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EAN : 9782845473171
220 pages
H & O Editions (03/12/2016)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Dans les médias dominants, le débat sur la construction européenne se réduit le plus souvent à des lieux communs ou à des anathèmes : « L Europe, c est la paix et la prospérité pour tous, parce qu ensemble on est plus fort. » « Quitter l Union européenne serait une catastrophe économique, entraînerait le repli sur soi et le triomphe du nationalisme »... Mais qu en est-il vraiment ? L Europe est-elle une « belle idée en soi » ? La « construction européenne » a-t-elle... >Voir plus
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Pour la France , le document de travail de la Commission pour 2016 déplore longuement les conséquences de l'indexation du SMIC sur l'inflation "source de rigidité", ainsi que l'insuffisance décélération des salaires réels, les recommandations soulignent que toute augmentation du SMIC "compresse les salaires vers le haut (...), ce qui retarde l'ajustement des salaires nécessaire dans une situation économique défavorable". C'est que pour un ordolibéral, le niveau de salaire ne peut dépendre que du niveau de l'emploi ! Et si le chômage est important, c'est forcément que les salaires sont trop hauts. [...]
Ces recommandations insistent sur la rigidité excessive du contrat de travail - les obstacle aux licenciements dans le cadre du CDI -, ainsi que sur l'insuffisance des possibilités de "dérogation aux accords de branches et aux dispositions juridiques générales sur les conditions d'emploi, par l’intermédiaire des accords d'entreprise". Elles révèlent encore l'insuffisance des réformes levant les obstacles à la concurrence dans le secteur des services, la trop grande mansuétude pour les professions réglementées, des allocations de logement trop généreuse...

p. 162
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Monnet, les Pères, leurs héritiers d'aujourd'hui sont le produit de la même illusion technocratique. Ils ont le droit de passer outre à ce que veulent les peuples puisqu'ils ont eux, les compétences que les peuples n'ont pas. Il ne s'agit ni d'une dérive ni de l'effet de hasard, mais bien du code génétique d'une Union européenne fondée sur l'axiome, de l'incapacité des peuples à discerner leur véritable intérêt, les vrais enjeux et les bonnes solutions, puisqu'ils sont gouvernés par la passion. Livrés à eux-mêmes, les peuples ne peuvent que faire de grossières erreurs ; la tâche des élites européennes est de les empêcher d'en commettre. L'UE, c'est le gouvernement de ceux qui savent mieux que les peuples ce qui est bon pour eux.
[...]
Juncker, encore lui, dans un autre éclair de lucidité, déclarait en 2011 que la politique monétaire étant une question sérieuse, elle devait se décider dans le secret et les "débats sombres". Pour ces oligarques, les décisions ne doivent pas se délibérer sur l'agora, elles doivent s’élaborer dans le huis clos bruxellois d'une technocratie hors-sol et de lobbys économiques tout-puissants qui pensent que les peuples peuvent être confondus [...] à la la façon des capitaux de firmes concurrentes.

pp. 124-125
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En tout cas, dès mars 2016, le kapo letton du camp ordolibéral, Valdis Dombrovskis (vice président de la Commission en charge de l’Euro et du dialogue social), n'a pas manqué de féliciter le gouvernement français pour la loi El-Khomri, avant le commissaire Moscovici ne l'appuie vigoureusement; le 18 mai, en présentant les nouvelles recommandations destinées au gouvernement français (c'est bien, mais ça ne suffit pas) et que, deux jours plus tard, un Juncker en grande forme ne lâche qu'il s'agissait du "minimum de ce qu'il faut faire".
Mais les recommandations pour 2016 ne s'arrêtent pas là. Elles jugent nécessaires des "efforts supplémentaires" dans le ralentissement de la croissance de la dépense de Sécurité sociale (traduire : réduction des remboursements et des dotations aux hôpitaux), estiment indispensable une baisse de la fiscalité sur les entreprises et les cotisations patronales, dénoncent un système d'allocations de chômage qui, par sa trop grande générosité, est susceptible " de décourager le retour à l'emploi"

p. 163
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La négociation du TAFTA n'est ni un hapax ni un accident, c'est un exemple emblématique de ce coup d’État feutré et permanent que constitue la méthode Monnet" : comme dans tout processus européen, on écarte le contrôle a priori de toute autorité issue du suffrage universel, des technocrates élaborent en secret un arrangement, puis on fait adopter celui-ci - si nécessaire aux forceps et au mépris de la volonté des peuples - par les autorités issues du suffrage, en arguant qu'on ne peut y toucher une virgule sous peine de le remettre en cause et que le repousser générerait d'incalculables catastrophes. Ainsi, en octobre 2016, a-t-on encore assisté au grand jeu des menaces et des pressions, accompagné des cris d'orfraie des Catasfiore de la presse de révérence, lorsque les pouvoirs démocratiques de la Wallonie firent mine de s'opposer à la signature du traité de libre-échange avec le Canada, négocié dans la plus parfaite opacité et le plus total déni de démocratie par la Commission.
En outre, cette méthode s'applique avec toujours plus de violence et de cynisme à mesure que montent dans les peuples les oppositions qu'elle suscite. [...]
Les Danois qui, contre l'avis quasi unanime des partis de gouvernement, rejettent par référendum le traité de Maastricht en 1992, obtiennent le droit de ne pas jouir des ineffables bienfaits de l'euro - démonstration que les peuples ont toujours tort et leurs "élites" toujours raison puisque l'économie danoise est aujourd’hui bien plus florissante que celles de l'eurozone.
Il convenait donc d'éviter qu'un si mauvais exemple fasse école ! Aussi, lorsque les Irlandais repoussent, par référendum, en 2001 puis en 2008, les traités de Nice puis de Lisbonne, se contente-t-on de les faire revoter [...], en les accusant d'ingratitude et en menaçant plus ou moins clairement de leur couper les vivres s'ils persévèrent dans l'erreur.

pp. 110 - 111
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Au demeurant, la taille n'a jamais été un élément suffisant pour 'faire l'histoire", et elle n'a bien souvent pas été un facteur déterminant. En 480 avant notre ère, les Grecs sont petits et divisés face à l'immense Empire perse, mais ils l'emportent parce qu'ils ont décidé de ne pas se soumettre et de résister. Et leur victoire inaugure une formidable efflorescence de culture qui change le cours de l’histoire de l'humanité et donne ses fondements à al culture européenne. La France monarchique n'a existé que par son refus de se fondre dans le vaste Saint-Empire euro-germanique puis hispano-autrichien. Aucune comparaison avec l'Empire espagnol sur lequel le soleil ne se couche jamais, qui domine la quasi totalité de l'Europe et draine vers lui les immenses richesse du Nouveau Monde, et le petit royaume capétien. Pourtant c'est lui qui va donner le la en Europe, du siècle de Louis XIV aux Lumières. La petite France de la Grande Révolution a délivré au monde un message de liberté et s'imposer à l'Europe des tyrans ; la petite France gaullienne n'a été grande que parce qu'elle s'est dressée contre les deux immenses Empires américain et soviétique. [...]
ce que nous rabâchent jusqu'à la nausée les comptables qui ont pris le pouvoir, c'est que les chose sont changé, que cela n'est plus possible. Mais la Corée du Sud a 50 millions d'habitants et cela ne l’empêche pas d'être un tigre économique.

pp. 55-56
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Vidéo de Olivier Delorme
Le Club du Mercredi - 6 avril 2020 CORONAVIRUS : Vers la fin de l'UE ? Quelle situation en Grèce ? Olivier Delorme
Olivier Delorme, historien, écrivain et auteur de "30 bonnes raisons de sortir de l'Europe" nous accorde un entretien autour de la crise du COVID19. Notre invité a la particularité de vivre en France et en Grèce, il donc particulièrement bien placé pour comparer la gestion de crise des deux pays. Entretien où vous apprendrez notamment que Macron s'y prend moins bien que son homologue grec.
Dans un second temps nous traitons de l'urgence du Frexit et de l'explosion à venir de l'Union Européenne.
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