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3,48

sur 937 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Que rajouter qui n'ait déjà été dit sur ce qui est peut-être le plus célèbre des "discours" ? Pas grand chose à mon avis, aussi, je me contenterai de vous résumer brièvement l'objet ainsi que la raison d'être du livre.


D'abord, la préface le précise, il s'agit d'aborder l'ouvrage non pas en tant qu'exposition d'une philosophie, mais en tant que la préparation de celle-ci. En effet, Descartes se voit contraint, en apprenant la condamnation de Galilée pour ses idées bien trop vraies pour l'époque, d'opérer des coupes conséquentes sur ce que que devait être l'ouvrage à la base. Sa physique se basant sur les récentes découvertes de Galilée - l'héliocentrisme et le mouvement de la terre -, il ne peut se permettre de corroborer ces thèses et risquer lui aussi la condamnation. Il s'arrange donc pour se contenter de labourer la terre sans vraiment planter quoi que ce soit, ses graines étant dépendantes d'idées qu'il n'a pas le droit de soutenir.
Il va simplement nous exposer sa méthode philosophique, qui doit selon lui permettre à quiconque l'emploie d'augmenter progressivement sa connaissance, par degré dit-il. Alors cette méthode, brièvement, quelle est-elle ?
On peut dire qu'il fait de la philosophie une science, non pas en tant qu'il crée des concepts à l'aide de formules scientifiques, mais en ce sens qu'il cherche une vérité, de laquelle découlera des vérités, sa méthode est scientifique, mais il l'applique à la philosophie. Il ne veut pas de "peut-être" et en a assez des philosophies qui ne se basent que sur des éventualités, il voit le stoïcisme comme un superbe palais bâti avec du sable et de la boue. Cette première vérité sera le cogito.
Cogito ergo sum, je pense donc je suis, l'action de douter nécessite que je pense, mais si je pense, il faut que je sois, que je sois une substance pensante. Voilà la première brique de l'immense bâtisse que Descartes érigera.
Au vu des évènements européens, Descartes se contente donc du minimum, pour autant, ce n'est pas un mal, puisque cela lui permet de préparer l'assimilation de sa philosophie. Si sa pensée était une oeuvre, le Discours de la méthode en serait sans doute l'introduction.


Un ouvrage très intéressant donc, puisqu'il est la base philosophique d'un penseur qui aura profondément influencé toute la pensée européenne puis mondiale, le cogito est un universel auquel tous se sont confronté d'une manière ou d'une autre. Un ouvrage accessible, bien que son XVIIème siècle nous impose un style vieillot, des tournures de phrases alambiquées, bien que parfois très jolies.
A lire en tant qu'il est une des bases de la philosophie moderne, mais très insuffisant pour qui veut se réclamer d'une connaissance acceptable de la pensée cartésienne.
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Il y a peut-être trente-cinq années qu'on m'a présenté le Discours au lycée. D'aujourd'hui, il me reste peu de souvenirs. Avant ma lecture récente, je me rappelais seulement deux choses ; l'expression « Je pense, donc je suis » et le fait que l'auteur a travaillé vingt ans en République des sept Provinces-Unies des Pays-Bas. Ah oui, c'était ici, aux Pays-Bas, où René Descartes a écrit et a publié ses livres les plus importants, parmi lesquels le « Discours de la méthode » !

J'ai mis le Discours sur ma liste à lire d'urgence après avoir terminé le volume sur le XVIIe siècle de l'anthologie de Lagarde & Michard. (Cette liste contient aussi des pièces de théâtre de Corneille, de Molière et de Racine). Ensuite, j'ai trouvé à la bibliothèque une édition du Discours du « libraire philosophique J. Vrin » avec des commentaires par Étienne Gilson. Puis, j'ai ajourné le début de la lecture plusieurs fois, car j'avais peur que le texte soit difficile à lire, qu'il s'avère un peu vieux jeu et un peu ennuyeux.

Après avoir commencé finalement à la lecture, j'ai découvert que le Discours est une oeuvre philosophique d'une fraîcheur inattendue. En effet, le livre s'avère plus intéressant que je ne m'y attendais. C'est aussi un livre plutôt mince que j'ai terminé facilement en une soirée. Je le trouve facile à lire et tous les exposés sont plutôt clairs. le livre consiste en six parties dont j'ai aimé surtout lesquelles sur les règles de la méthode et de la morale et sur les fondements de la métaphysique. Les commentaires et les notes m'ont beaucoup aidé à mieux comprendre toutes les références dans le texte et le contexte historique de l'oeuvre.

J'ai passé une très bonne soirée !
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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A l'origine, Descartes devait écrire un tout autre livre, ce texte devait d'ailleurs en être que l'introduction, il se ravisa donc lorsqu'il apprit la condamnation de Galilée par l'Eglise romaine.

Cet essai marque un tournant important dans l'histoire de la philosophie parce qu'il s'écarte littéralement de la tradition scolastique alors en vigueur jusqu'ici. Descartes explique sa méthode particulière pour philosopher et chercher la vérité en s'inspirant de la logique mathématique sur un mode empirique, ce qui passe par le doute, le "Cogito".

Il met en exergue pour cela quelques conseils qui sont :
-- Ne jamais recevoir aucune chose pour vraie, éviter la précipitation.
-- Diviser chacune des difficultés à examiner en autant de parcelles afin de mieux les résoudre.
-- Conduire par ordre ses pensées en commençant par les choses les plus simples et monter peu à peu dans la difficulté.

Dans la partie suivante, il met en place trois maximes qui sont le seuil de départ sur lequel s'appuyer comme évidence :
-- Obéir aux lois et aux coutumes de son pays.
-- Etre le plus ferme et le plus résolu en ses actions.
-- Ne croire en rien d'autre qu'à ses pensées.

Tout cela est certes intéressant, mais Descartes commet quelques bourdes symptomatiques de son époque. il pense que l'homme est l'épicentre du monde ("nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature"), il croit que les animaux n'ont pas de conscience ("l'animal-machine"), il dissocie le corps de l'esprit (dualisme), ce qui passerait aujourd'hui pour une absurdité et je vous passerai sa conception de la circulation du sang.

Quant au fameux "Cogito ergo sum", je pense donc je suis, ce n'est qu'une tautologie puisque la conscience réside à l'intérieur de l'être, mais c'est aussi un solipsisme car il exclue totalement qu'autrui puisse être aussi une source de connaissance pour soi.

C'est un bon livre pour débuter en philosophie et qui inspira énormément ses successeurs.
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Etant de formation scientifique et travaillant dans la technique, je ressentais le besoin de lire ce texte considéré comme majeur.

Pour un texte de vieux de 400 ans, les idées avancées sont radicales:
-Privilégier la raison aux sens.
-Ne faire confiance qu'à ce qui est vérifié et expérimenté.
-Mettre de coté les certitudes historiques, religieuses et populaires dans tout raisonnement.
-Utiliser des preuves irréfutables pour démontrer ses recherches plutôt que de partir dans des discussions stériles avec ses contradicteurs.
-Description d'une morale pragmatique ressemblant au stoïcisme.

A coté de ça il y une démonstration de l'existence de Dieu et une description anatomique qui ont mal vieillies.
Dans sa forme, ce texte est court et foisonne d'idées.

Je suis content de l'avoir lu et comprends mieux sont importance aujourd'hui.
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Petit traité philosophique sur la méthode à employer pour résoudre un problème: découper ledit problème en petits bouts (somme de petits problèmes simples) pour le résoudre plus facilement. C'est globalement ce que j'ai compris.
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Pas simple de plonger dans une écriture avec 4 siècles de retard. Un travail d'époque est constamment nécessaire pour hônnetemment resituer l'écrit. Rien n'est plus vrai pour ce discours, Descartes avance avec une "prudence de gazelle" notament sur les questions de l'âme et de Dieu. Vu l'époque on le comprend, toutefois à la lumière d'aujourd'hui il est difficile de concilier la raison la plus sèche avec la substance d'une âme et la preuve de l'existence de Dieu. Si c'est bien compréhensible, il sauvait sa peau, le lecteur peut raisonnablement douter d'une "méthode" qui mène à de tel constat.

Sans doute, le discours est il fondamental en ce qu'il pose les bases de la science dont le doute est fondateur. Sans doute aussi, le concept du "doute" est il très riche en ce qu'il nous débarrasse de scories aveuglantes. Mon impression est toutefois que cela nous mène loin, mais pas tout au bout. Faut il penser pour être ? Faut il être pour exister ? Je pense à tout ceux qui ne pense pas pour divers motifs, la déficience mentale en particulier ou le concept de raison est ébranlé. Point de méthode pour eux ? Ne sont ils pas ? N'existent ils pas ? Cette interrogation m'a suivie tout au long de la lecture, ce qui en fait une des plus intéressante que j'ai pu vivre...
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Sur les conseils de David Bessis dans Mathematica, j'ai lu ce livre comme un livre de développement personnel.
Voici donc la méthode à René en 4 étapes pour booster votre intelligence et résoudre aussi bien vos problèmes de maths que vos problèmes existentiels:
1-Ne jamais partir du principe qu'une chose est vraie sauf ce qui est absolument évident, limpide et qui ne fait pas le moindre doute
2-Couper chaque problème en petits morceaux pour plus de facilité
3-Ordonner les morceaux du plus simple au plus compliqué
4-Traiter chaque chose de manière complète et entière et ne rien laisser de côté.
simple, basique, efficace!
Et pour compléter la méthode, voici les 3 piliers de la morale à René, pour s'assurer de ne pas finir en hp ou en prison sans pour autant renoncer à son honneur:
1-Obéir aux lois et coutumes de son pays et choisir toujours l'opinion la plus modérée
2-Quand on s'engage quelque part on y va jusqu'au bout
3-Lâcher prise sur ce sur quoi on n'a pas de prise et tenter de se changer soi plutôt que de changer le monde.
Effectivement on s'aperçoit que les mecs d'aujourd'hui n'ont rien inventé...


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La condamnation de Galilée et ses découvertes très novatrices pour l'époque feront que Descartes n'écrira pas l'oeuvre prévue initialement.
Cet essai constitue la pierre angulaire de la pensée philosophique moderne, rompant avec les traditions de la scolastique. Descartes nous expose alors sa méthode, en quête de vérité, fondée sur une approche mathématique et développe le célèbre concept du "cogito".

Intéressant même si l'on retrouve quelques inepties liées à l'époque, que l'on pardonne bien volontiers.
Une bonne première approche.
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Un livre indispensable meme s'il n'est pas d'abord tres facile: Descartes est un peu difficile d'acces mais une fois rentre dans son univers le bonheur est total tant l'auteur nous regale par sa pensee fluide et son verbe precis: une lecture indispensable !
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Textes de survie et de défi d'une société enclavée dans ses croyances et pensées.

Au delà de tous, par la conviction d'un homme et de ses sincérités, ce texte réussira à traverser les siècles, merci à ce frère oratorien.
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