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EAN : 9782757811221
664 pages
Seuil (02/10/2008)
4/5   18 notes
Résumé :
Quatrième de couverture - L'ordre du Temple est le premier exemple d'une création originale de la chrétienté médiévale occidentale : l'ordre religieux-militaire. Au me siècle, dans le vaste mouvement de la réforme grégorienne et de la croisade, le nouveau chevalier du Christ, tel que saint Bernard l'a magnifié, prononce les vœux du moine, vit selon une règle, mais agit dans le siècle. Et de quelle manière ! Puisque, pour sa foi, il combat, il tue et il meurt. Créé p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Si l'on devait recommander un ouvrage sur Les Templiers, il faudrait tout de suite évoquer celui-là. Tous les autres sembleront de seconde main quand on aura lu ce travail d'Alain Demurger.
Il n'a pas son pareil pour expliquer l'apparition de cet ordre militaire et religieux aux alentours de 1118, sa genèse à la fois hospitalière et institutionnelle et son histoire guerrière dans les événements liés à la survie des États latins en Terre Sainte, ses rapports et ses différences avec les ordres concurrents et néanmoins frères (Hospitaliers, Teutoniques, etc.), son fonctionnement interne et l'utilité de la règle que la Papauté accepta qu'il se donnât, sa manière de gérer les opérations "bancaires" et son rôle dans les opérations de trésorerie auprès de puissants, l'administration de ses nombreuses commanderies, domaines agricoles et biens fonciers, ses difficiles rapports avec la dynastie capétienne aussi bien au Levant que dans le royaume de France où les Templiers étaient propriétaires en de nombreux lieux plus qu'ailleurs en Europe - la Champagne ayant été rappelons-le sa "terre natale". Sur la condamnation de l'ordre par l'Église, manipulée par Philippe IV le Bel, Demurger fait intelligemment le point et ne laisse place à aucune des interprétations qui ont parfois fait se poser beaucoup de questions qui n'ont rien à voir avec la réalité historique. C'est vraiment, au total, le travail le plus utile et la référence la plus sûre si l'on veut s'intéresser de nos jours, avec sérieux, à cet ordre dont l'existence semblait ne plus avoir de raison d'être hors du temps où la Chrétienté occidentale s'était implantée au Moyen-Orient (1099-1291).
Ce livre ne fait aucune place aux mythes et aux légendes.

François Sarindar, auteur de : Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015)
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Alain Demurger, dans cette très vaste synthèse, s'attache à expliquer tout ce qui a trait à cet ordre religieux-militaire, de sa fondation (et de sa reconnaissance comme ordre religieux de l'Eglise romaine à partir du concile de Troyes en 1129), jusqu'à sa fin et son fameux procès orchestré par le roi de France Philippe le Bel et la Papauté.
L'auteur arrive très bien à écrire l'histoire de cet ordre sans une vision téléologique (chercher à voir dans n'importe quelle acte de l'ordre ce qui a pu motiver le procès et donc la fin), ni en se n'insistant que sur le côté militaire (en effet Alain Demurger explique bien les relations des frères avec leur "personnel", comment ils gèrent leurs domaines, leurs relations diplomatiques tant en Terre Sainte qu'en Occident par exemple).
C'est évidemment un ouvrage à recommander pour quiconque souhaitant en savoir plus sur les templiers.
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200 ans d'Histoire, de chevaliers, d'honneurs, de foi, de voyages autour de la Méditerranée, de batailles, de diplomatie, de duperies, de cupidité, sous un manteau frappé d'une croix rouge. Il y a 700 ans ! Formidable récit érudit.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
On dispose d'exemples ... qui prouvent que les templiers ont admis des femmes comme sœurs dans leur ordre. Rappelons au préalable que l'ordre de l'Hôpital, l'ordre teutonique, les ordres ibériques admettaient des sœurs qui vivaient dans des couvents séparés. Dans les cas du Temple, il semble qu'il ait existé ce qu'on appelle une structure double, à l'image de ce qui se pratiquait dans l’ordre de Fontrevaud : deux établissements, l'un masculin, l'autre féminin, liés et dirigés par une abbesse.
(...) on peut citer le cas du couvent féminin de San Giacomo in Campo Corbolini à Florence, signalé à partir de 1293 ; ou le cas de maisons hospitalières passées sous le contrôle du Temple.
Autre exemple surprenant : celui des moniales du couvent cistercien de Mülhen, qui on décidé de passer au Temple et qui, en 1324, douze ans après la suppression de l'ordre, refusaient toujours d'abandonner la règle du Temple au profit de celle des hospitaliers auquel leurs couvent devait revenir.
Ce qui fait dire à Simonetta Cerrini que les « derniers templiers furent en réalité des templières » !

2718 – [Points H404, p. 131/132]
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Règle et statuts du Temple ont ... été diffusés hors de l'ordre. Certains traits de la règle et des statuts de l'ordre de l'Hôpital (sur les chapelains, la tenue des chapitres, les dignitaires) supposent une influence du Temple. Plus directement, l'Eglise a donné aux ordres religieux-militaires des Porte-Glaives (en Livonie) et de Dobrin (en Prusse et en Pologne), fondés au début du XIIIe siècle, la règle du Temple. Quant à l'ordre teutonique, fondé vers 1190-1191 lors du siège d'Acre et transformé en ordre militaire en 1198, il a reçu la règle du Temple pour ce qui concerne sa vie conventuelle et son activité militaire, et la règle de l'Hôpital pour son activité d'assistance.

2717 – [Points H404, p. 107]
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Ni la version latine ni la version française de la règle ne font allusion au port de la croix rouge par les templiers. Elle aurait été donnée aux templiers seulement en 1147 : le 27 avril de cette année, le pape Eugène III, présent en France à l'occasion du départ de la deuxième croisade, assista au chapitre général de l'ordre ; il aurait accordé aux templiers le droit de porter en permanence, sur l'épaule gauche (au-dessus du cœur), la croix rouge, symbole du sang versé par Jésus-Christ (...) C'est du moins ce qu'écrit Guillaume de Tyr -, trois quarts de siècle après lui, Matthieu Paris célèbre chroniqueur bénédictin du royaume d'Angleterre. 1147 semble pourtant une date bien tardive, mais malgré cela, tous les historiens (moi compris) l'ont acceptée sans sourciller.
Pourtant Ernoul donnait une version bien différente de l'origine de la croix rouge des templiers. Pour lui, templiers et hospitaliers, en souvenir de leurs liens – rompus depuis – avec les chanoines du Saint-Sépulcre, avaient emprunté une partie de « l'enseigne [insigne] de l'abit del Sépulcre » ; et de préciser : « L'enseigne de l'abit est une croix vermeille a deux bras (tele le porte li Ospitaus). Et cil del Temple le porte toute single viermelle. »

2720 – [Points H404, p. 139]
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J'ai dit que l'ordre du Temple n'était pas un instrument de promotion sociale ; tel on était dans le siècle, tel on restait au Temple. C'est dans l'ensemble vrai : la plupart des chevaliers de l'ordre sont restés des anonymes. Mais pour les dignitaires de l'ordre, majoritairement issus de ces milieux de petite et moyenne noblesse (ceci est le cas des maîtres de la province de Lombardie, tous issus de l'aristocratie militaire du Piémont), les hautes fonctions qu'ils exerçaient en faisaient de puissants personnages : Jacques de Molay, le dernier grand maître, était un petit noble comtois, mais il parlait d'égal à égal avec le pape, le roi de Chypre ou le roi d’Aragon ; avec le roi de France aussi sans doute, jusqu'à ce jour du 13 octobre 1307 ...

2719 – [Points H404, p. 134/135]
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Dans les textes de l'époque, le terme equus ! « cheval » désigne tout cheval en général, mais de plus en plus le cheval de guerre ; mais il y a des mots plus précis. La triade de base est composée du destrier, le cheval du chevalier, le cheval de combat, que les écuyers tiennent à destre, à main gauche ; du palefroi, cheval des dames et des clercs, le cheval de voyage par excellence ; et du roncin (de « rosse », mot d'origine germanique), le robuste cheval de travail. Mais la réalité est plus vairée : le roncin sert en temps de guerre, de même que la mule, pourtant le plus souvent utilisés comme animal de bât.

2723 – [Points H404, p. 190]
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Fréquence médiévale Les Hospitaliers.
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