Depuis la nuit des temps, l'homme produit sa nourriture pour vivre ; chaque jour, comme nos ancêtres, nous mangeons pour nous maintenir en vie. Avec l'essor - discutable - de la civilisation et le niveau de confort des pays riches, nous nous sommes même offert, au fil du temps, le luxe de la gourmandise et l'art de la gastronomie. S'alimenter ne répond plus seulement au besoin de vivre et de donner à notre organisme les précieux nutriments qui se transformeront par le miracle biologique en cellules, hormones, flux, neurones, etc ; l'enjeu de l'alimentation est bien plus grand : le repas constitue peut-être l'acte social le plus beau, gage de partage, de générosité, de convivialité et de relations humaines. Tout cela est bel et bon mais - car il y a un MAIS et pas des moindres - depuis l'après Seconde guerre mondiale, notre nourriture ne nous maintient pas en vie, elle nous tue. Paradoxal, vous ne trouvez pas ?
Pesticides et additifs, sucres raffinés et cachés, gras saturés et produits ultra-transformés, se nourrir aujourd'hui est devenu un péril de chaque repas - pour nous et pour la planète - et l'équilibre alimentaire un redoutable parcours du combattant. Cancers, troubles cardio-vasculaires, obésité et surpoids, allergies, intolérances alimentaires, etc. la liste des maux que notre alimentation nous inflige, notamment par le biais de l'industrie agro-alimentaire et de l'agriculture intensive, semble interminable. Alors, à quel saint de vouer ?
Il y a plus ou moins trente ans, une bande d'excités écolos qu'on traitait alors d'énergumènes a commencé à prôner haut et fort le retour à une agriculture raisonnée, responsable et biologique : le "bio" était né. Alors réservé à une élite fortunée (ou choisissant de muscler son budget alimentation au détriment d'autres postes de dépenses), le bio s'est démocratisé de plus en plus jusqu'à devenir un véritable filon.
Un filon dont espèrent bien tirer profit les mêmes qui aiment les gros profits : industriels, lobbyistes, producteurs intensifs et distributeurs. A tel point qu'aujourd'hui entre les fraudes, les labels qui manquent de transparence et le manque de cohérence des autorités sanitaires et gouvernementales, le consommateur est à nouveau noyé sous des messages contradictoires et souvent menteurs, appâtés par les prix bas de la grande distribution dont les marges sur le bio explosent.
Frédéric Denhez, journaliste de France Inter, a mené sa propre enquête avec rigueur semble-t-il. Dans son essai-documentaire "Acheter bio ? A qui faire confiance", il tente de faire la lumière sur tout ce bazar qui semble inextricable pour aider le consommateur à éviter les pièges du faux bio.
J'avais redouté en commençant ma lecture d'y trouver le ton bobo-parisien typique de France Inter et qui me tape royalement sur les nerfs, mais au final ma lecture a été aussi aisée qu'instructive. Tout comme l'auteur, je déplore qu'il soit si compliqué et/ou périlleux de faire ses courses aujourd'hui et ce que je retiens surtout de ce livre c'est qu'il nous faut changer nos habitudes de consommation même si c'est toujours inconfortable de changer ses habitudes. Privilégier les industriels "à taille humaine" et dont l'éthique est conforme à des valeurs respectueuses de la nature, de l'animal et de l'homme (il y en a). Enfin, ne jamais oublier de ne pas faire confiance à la grande distribution ni de céder aux sirènes de la publicité ; se fier à son bon sens voire à son instinct, trouver localement le plus de petits fournisseurs fiables possible et se rappeler que le consommateur est d'abord acteur de sa vie et de santé.
"Que ton aliment soit ton seul médicament."
Nous vivons hélas dans un monde où une jeune femme belle comme le jour et souriant à travers un écran nous convainc qu'elle atteint l'orgasme en mordant sensuellement dans un camembert industriel. Ça vous semble bête à vous aussi ? Pourtant, il se trouvera des millions d'imbéciles pour se ruer au supermarché. Moi, ça me donne envie de lutter.
Challenge MULTI-DÉFIS 2019
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Dur de résumer un livre qui n'a pas d'histoire mais qui en dit beaucoup sur notre alimentation.
Ce livre nous répond sur certaines questions mais surtout nous fait prendre conscience. En tout cas pour moi.
Bien avant que je lise ce livre, je me suis renseignée et j'ai voulu changer ma façon de consommer.
J'ai mes petits combats à moi:
-D'acheté moins pour moins gaspiller
- mieux élever les animaux et les tuer dans de meilleurs conditions.
Donc acheter plus de qualité et pourquoi pas si mon porte monnaie le peu acheter bio.
Car pour moi bio était un gage de bon et de bien être dans tous les sens du terme.
Mais en lisant ces différents points de ce bouquin je me suis prit la réalité en face je m'en doutait mais bon il faut bien manger me diriez vous. Tout à fait mais il faut savoir à quelles conditions.
Tout est très bien expliquer les géants de l'industrie qui veulent toujours plus pour moins cher. On paye mal nos éleveurs pour enrichir des groupe qui ne veulent pas notre bien mais bien notre argents.
Manger bio ne veut pas dire qu'il n'y à pas une industrie derrière. Et de mal traitances sur les animaux car le bio est devenu une mode et on surf sur cette vague pour mieux vendre et toujours enrichir les mêmes.
On s'accroche au bio nous pauvres consommateurs en se disant que c'est bon pour nous et pour notre environnent mais tout dépend de quel bio? Celui d'Espagne c'est pas le même que celle d'Italie ou de la France car pas la même réglementation sur les pesticides etc.....
Alors pour faire court ce livre vous expliquera que manger bio c'est oui et non.
Car le chapitre sur le camembert ceux qui liront seront. M'a fait vraiment comprendre que les labels ne veulent plus rien dire car l'industrie achète même çà.
Qu'il faut juste croire que tout le monde peut changer la donne si on veut des choses propres dans notre assiette.
Il faut respecter notre terre,notre sol,nos bêtes, nos éleveurs, les saisons. D'acheter moins de produits transformés car si on veut manger mieux c'est aussi commencer par cuisiner des produits bruts.
Le bio est plus une façon de pensée pour mieux faire les choses. Que quelque choses qu'il faut à tout prit acheter.
Le bio c'est un tout.
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Il est devenu extrêmement difficile de manger de nos jours avec tous les régimes alimentaires : végan végétaliens, végétariens, pescarien, freegans, crudivores, paléos, no lac, no glu, chronomangeurs, flexitariens, bio ...
Autant de personnes qui donnent à la grande distribution et a l'industrie alimentaires de la puissance pour nous proposer des produits toujours plus transformés et qui ne sont pas bons pour notre santé du fait des compositions toujours plus compliquées et longues.
Ce livre nous montre à travers des petits reportages et/ou interviews de personnalités ou travailleurs les nouvelles tendances alimentaires, les abus de la société, la dérive de l'alimentaire. Nous y trouvons un auteur qui au cours de son enquête sur le Bio, a sillonné la France entière hors des sentiers battus pour prouver qu'il est bien difficile de faire confiance a l'industrie alimentaire lorsque l'on souhaite manger Bio. L'air, l'eau et la terre sont pollués. Alors comment faire ?
Nous y découvrons l'histoire du Bio, les vendeurs, des astuces ...
Un livre intéressant qui apprend beaucoup de choses, et fait voyager à travers tous les univers du Bio
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Que c'est compliqué de manger aujourd'hui ! Il est quand même vertigineux de constater qu'il faut désormais une étiquette, un logo, une mention spéciale, une application sur son smartphone pour nous convaincre que ce nous mangeons n'est pas mauvais pour notre santé !
Après l'invention de la cuisson, de l'agriculture, de la conservation, nous sommes donc entrés dans l'ère de l'ultra-transformation, c'est-à-dire l'addition de substances aux produits alimentaires pour en imiter, en exacerber ou en restaurer les propriétés sensorielles supprimées par les procédés industriels.
La nouvelle collection Planète graphique aborde avec humour l?écologie, le développement durable ou la santé, au quotidien.
De manière citoyenne et avec une petite touche de malice, Elise Rousseau décrypte la surconsommation :
http://www.delachauxetniestle.com/ouvrage/mais-pourquoi-j-ai-achete-tout-ca-/9782603025222
Tandis que Frédéric Denhez évoque les méandres de la production alimentaire :
http://www.delachauxetniestle.com/ouvrage/l-assiette-est-dans-le-pre/9782603024850
Tous deux proposent des solutions concrètes pour passer à l?action.
Découvrez vite ces documents graphiques plein d'humour !
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