Chaque théorie de ce prétendu trésor caché est passée au peigne fin, décortiquée, en la comparant aux faits, aux documents (rappel : "attention aux documents qui surgissent comme par hasard quand on en a justement besoin" - rapport au Prieuré de Sion : histoire probablement truquée), à l'histoire - par rapport aux dates de construction du château, donjon, chapelle ... Chaque témoignage est analysé, souvent démenti ensuite, par ailleurs jusque là aucun ne tient la route même si Markale rappelle que "comme le dit le proverbe populaire, il n'y a pas de fumée sans feu".
Les deuxième et troisième parties s'intéressent plus spécifiquement à qui sont les templiers ; personnellement, j'ai plus lu ce livre pour Gisors donc je ne m'y attarderai pas. Même s'il est indéniablement intéressant d'en apprendre plus sur eux et sur ce qui relie le mysticisme les entourant à Gisors.
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En partant de Gisors et des histoires autour de souterrains censées contenir le trésor des Templiers, l'auteur décrit l'histoire de cet ordre du Moyen-Âge, de sa naissance à sa dissolution.
Il cherche à percer le mystère de sa nature réelle en se basant sur les informations parcellaires qui nous sont parvenues. Est-ce un ordre double, une partie émergée, l'autre cachée ? Quel était ou qu'est devenu l'objectif réel de l'ordre du Temple ? de la protection des pèlerins en voyage vers la Terre Sainte, n'aurait-il pas évolué vers une volonté d'hégémonie sur tout l'Occident ? de qui était-il le bras armé ? Des Papes ? Des rois de France ? de lui-même ?
En se fondant sur les témoignages divers de cette époque, qu'il soient architecturaux ou écrits, l'auteur nous expose ses théories et ses interprétations d'un mystère qui restera certainement toujours entier.
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nous sommes charnels,et nes dans la concupiscence de la chair;aussi est-il necessaire que notre amour commence par la chair:et celle-ci,rentree dans l'ordre,s'elevant par degres sous la conduite de la grace,se consomme dans l'esprit.Ce qui en nous est spirituel ne peut devancer ce qui est animal,mais ne s'epanouit qu'apres;avant de porter l'image de l'homme celeste,il ne faut porter celle d'un homme de la terre.L'homme commence par s'aimer lui-meme...puis aime dieu mais toujours pour soi-meme,non pour lui...et lorsqu'il a goute combien le seigneur est doux,il s'eleve a un troisieme degre qui est d'aimer dieu pour dieu.Il s'arrete alors,et je ne sais si un homme dans cette vie a jamais atteint au dernier degre de l'amour qui est de ne s'aimer soi-meme que pour dieu
C’est alors qu’intervient un petit noble de Champagne, Hugues de Payns. « La même année 1119, certains nobles chevaliers, pleins de dévotion envers Dieu, religieux et craignant Dieu, se remettant entre les mains du seigneur patriarche pour le service du Christ, firent profession de vouloir vivre perpétuellement selon la coutume des règles des chanoines en observant la chasteté et l’obéissance et en repoussant toute propriété. » Cette relation est de Guillaume de Tyr, archevêque et ancien chancelier du royaume de Jérusalem. Mais étant donné qu’il est né en 1130, il n’a donc pas connu les débuts du Temple. Il n’en parla que de nombreuses années plus tard, d’après ce qu’il en avait entendu dire. C’est néanmoins le plus ancien témoignage sur le sujet.
La question est triple : que savaient exactement les Templiers ? Quel était le Secret pour lequel ils sont morts ? C’était un secret inavouable, du moins à l’époque. L’est-il encore pour nous aujourd’hui ?
Ce secret des Templiers, il gît dans des ruines, les ruines du Temple. Or les ruines du Temple sont partout et nulle part. Il dort peut-être dans les souterrains de Gisors, protégé par des tonnes de gravats et un revêtement de béton. Le tout est de savoir ce que l’on cherche.
Les accusateurs des Templiers ont utilisé, c’est évident, toutes les ressources folkloriques dont ils disposaient pour accabler les ex-pauvres Chevaliers du Christ. Tout l’attirail habituel des procès de sorcellerie s’y retrouve. Et si le chat, qui est un authentique animal médiumnique, vient à la rescousse, s’identifiant au Diable, c’est que cela frappait les imaginations. On a fini par persuader les Templiers qu’ils avaient vu certaines choses ou qu’ils y avaient participé. Mais il n’en reste pas moins vrai que tout cela repose sur deux ou trois éléments réels que les sbires de Philippe le Bel ont exploités et amplifiés avec une habileté qu’on peut qualifier, c’est le cas de le dire, de démoniaque.
Le grand mérite des Templiers, pour les explorateurs du passé, est qu’ils ont, après l’anéantissement officiel de l’Ordre en 1314, disparu sans laisser de traces. Le même mérite est partagé par les Druides qui se sont fondus dans la nature après la romanisation.
POÉSIE MÉDIÉVALE – Qu’est-ce que BROCÉLIANDE ? (France Culture, 1993)
L’émission « La matinée des autres », par Jacqueline Kelen, diffusée le jour de noël 1993 sur France Culture. Invités : Jean Markale, Claudine Glot, Philippe Le Guillou, Pierre Dubois, Patrik Ewen et Jean Thos.