première partie révèle une vérité, un passage de vie qui nous conduit vers un abîme bien solitaire et pourtant tellement commun à la gente (au moins et pas que) féminine. On s'identifie au personnage, le récit questionne et puis on s'éloigne vers une narration mièvre et édulcorée.

En bref Danser au bord de l'abîme c'est …
Honnêtement ce roman m'a éblouie. Il m'a émue, il m'a touchée, il m'a emportée complètement. J'ai eu un coup de coeur énorme pour ce livre. Je me suis sentie proche d'Emma, je me suis laissé vivre la vie de ce personnage comme je l'avais rarement fait. A chaque page, je me retenais de prendre en note quelques citations. Bon cela dit, comme vous pouvez le constater tout au long de la chronique, j'ai pris déjà pas mal de notes ! En refermant le livre, je suis restée figée dans le temps, comme encore dans un entre deux. Je n'arrivais pas à quitter cette famille, cette histoire.

Alors M. Delacourt je ne peux pas vous remercier car maintenant j'ai un peu d'Emma en moi, j'ai cette histoire dans mon coeur, dans mon âme. Et en même temps, je suis donc obligée de vous remercie pour un coup de coeur pareil. Pour une histoire pareille. Je suis soufflée, sous le charme. Je suis brisée de les laisser derrière moi et pourtant ils sont maintenant en moi à vie. Une claque ! Wow.
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Un récit qui remue et qui interroge notamment la première partie. Un récit structuré en 3 parties pour une vie déstructurée. Une langue moins linéaire et moins simpliste que pour les précédents ouvrages. de belles envolées pour évoquer la folie de cet abandon et le funeste destin.
Un récit qui permet de réfléchir au bonheur, à l'amour, au désir...Un exercice autour d'un conte hyper connu qui à priori n'a aucune parenté avec le texte...et pourtant quelle métaphore ! Un ouvrage qui se dévore ...comme la vie

Beau, ce livre est beau!
Je n'ai lu que La liste de mes envies de Grégoire Delacourt et là, rien qu'en lisant le 4ème de couverture (juste 4 lignes!), je me suis moi aussi, je sais.....
Je sais que ce livre va me plaire, je sais que l'histoire va me pénétrer, je sais que je vais encore devoir le lire en une seule fois tellement je suis accro!
Et bim, ce qui devait arriver arriva, nuit blanche mais quel bonheur!!!!
tout est beau dans ce roman, Emmanuelle est belle d'amour, de désir et de fragilité, Olivier est beau d'amour, de douleur et de fragilité aussi, Alexandre est beau d'amour, de mystère et d'espoirs, les enfants sont beaux de douleurs, de rancoeurs, de pardons.
Avec ce roman, je découvre tout le talent de Grégoire Delacourt car, si dans La liste, il était déjà tendre et acéré en même temps, ici, il nous ouvre le monde de l'âme, du bonheur, de l'amour, de la tristesse et du dévouement, de l'espoir avec une écriture qui nous fait tourner encore et encore les pages de ce livre.
Je vous le recommande car vraiment un gros coup de coeur du moment!!

Grégoire Delacourt est un écrivain qui ne m'est pas inconnu : j'ai lu son premier roman, La liste de mes envies, il y a quelques années. Lorsque j'ai vu celui-ci sur le rayonnage de la bibliothèque, son titre poétique m'a attirée, de même que le résumé succinct sur la quatrième de couverture :
"Emma, quarante ans, mariée, trois enfants, heureuse, croise le regard d'un homme dans une brasserie.
Aussitôt, elle sait."

Danser au bord de l'abîme a pour thèmes l'amour, évidemment, mais aussi la puissance du désir, et surtout la vie - à la fois la fragilité de notre existence, la maladie, la mort, et, en même temps cette force que l'on a en nous et qui nous pousse à tout risquer, à bouleverser nos certitudes, pour savourer ne fût-ce qu'un instant cette vie qui nous a été offerte.

Avec ce roman, Grégoire Delacourt nous livre un texte sensible, poétique, émouvant et très bien écrit. 
Il y traduit à merveille le chaos intérieur d'Emma face à son destin, et retranscrit parfaitement l'importance des choix que l'on fait et la certitude que rien n'est jamais acquis.
Un élément original - qui m'a beaucoup plu - est le parallèle qu'il fait entre la vie de l'héroïne et « La Chèvre de Monsieur Seguin », le conte d'Alphonse Daudet, dont il a parsemé des extraits au gré des pages, comme en écho aux événements de sa vie.

Le récit est composé de trois parties. La première est celle de la rencontre d'Emma avec Alexandre. Elle est constituée de chapitres assez courts, se succèdant avec des numéros décroissants, à l'image d'un compte à rebours. J'ai vraiment adoré cette première partie.
Les deux suivantes, quant à elles, m'ont un peu déroutée. L'auteur crée un effet de surprise avec un moment inattendu où tout bascule. Je n'en dirai pas plus afin de ne pas gâcher le plaisir de la découverte à ceux qui souhaiteraient le lire.

Je ne peux pas dire avec certitude si j'ai aimé ce roman, et le sentiment qui m'a envahie à la fin a été une intense tristesse.
Ce qui est certain, c'est qu'il est très bien écrit, très touchant, et qu'il est presque impossible de ne pas établir un lien avec son propre vécu, ses peurs, ses douleurs ou ressentis.
Bref, on ne sort pas indemne de cette lecture...

Je le termine et suis bouleversée. Je me demande si Grégoire Delacourt est vraiment un homme. Je pense qu'il fait trimer sa femme et se contente de signer ses bouquins. Non, plus sérieusement, je pense que c'est l'un des auteurs les plus doués pour se fondre dans et sous la peau d'une femme; pour parler de l'immensité de ses désirs, pour parler -- avec autant de poésie -- d'amour, tout simplement.
Il n'existe pas de sujet plus universel que l'amour mais quand c'est mal raconté, c'est le sujet le plus ennuyeux d'un point de vue romanesque.
Monsieur Delacourt, donc, écrit merveilleusement bien, le lire est un enchantement, et en plus il se paye le luxe de broder des histoires qui tiennent la route et restent (globalement) crédibles.
Dans ce roman on parle beaucoup d'amour mais aussi des longues plages du Nord, de bons vins, de Provence (un peu), d'amitiés féminines et masculines, des mères et d'opéra. On chante et on danse aussi dans les coulisses de la tragédie.
C'est devenu mon préféré de l'auteur, il ne m'en reste qu'un à lire de lui et j'aurai fait le tour de son oeuvre.
Quelle tristesse, j'en veux encore et encore.

Il y aura un avant et un après...
Une lecture qui m'aura bousculée.
Et une question, sinon "La" question... un homme peut-il percevoi ret traduire vraiment le désir charnel de la femme...
Et c'est sans doute la raison pour laquelle je n'ai pas abandonné ma lecture.
Y suis entrée petit à petit, de quasi répulsion à fascination...
Entrée dans le profond d'Emma, mais sans parallèle aucun avec Bovary. Suivi son chaos intérieur et physique, fini par l'appréhender, discrètement... sur la pointe des mots..

Et c'est aussi très certainement la qualité littéraire, le talent de l'auteur qui ont fini par me convaincre et lui attribuer ma note.
Enfin, que dire de "l'Accompagnement" ?... Je n'ai aucun adjectif qui lui rende justice ! Mais j'ai été bouleversée par cet Odyssée...d'une Emma héroïque en fusion avec celui que le crabe lui dispute et dont elle illuminera chaque instant comme un feu d'artifice interminable!
Oui malgré toutes mes réticences ou grâce à elles, chapeau bas, monsieur Delacourt, vous m'avez donné à partager une heureuse découverte cet été!

Danser au bord de l'abîme, c'est prendre le risque de tomber ... ou savourer le plaisir d'avoir danser sans jamais chuter.
C'est un risque à prendre ou pas.
Emma, elle, a choisi d'y danser.
Mariée à Olivier, 3 enfants et parfaitement heureuse dans sa vie, elle croise un jour le regard d'un homme dans une brasserie et c'est le coup de foudre.
Va t'elle se lancer dans une aventure extra conjugale ?
Va t'elle tout quitter ? Mari et enfants pour suivre Alexandre ?
Le désir qu'elle nourrit pour Alexandre doit-il être assouvi au risque de tout perdre ?

Grégoire Delacourt, excelle dans l'art de retranscrire les sentiments au féminin.
Il fait, à travers ce roman, une autopsie des relations amoureuses, des relations de couples et des rapports homme-femme.
Il explique à merveille comment, lorsque le désir s'en mêle, il est si difficile parfois de ne pas succomber à la passion, occultant totalement l'aspect raisonnable des situations.
L'écriture de Delacourt est toujours aussi belle.
J'ai cependant trouvé ce roman assez inégal dans sa construction, ce qui, selon moi, n'est pas un défaut en soi mais plutôt un travail de style voulu de la part de l'auteur.
3 parties, les deux dernières étant introduites par un événement inattendu.
La première partie est sublime.
L'écriture est rythmée, euphorique, cadencée.
C'est une analyse très juste d'un coup de foudre.
Et ce n'est pas pour rien d'ailleurs que les chapitres s'écrivent decrescendo, numérotés de 72 à 0, comme on tombe amoureux, comme on tombe de haut, comme on tombe tout court. Une première partie comme on chute.
La seconde partie traîne un peu plus en longueur. Longue et linéaire, comme on plane entre deux sommeils, léthargique, apathique. Un état de torpeur.
Et puis enfin la troisième où tout se réveille à nouveau.
Grégoire Delacourt a aussi choisi d'intercaller des tout-petits chapitres faisant référence à l'histoire de la chèvre de Monsieur Séguin, petite biquette dont le désir de liberté était tel que même la menace du loup ne la calmait pas.
J'ai donc bien aimé ce roman que j'ai trouvé bien construit
" les quatre saisons de l'été " avait été un énorme coup de coeur pour moi.
Celui-ci en revanche, bien qu' apprécié ne me laissera pas un souvenir impérissable.