Banlieues parisiennes noir

Ce recueil noir présenté par Hervé Delouche a titillé ma curiosité aux Quais du Polar de Lyon, je me suis naturellement laissée tenter par ces différents textes sur la banlieue, où j'habite.
Sur ces 13 auteurs, 11 me sont totalement inconnus. J'avais juste découvert : Marc Fernandez et Cloé Mehdi. Un cocktail de styles usant très bien la plume nous retrace ce voyage. Chacun son lieu, sa sensibilité et sa caractéristique personnelle ; mais un objectif commun : nous montrer une partie de cette banlieue, tant médiatisée, parfois même trop. Je suis passée par toutes les couleurs, de la gaieté, à la colère, en passant par l'effroi, la souffrance et l'horreur face certaines scènes, situations ou évocations. Chacun a choisit son temps, le passé, le présent ou le futur. Chacun a choisi ses personnages : les habitants, anciens ou nouveaux, l'immigration, ou la transformation. Aucun faux semblants face à une réalité sous entendue. Les ambiances de chacune des nouvelles sont très bien décrites, j'ai très bien ressenti les différentes atmosphères de jour comme de nuit ; dans les bois, aux pieds de la cité, en prison, Gare du Nord, ou dans un restaurent asiatique. Les auteurs vous embarquent littéralement à leur côté ; le lecteur est spectateur et pourtant totalement immergés dans les différentes péripéties. Les sentiments sont également évoqués et très présents, l'Amour, la Haine, l'Amitié, la Vengeance et la Famille ; certains passages sont très poignants, tant ils sont plausibles. Je ne sais pas (à part pour une) et je ne cherche pas à savoir si certains faits sont réels ou non ; je me suis laissée embarquée, j'ai pris le train en marche et j'ai suivi cette visite guidée totalement atypique, dans le fin fond du noir, mais pas que. J'ai passé un excellent moment de lecture et de découvertes. Certains titres d'auteurs cités ont rejoint mon carnet pour de futures lectures. Ce qui ressort globalement de ces différents écrits c'est la volonté de quitter la banlieue, le quartier, la citée ; de changer les choses. Si vous souhaitez voyager, prenez votre ticket, optez pour la playlist proposée, lisez et laissez-vous aller !!!
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J'ai emprunté ce recueil de 13 nouvelles noires, déniché sur les rayons numériques des Bibliothèques de la Ville de Paris, en me souvenant du plaisir que j'avais pris lors de mes lectures des Moissons Noires (anthologies de nouvelles policières présentées par un auteur réputécomme Donald Westlake ou Michael Connelly) ou la collection Ville Noire (et en particulier, Rome et Paris)

Parmi les auteurs sélectionnés pour cet opus, je connaissais déjà Chloé Mehdi, Marc Villard et Patrick Pécherot ... mai sj'ai apprécié découvrir de nouvelles plumes !

Ces nouvelles nous entraînent, entre autres, du monde ancien des ouvriers de la Régie dans l'île Seguin jusqu'aux dealers du Saint Denis d'aujourd'hui, en passant par l'exil de l'émigré albanais qui fuit une vendetta villageoise en se terrant à Pantin ...

On y découvre aussi le côté très sauvage des forêts de Seine & Marne !

Bref, un recueil plaisant, même si les diférentes nouvelles sont de qualité inégale.

Un bon moment de lecture et la découverte de nouvelles voix !
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C'est toujours un plaisir de retrouver les recueils de nouvelles édités chez Asphalte et qui ont pour thème la ville dans ce qu'elle a de plus sombre. J'avais beaucoup apprécié Marseille Noir où plusieurs auteurs dépeignaient une atmosphère, des ambiances et des quartiers de la ville. Dans Banlieues Parisiennes Noir, il est question de plusieurs villes d'Ile de France, du Grand Paris, ce qui change un peu. Les autrices et auteurs convoqués placent leurs intrigues de Mantes-la-Jolie à Montreuil en passant par Sarcelles, Saint Denis ou Pantin. On retrouve des anciens du roman noir avec Marc Villard, Patrick Pécherot ou Christian Roux. Mais aussi des jeunes auteurs prometteurs comme Timothée Demeillers ou Cloé Mehdi, l'autrice de Rien ne se perd chez Jigal (une claque ce roman). le ton est parfois drôle, parfois dramatique, souvent lucide et réaliste. Les nouvelles dressent le portrait d'une banlieue bien plus complexe qu'elle en a l'air dans les médias ou dans les discours dominants. Une banlieue où l'urbanisme marche parfois sur la tête, où le passé industriel laisse des traces. Certains personnages développent de manière singulière une répulsion mêlée à un attachement vis à vis de leur ville, de leur quartier. le stigmate venant de l'extérieur est souvent le plus fort et les fins sont rarement heureuses.

Ces nouvelles permettent de montrer tout l'intérêt du roman noir. Dépeindre une société de manière réaliste et par la fiction, percevoir les rouages des oppressions pour les minorités, les marginalisés. Sans donner de leçons, sans position surplombante. Je vous conseille ce recueil coordonné par Hervé Delouche, c'est prenant et immersif.

Extrait : « La banlieue est un terme à la con ! Un mot Nutella pour tartiner les journaux. le malaise des banlieues… Les banlieues… comme si elles formaient un grand machin. Quelle blague ! Rien qu'ici, à Nanterre, il y en a deux, trois, dix, des banlieues. »

PS : il y a Casey et Kery James dans la playlist à la fin de l'ouvrage, prenez le temps d'y jeter un oeil.
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Très bel opus (je n'ai pas lu d'autre recueil de la série, notamment pas celui traitant de Marseille et que j'apprécierai sans doute énormément...).
Un recueil de nouvelles à thème, avec quelques plumes déjà connues de mon petit univers de lecteur (Cloé Mehdi, Marc Villard) et bcp d'autres en forme de vraies découvertes (Guillaume Balsamo et Anne Secret notamment).
Bref, de très agréables parenthèses noires (comme quoi Pierre Soulage n'a rien inventé en fait, tout existait déjà au font des rues dans les banlieues;), des bulles sombres et littéraires parfaites pour agrémenter les heures estivales...