Un hameau abritant une communauté sectaire ravagé par les flammes, un tueur en série qui, à la même date, sévit depuis des années, empaillant littéralement ses victimes, une jeune journaliste au passé trouble,
Sonja Delzongle nous plonge d'emblée dans une ambiance glaçante, sombre et étouffante. L'histoire s'appuie sur une intrigue complexe liée aux souvenirs dans une atmosphère de paranoïa, de mystère et de faux semblants. Entre l'enquête et les flash-back sur l'enfance de la jeune journaliste au sein de la communauté des purs dont est issue sa famille, l'auteure développe tout un éventail d'impressions diffuses ou se côtoient la peur, la joie et le frisson lié à la transgression des usages et de l'austérité en vigueur. Malgré quelques digressions inutiles et sans intérêt, le récit est prenant, bien développé, le suspense s'accroît crescendo et la vérité finit enfin par se dessiner, aussi sinistre, tragique et froide que le paysage ambiant.
L'histoire rigoureuse jusqu'alors bascule abruptement, pour sa conclusion, dans un registre irrationnel, aussi déconcertant qu'incohérent. On pense évidemment à une variation de
Shutter Island mais, qui aurait singulièrement été revisité façon Ubik. Sonje Delzongle n'étant ni
Dennis Lehane ni P.K Dick, le choc de l'effroyable révélation finale parait plus invraisemblable que stupéfiant, complètement inapproprié et ne peut que laisser perplexe et consterné. Un dénouement confus, sans fondement ni logique qui donne dans la surenchère et le sensationnel gâchant quelque peu la qualité d'ensemble d'un récit pourtant intéressant et intelligemment construit.