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Descartes voulait une philosophie nouvelle, plus juste, qui permette de distinguer le vrai du faux, une philosophie dont on puisse être sûr qu'elle soit aussi vrai que les mathématiques.
Pour ce faire, il va appliquer une méthode qu'on peut résumer brièvement à douter de tout et partir de zéro, sans préjugés ni idées préconçues, afin d'assurer des bases solides sur lesquelles bâtir sa doctrine. de là, il compte déterminer une première vérité basique, puis l'utiliser pour en déterminer une autre, puis une autre, partant de choses simples et progressant vers des plus complexes.

Oui mais, déjà le bât blesse.
Il insiste sur le fait de douter de tout ce qui n'apparait pas comme "clairement et distinctement indubitable" et qui peut inspirer un doute aussi infime soit-il. Or, il accepte dans le même temps la religion et sa théologie comme étant vrais car étant l'une des premières choses qu'il ait apprise depuis tout jeune. Voilà déjà une curieuse manière d'exercer le doute, non ? Il va douter des conventions sociales et morales, mais un dieu créateur et tout ce qui s'ensuit ne lui met pas la puce à l'oreille...
Ce premier problème souligne celui de la définition de "clairement et distinctement indubitable". Descartes prétend que tout le monde peut voir distinctement et que la seule difficulté serait de bien différentier ce qui est distinct à nos yeux de ce qui ne l'est pas. Or, même lui se fait piéger dans sa propre logique et ne voit pas ses erreurs. Il n'a pas su définir ce qui est "distinct" pour lui même, ce qui l'amène à considérer des bases fausses comme étant justes.
À partir de là, tout son raisonnement est erroné.
Par exemple, il va déduire son idée la plus célèbre : "Je pense, donc je suis". Une bonne base, à priori. Sauf que de là, il va déduire que si on peut penser à soi-même comme déconnecté du temps et de l'espace, s'imaginer en dehors de tout lieu et date, c'est donc que l'âme existe indépendamment du corps et de toute contrainte physique ou temporelle.

Pardon, c'est ça la méthode rigoureuse et scientifique ?! D'où sort-il le concept d'âme ? Il passe son temps à se plaindre des paralogismes des autres, puis nous sort un A–>B, A–>C donc B–>C (avec A=Je pense , B=Je suis, C=En dehors de l'espace et du temps ; avec un glissement dans la signification de "Je suis" pour impliquer l'existence l'âme et non plus l'existence tout court). Par la même logique on pourrait dire : Socrate est un homme, Socrate est grec, donc les hommes sont grecs. Non-sens.
Après ça, il enchaine sur le fait que la réalité existe en dehors de nous, mais en affirmant que si la réalité n'était que le fruit de notre imagination on serait parfait, infini, tout puissant, éternel, comme un dieu dans notre propre univers. Et comme nous somme imparfaits et pas tout puissant, notre environnement existe donc extérieurement à nous...
Personnellement, je suis rarement tout puissant dans mes rêves, qui sont pourtant 100% dans mon imagination.

Tout naturellement, il nous informe ensuite que nous pouvons donc définir la nature de dieu par élimination, car lui n'a pas de défaut. Donc si on peut imaginer des défauts en nous même, ce sont des défauts que dieu n'a pas. Il ne possède donc donc pas de défaut imaginable mais possède tout le reste, c'est à dire les qualités.
Je n'ai pas pu continuer plus loin. J'avais hâte de lire le plus célèbre des philosophes français. Mais il n'est pas philosophe, il est théologien.

Si c'est pour se frapper des conjectures douteuses, basées sur une méthode pseudo-scientifique... je ne comprend plus. Pourquoi continue-t-on de tenir ce théologien en si haute estime – au point qu'en France, aujourd'hui, on dit "cartésien" quand on veut dire rationnel ou pragmatique ? L'excuse habituelle ("c'était un grand pas en avant pour l'époque") me rend perplexe car Thomas Hobbes, un philosophe déterministe et rationnel, est connu pour avoir correspondu avec Descartes et il lui avoir fait remarquer ses fautes de raisonnement.
Je peux comprendre l'importance historique de Descartes ; sa tentative d'ajouter une méthode de raisonnement strictement logique à une discipline aussi décousue est louable ; mais pour ce qui est de ce texte là, un lecteur du 21ème siècle, comme du 17ème, n'y trouvera rien d'autre qu'une métaphysique psychédélique et bondieusarde.
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