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Jean-Michel Derex (Autre)
EAN : 9782916488882
400 pages
Editions La Louve (08/10/2020)
4.5/5   5 notes
Résumé :
Le 21 janvier 1793, deux hommes aux destins exceptionnels se rencontrent : l'un va mourir, l'autre va l'exécuter ; l'un a réuni sur sa personne tous les honneurs et tous les respects, l'autre tous les dégoûts et tous les mépris. Cette rencontre, c'est celle de Louis XVI et de Charles-Henri Sanson. Lorsque Louis XVI fut exécuté, il y avait plus de 170 bourreaux à travers le royaume. Charles-Henri Sanson reste, dans la mémoire des Français, l'homme qui a exécuté le ro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un exécuteur de haute justice infame et déshonoré.


L'office d'exécuteur de haute justice est, en fait, le terme officiel pour désigner le bourreau.
C'est la seule charge qui est frappée d'infamie. Cela détermine toute la vie des bourreaux (ils sont 160 en France à cette époque) qui vivent, travaillent et se marient entre familles de bourreaux.
La charge se transmet de père en fils et c'est ainsi que Sanson sera initié au "métier" par son père dès l'âge de douze ans.

Cette infamie se "transmet" également au condamné. Ainsi, lorsqu'un homme est reconnu coupable , Sanson pose la main sur lui et ce dernier est à son tour déclaré infame ainsi que toute sa famille.
Pour la petite Histoire, Louis XVI fera tout (sans succès) pour ne pas être touché par Sanson et donc mourir infame et déshonoré à son tour.


Sanson exerça son office pendant trente-cinq ans sous l'Ancien Régime et seulement cinq ans à l'époque de la Révolution mais ce sont ces cinq années qui lui donnèrent un nom. L'invention de la guillotine fit de lui, comme le dit l'auteur, non plus un artisan mais un ouvrier de l'exécution. En effet, ce n'est plus lui qui agit mais la machine...

La Révolution, grâce à la Déclaration des Droits de l'homme, lui rendra son honneur ainsi qu'à tous ceux de sa confrérie, faisant d'eux des citoyens à part entière.


Plus qu'un livre sur Sanson, c'est surtout un ouvrage sur le métier de bourreau au temps de l'Ancien Régime. A cette époque, tout était encadré, légalisé, le bourreau était même jugé sur la "qualité" de son travail. Toutes les tortures (la fameuse question) étaient partie intégrante de son travail et extrêmement codifiées. le peuple venait voir un spectacle et entendait que tous les actes du bourreau soient conformes sinon ce dernier pouvait même être emprisonné à son tour.



C'est un livre passionnant et instructif sur l'office d'exécuteur, rempli d'anecdotes parfois terrifiantes (voir les exécutions ratées) et qui donne une autre vision de Sanson et ses confrères à travers la description de cette charge.

Juste un petit conseil pour finir : Ames sensibles s'abstenir ....!!!!!!!!



Je remercie Babélio et surtout les éditions " La Louve " pour leur envoi accompagné d'une très jolie carte ainsi que d'un gentil petit mot manuscrit.
Merci à eux pour cette attention.
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Les Éditions « La Louve » sont spécialisées dans l'Histoire et nous proposent « Charles-Henri Sanson » étudié par Jean-Michel Derex, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris et docteur en histoire.

Cette introduction pour mettre en exergue la richesse de ce qui nous est proposé (une bibliographie touffue en fin de livre est présentée).

Richesse.

Non seulement la biographie de Charles-Henri Sanson, nom principal retenu (mort de Louis XVI…) dans cette dynastie de bourreaux ou dit plus élégamment « chargé des hautes oeuvres » mais aussi un portrait de la société de l'Ancien Régime et le basculement des mentalités et de la justice progressif aux lendemains de la Révolution, de la Terreur et de Thermidor (juillet 1794-mai1795) nous sont présentés avec un luxe de détails avérés et référencés (correspondance, archives, articles de presse…).

La ligne du temps permet de voir l'évolution de la condamnation à mort.
Entre tortures « spectacles » et mise en scène (le parallèle avec les termes issus du théâtre est éloquent) de l'Ancien Régime, les condamnations du Tribunal Révolutionnaire, la Terreur suivie de la Grande Terreur, les condamnations politiques de Thermidor, le métier d'exécuteur et la mise à mort ont évolué, changé en ce qui pourrait être considéré comme plus humain… à l'époque… (suppression de la torture et exécution rapide).

Une foule de détails nous montre ce qu'était le travail du bourreau, porteur du préjugé d'infamie le mettant à part dans la société.
Assistants, transport, échafaud, tortures, autodafé, médecine (récolte de la graisse de pendus réputée comme remède), vente des corps aux chirugiens, vente des habits et parfois d'ossements en guise de porte-bonheur… pendant l'Ancien Régime conférait au « Charlot » (l'exécuteur) un titre d'artisan avant que la machine (guillotine) et l'abolition de cruauté et de revente ne le transforme en ouvrier.
Après l'exhibition lors d'un trajet minutieusement préparé et symbolique dans les rues de Paris, le peuple participe à ces « tragédies », avide de sang, applaudissant.
Les mondains louent une fenêtre pour y assister.

Nous, lecteurs d'aujourd'hui, y voyons le degré zéro de l'humanité.
Mais au XVIIIème siècle, il n'en était pas de même, au contraire les châtiments extrêmes étaient réclamés et banalisés, au nom du Roi et de la Religion puis au nom du Peuple et de la Nation.

Heureusement des esprits s'élèvèrent et tentèrent de changer les choses.
Ceux qui lisaient réfléchirent et luttèrent pour que le peuple suive.

Le préjugé, malgré l'intervention de textes conférant à cette corporation un état-civil et le statut de citoyen, perdurera dans des degrés variables selon les tendances politiques.

Hommes craints, évités, les bourreaux sont une vaste famille (mariages entre familles de bourreaux, entraide…) et celle de Paris est le summum du Gotha des bourreaux.

Voilà un livre qui suscite une sensation étrange; à la fois apportant des connaissances, et en cela il est passionnant, et provoquant une répulsion devant les horreurs décrites.
Somme toute on est satisfait de l'avoir lu et en même temps content de l'avoir fini.
Et subsiste la question que se posaient déjà les chroniqueurs de l'époque tel Louis-Sébastien Mercier et que se pose l'auteur et nous à sa suite : quel espèce d'homme a pu exercer une telle « profession »?

Psychisme insondable!

Mes remerciements à Babelio et aux Éditions La Louve.






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Je remercie La Louve Editions pour ce superbe ouvrage.

Ce livre met en abîme la société de l'Ancien régime français à travers le regard et le parcours d'un homme couvert d'infamie dès sa naissance, j'ai nommé Monsieur Charles-Henri Sanson.
Il est né dans une famille de bourreau, a vécu en tant que tel et mourra avec cette profession. Il est exécuteur des hautes oeuvres, pourtant, est-il rééllement à blamer? Il a assumé une responsabilité qui l'écoeurait au plus haut point car il ne pouvait tout simplement pas s'en défaire et la survie de son entourage reposait sur lui. Il s'est résigné à son sort tout en combattant avec lui-même.
Une chose est sûre, il fut le plus humain de toute une dynastie de bourreaux.
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Le livre est excellent et m'a permis de mieux comprendre Charles-Henri Sanson car écrit dans un language plus clair. Toutefois, il comprend quelques erreurs de rédaction et de logique. Il faut donc le lire avec un esprit critique.
Ces petits détails à part, j'en recommande vivement la lecture.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Que la peine fut capitale ou non elle était toujours signe d'humiliation et de déshonneur.
A la sortie de prison du condamné, Sanson criait et demandait silence pour que le greffier puisse lire à haute voix le jugement. Par ce cri, Sanson révélait au monde l'infamie du condamné et son humiliation publique. Sanson introduisait ainsi publiquement le condamné dans le monde du déshonneur.

C'était " le cri du bourreau ".
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Sanson était aussi médecin.

La question préalable ( torture ) exigeait de la part de l'exécuteur une bonne connaissance des muscles et des nerfs de l'homme dans l'art de la souffrance et dans celui d'infliger rapidement ou non la mort. cela en faisait un personnage reconnu pour ses compétences de rebouteux et de réducteur de fractures.

La croyance était admise, en effet, que pour savoir rétablir les membres, il fallait d'abord apprendre à les briser...!
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Le supplice du condamné devait servir la gloire de Dieu. Peu importe les souffrances puisque Sanson aidait Dieu à arracher l'âme du condamné aux griffes du démon.
Le supplice de la roue, du bûcher ou de la potence n'était rien comparé aux épreuves infiniment plus cruelles du purgatoire et de l'enfer.
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Sanson, et tous ses confrères, intervenaient pour lacérer et brûler les livres censurés; ils accomplissaient des gestes symboliques pour signifier le bannissement d'un condamné; ils tenaient un rôle à l'égard des corps des suicidés; ils soignaient également et étaient apothicaires.

C'était aussi tout cela le travail du bourreau.
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Tous les représentants en mission avaient le même problème à résoudre : comment épurer rapidement la Nation de ses éléments dangereux.

Des projets étaient à l'étude et l'on envisagea de construire une guillotine à quatre ou cinq fenêtres pour accélérer la cadence des exécutions.
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