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sur 104 notes
Le voyage en cargo est le parfait moyen pour laisser le temps ne plus avoir de prise sur nous, et pour s'ouvrir à ses souvenirs.
L'auteur nous fait voyager aux quatre coins du monde avec ses différents récits, toujours avec un brin d'humour et le recul nécessaire à la compréhension de ce qu'il a vécu. Le voyage est doux et rythmé par le parcours du cargo perdu sur les flots, mais en même temps chaque histoire et suffisamment courte et dynamique pour rester accroché du début à la fin.
Bref, un très bon texte.
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« J'avais la sensation d'être à bord de ma propre vie et de m'éloigner de son cours normal pour une parenthèse fascinante, une cure de déconnexion, ou plutôt une tentative de reconnexion avec la nature, les éléments, et peut-être avec moi-même ». C'est dans cet état d'esprit que Nicolas Delesalle embarque pour neuf jours sur le MSC Cordoba, géant d'acier transportant 1628 boîtes d'un contenu méconnu, des citrons au matières dangereuses. Il rencontre peu à peu Ramis, Ruben, Joseph…parmi les 21 membres de l'équipage, philippins, célibataires ou pères de famille, qui ont laissé femmes et enfants de longs mois pour faire vivre leur famille, en tentant « de pallier l'absence, le manque, de combler la distance ».
Parmi cet univers strictement masculin, il y a Maïté, jolie sexagénaire, la seule autre voyageuse à bord, éloignée des vingt et un millions de touristes qui choisissent l'agrément des croisières touristiques, les activités à bord, boîtes de nuit, piscine, bars, escales culturelles » opte, à l'instar de trois mille autres baroudeurs, pour la solitude d'un cargo.
Solitude, grand large, palette de couleurs : des gris aux roses ou oranges du ciel et de l'horizon, des bleus de l'eau, des couleurs multiples des containers… une invitation à la méditation, un contexte idéal pour ouvrir chacune de ces boîtes pleines de souvenirs et d'émotions qui peuvent ici, émerger.

Nicolas Delesalle transporte le lecteur -et c'est un réel transport- sur les lieux de ses reportages avec leurs blessures, parle de ses rencontres avec leurs bonheurs, évoque quelques années d'expériences qui laissent à jamais des traces au fond de l'âme, à défaut d'y imprimer des bleus.

L'Afganisthan et Kaboul, constellée de parpaings qui cachent la misère « certains sont décorés de dessins d'enfants, petits coeurs et colombes blanches voletant dans le ciel azuré… sans doute l'oeuvre d'une ONG », Bamiyam, l'Egypte et la place Tahrir, l'Afrique, au large de la Sicile et ses cimetières sous-marins, l'Afrique… dans chaque pays, dans chaque contrée, le reporter se remémore le poids des guerres, tout en faisant étape dans la grotte du Causse Noire, près de Millau où il a vécu l'expérience de l'isolement sous-terre.
Au cours de ce voyage méditatif, l'auteur exprime une grande sensibilité et provoque un lot d'émotions. L'écriture est vraiment agréable, le style employé alterne sérieux, drame et humour. Un très beau roman.

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Le Goût du large embarque le lecteur pour un voyage passionnant, plein d'humour et d'esprit, de couleurs et de saveurs, et réveille notre irrésistible envie d'ailleurs.
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Nicolas Delesalle aura-t-il donné à ses lecteurs le goût du voyage en cargo ? Je l'ignore. En tout cas, il m'aura au moins appris que cette forme de croisière inhabituelle existe, certains cargos disposant d'une ou de plusieurs cabines passagers. le journaliste-écrivain embarque donc en juillet 2015 sur le MSC Cordoba, énorme porte-conteneurs (275 mètres de long) partant d'Anvers pour se rendre à Istanbul.
le périple est l'occasion pour ce grand reporter (de Télérama) d'appuyer sur la touche pause : « Pendant neuf jours, j'allais devenir un milliardaire du temps, plonger les mains dans des coffres bourrés de secondes, me parer de bijoux ciselés dans des minutes pures, vierges de tout objectif, de toute attente, de toute angoisse. J'allais me gaver d'heures vides, creuses, la grande bouffe, la vacance, entre ciel et mer. ».
Le temps libéré et l'isolement (pas de téléphone portable ni d'internet) lui permettent d'ouvrir quelques conteneurs personnels (pas ceux du bateau) et de nous emmener ainsi aux quatre coins du monde, au gré de ses souvenirs de moments forts ou de rencontres. Images ou scènes saisissantes se succèdent d'un chapitre à l'autre, qui sont autant de choses vues ou vécues à l'occasion de ses reportages et restées enregistrées en lui.
L'auteur nous raconte aussi les différentes étapes de son voyage proprement dit, tout en nous parlant du capitaine du cargo et des membres de l'équipage philippin avec lesquels il a lié connaissance.

Partage vivant et intéressant, témoignage sensible et engagé des expériences vécues par l'auteur, parfois « épuisé par le malheur des autres », « le goût du large » ne manque pas d'offrir au lecteur de nombreuses occasions de questionner ce qui se passe dans le monde.
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Après Un parfum d'herbe coupée qui m'avait beaucoup plu, le sujet du nouveau roman de Nicolas Delesalle m'a immédiatement interpellée.

L'auteur y évoque des scènes vécues en tant que grand reporter au cours d'une semaine de déconnexion totale, sur un bateau. Ce voyage en Cargo, de la mer du Nord à Istanbul, est l'occasion d'une totale décompression, de se retrouver face à lui-même et aussi face à la page blanche.

Il égrène les souvenirs de lieux, de rencontres, essentiellement des environnements de conflit, de guerre ou de chaos, dans des pays le plus souvent en crise, aux 4 coins de la planète.

Comme ses mots convoquaient des images délicieuses, souvenirs d'enfance et autres madeleines de Proust dans Un parfum d'herbe coupée, la langue de Nicolas Delesalle dans ce roman a le pouvoir de rendre terriblement vivants et proches les événements évoqués, dans toute leur horreur le plus souvent mais avec un détachement du au temps, à la distance peut-être. Sans doute aussi parce que tout un chacun a déjà vu, au détour d'un journal télévisé ou d'un documentaire, ces scènes choquantes de famine, pauvreté, guerre et exactions qui à force se banalisent. En tous cas les mots frappent juste, et j'ai aimé ce regard du journaliste professionnel, qui contraste avec les images sans filtre auxquelles on est fréquemment confronté.

A cheval entre roman et documentaire, ce récit est aussi celui d'une aventure intérieure, d'un moment pris pour être face à soi, changer le cours du temps, ralentir l'action et privilégier la réflexion.

Cette expérience du voyage en cargo me fascine en même temps qu'elle me rebute. Nicolas Delesalle en tire un très beau texte, qui m'a beaucoup touchée.
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Une histoire intéressante par le fait que l'auteur, journaliste, nous livre son vécu de voyageur à bord d'un cargo.
On y rencontre avec lui différentes personnes avec leur parcours de vie, leurs contraintes et leurs espoirs, la vie de marin, et leur rapport à l'océan et à la nature.
Ce voyage au coeur de l'océan, permet également de faire un retour sur soi, de revenir aux sources, de se détacher des nouvelles technologies et de réapproprier le temps.
Une belle découverte au coeur de l'océan et du monde de la navire marchande.
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Nicolas DELESALLE, grand reporter, embarque sur le MSC CORDOBA, un porte-container, pour rallier Anvers à Istanbul.
En passant au large des différents pays, divers continents, lui reviennent des "flashs", des moments forts vécus des années auparavant.
Ce roman nous raconte la vie à bord du cargo, ses rencontres avec des personnes exceptionnelles de par leur histoire, leur vécu.
C'est simple, frais, aussi frais que son précédent roman "Un parfum d'herbe coupée".
On ne se lasse pas de ces phrases authentiques. C'est plaisant, un vrai régal...
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Chaque années 3000 ou 4000 originaux s'embarquent sur un porte-containers pour voyager.
Parmi ceux-ci, le journaliste de Télérama : Nicolas Delesalle.
Son voyage est l'occasion de revenir sur certains de ses grands reportages à travers le monde, Russie, Afrique, Moyen-Orient...
L'originalité du récit est double. Tout d'abord, une habile imbrication de voyages qui se répondent mutuellement.
Seconde particularité, l'auteur ne raconte pas vraiment ses reportages, qui ont déjà fait l'objet d'articles, mais l'ambiance et les aventures liées à la préparation de ces derniers.
Le style est agréable et empreint d'un humour qui désamorce certaines descriptions d'un monde parfois atroce.
Un récit, des récits de voyages qui transportent loin et qui donnent envie de pendre le large.
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Heureux qui comme Ulysse... c'est à un beau voyage que nous invite Nicolas Delesalle, un voyage lent et introspectif au rythme du MSC Cordoba qui transporte quelques 1200 conteneurs de marchandise entre Anvers et Istanbul. Tandis que l'auteur s'initie à la vie en mer - où l'à peu près n'a pas sa place - et aux règles de la vie en communauté sur un cargo, musique dans les oreilles il guette le rayon vert et des baleines capricieuses. le temps qui s'ouvre à lui devient alors propice à la réflexion personnelle, au coeur de ses souvenirs.

Et pas n'importe quels souvenirs : ceux d'un reporter de guerre qui a vu et connu l'effroi, la détresse et surtout l'impuissance sur des scènes de conflits, de Kaboul à l'Egypte, de la Tunisie au Mali - ou même, petit épisode à part témoignant du goût de l'auteur pour les expériences solitaires extrêmes, au fin fond d'une grotte en Ardèche (peut-être, absurdement, le plus pénible à lire pour moi - claustro mon amie - en dépit de récits de guerre détaillés et glaçants - à quel point sommes-nous hélas blasés...).

Nicolas Delesalle arrive avec justesse, émotion et humour à éveiller tous nos sens, l'évocation du chaos des conflits étant exacerbée par le calme limpide du trajet calme sur l'océan. le souffle d'une roquette, la saveur amère d'une bière, le bruit des larmes, la tristesse, la résignation, la peur au ventre, les rencontres, la paix si fragile, la tentation de sortir de son devoir de réserve... autant d'anecdotes, toutes aussi passionnantes les unes que les autres, qui s'empilent comme autant de conteneurs colorés sur le cargo imaginaire de l'écrivain, formant comme une impressionnante photographie de notre monde tel qu'il ne va pas bien, mais aussi comme un reflet de notre humanité. Tout est métaphore, bien sûr, une belle, une très belle métaphore avec l'espoir au bout du voyage.
Lien : http://anyuka.canalblog.com/..
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