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sur 937 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il faudrait, pour comprendre Descartes, et toute la philosophie, en finir avec l'idée de systèmes, comme des grandes façons de voir le monde. Il faudrait en finir avec l'usage du terme "cartésianisme" donc pour bien vouloir lire Descartes avec des yeux épurés de préjugés scolaires. Et donc ne pas dire ce qu'on peut lire souvent dans les commentaires ou les critiques. En somme, cesser de croire qu'on sait, cette arrogance de la vulgarisation et du commentaire. Bien malin serait celui qui prétendrait en quelques lignes résumer un des textes les plus importants publiés, la pensée d'un des plus grands penseurs...
Comme tout le monde peut le voir, il s'agit d'un "discours de la méthode" et non d'un traité. Descartes ne prétend pas établir sur le papier une vérité, mais bien expliquer son chemin, sa méthode, car il l'a lui-même expérimenté, comme tout bon et vrai philosophe.
Quelle méthode ? Dans quel but ? Bien le comprendre nécessite d'oeuvrer en philosophie, de chercher et de lire et méditer beaucoup, de vivre aussi des expériences propres.
Et par "liberté", il faut être prudent dans les explications. Descartes s'est peut-être simplement efforcé de se débarrasser des idées "pourries" du dehors (voir la métaphore du panier de pommes) par le doute d'une pensée redevenue libre.
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Cet ouvrage a sans doute connu le même sort que la Muqaddima ou Prolégomènes d'Ibn Khaldoun. Partis pour être de simples préfaces pour d'autres ouvrages (La Dioptrique, les Météores, La Géométrie pour Descartes et le livre des exemples pour Ibn Khaldoun), ils sont devenus les ouvrages les plus célèbres de leurs auteurs et ont acquis une autonomie à part pour susciter l'intérêt, séparément des autres ouvrages.

S'il est une chose qu'il faut retenir de cet ouvrage c'est bien la soif du savoir, la curiosité de découvrir et le bonheur de connaitre et de se connaitre, mais tout cela avec méthode. Puisque "le bon sens est la chose du monde la mieux partagée", il faut savoir comment l'utiliser. Descartes nous présente sa méthode qu'il a suivie lui-même et qui se base sur quatre règles celles de l'évidence, de l'analyse, de la synthèse et des dénombrements.

Par ailleurs, je crois que cette lecture peut être accompagnée par d'autres aussi intéressantes des Essais de Montaigne et des Pensées de Pascal.
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Le Discours de la méthode est un texte philosophique de référence qui me rappelle les années du lycée et la forte impression que m'a fait l'intelligence d'un penseur comme René Descartes. On peut ne pas être d'accord avec tout ce qu'il dit ou ne pas tout comprendre mais ses démonstrations sont impressionnantes. D'ailleurs, il commence par évoquer le bon sens, identique pour tous, comme la raison.
N'oublions pas que l'on est en 1637 et que le philosophe choisit d'écrire en français et non en latin, car il veut toucher un large public notamment les femmes qui n'ont pas accès aux études en latin.

Ce livre est composé de plusieurs chapitres ou discours, construit comme une sorte d'autobiographie intellectuelle. S'il loue clairement les vertus de la raison, on découvre que pour le philosophe, seules les mathématiques ont grâce à ses yeux avec ses démonstrations rigoureuses, claires et nettes. Cela devient un critère inséparable de celui de vérité.
Il propose donc une méthode universelle fondée sur les mathématiques comme l'indique explicitement le titre complet : Discours de la méthode pour bien conduire sa raison, et chercher la vérité dans les sciences.
C'est dans le deuxième discours que les quatre règles sont énoncées pour atteindre la vérité.
La première règle est celle de l'Evidence car la vérité se voit et doit se dévoiler sous la forme d'une intuition claire et distincte (prendre garde à éviter les préjugés et la précipitation dit Descartes).
L'évidence doit être complété par l'Analyse. Il s'agit de simplifier les données d'un problème complexe en les découpant en éléments les plus simples possibles afin de pouvoir les examiner.
La troisième règle est la Synthèse qui consiste à mettre de l'ordre dans nos pensées en classant les problèmes par ordre de complexité.
Enfin, l'Exhaustivité revient à faire des dénombrements, à passer tous les éléments en revue pour s'assurer que l'on n'oublie rien (on retrouve l'idée qu'il faut éviter la précipitation).

Descartes développe d'autres idées dans ce livre qui est à la fois dense et concis et dans lequel on trouve la célèbre formule Je pense donc je suis. Si je suis admirative de ses propos je ne partage pas certains points de vue, notamment quand il dit qu'on est à même de douter de tout sauf de dieu ou que l'on ne peut pas changer l'ordre du monde mais que l'on peut se changer. Par contre, je suis en accord avec l'idée que si la philosophie et la recherche de la vérité peuvent aider à être plus heureux, il ne faut pas oublier la médecine pour sauver des vies humaines.
Même si l'auteur a souhaité vulgariser son texte, je pense que la lecture du Discours de la méthode est parfois ardue mais que cela en vaut la peine. On parle d'esprit cartésien et on comprend pourquoi.


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Le plus complexe en philosophie est de se confronter aux opinions divergentes des siennes.


Le Discours de la méthode de Descartes soulève les thèses cartésiennes des animaux/machines ainsi que "les hommes comme maîtres et possesseurs de la nature". Ces thèses, observées par un oeil contemporain, sont nécessairement à nuancer quant aux tests sur les animaux, à la crise écologique ou encore la place de la religion dans la société.
La métaphysique a une place importante, presque omniprésente dans le Discours, mais Descartes confronte religion et sciences ce qui permet un angle d'attaque à une multitude de réflexions.
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Je me remets à lire après plusieurs mois sans avoir réellement lu. Je l'ai lu très rapidement, alors que c'est un texte qui exige une longue réflexion. A titre de comparaison, nous avons mis un an, en khâgne, à lire les Méditations.

Descartes crée ici une démarche philosophique dont il se sert pour atteindre la connaissance. de même, l'analogie est de lui, que les villes les plus harmonieuses sont crées par un seul architecte avec un dessein (et dessin !) précis, de même une pensée véritablement cohérente doit venir d'un seul sujet (là où les livres, qui sont un prérequis, une première étape, servent un savoir en "patchwork"). Cette chose pensante raisonne beaucoup par analogie. C'est en tout cas l'impression que j'ai eue : beaucoup d'analogies notamment spatiales qui font partie intégrante du raisonnement et qui rendent le texte très agréable à lire.

Descartes accomplit un geste radical, à savoir démolir pour reconstruire. Cela vous fait penser à du militantisme ? Descartes en serait "très marri" (je n'invente pas, c'est de lui) car c'est pour lui une démarche subjective (= liée au sujet), personnelle, et liée à la connaissance du monde ainsi qu'à son existence. D'ailleurs, si Descartes ne serait pas fâché que l'on fasse de même, il précise écrire cela pour partager sa méthode personnelle, et non pour inciter autrui à universaliser cette méthode.

Un "inconvénient" de cette lecture, c'est le préjugé. Quand je l'ai lu, j'avais une impression de déjà vu, car le Discours est si célèbre que j'ai dû en lire des extraits, des résumés, des allusions. En revanche, ce que je n'avais pas lu, c'était le squelette, les étapes, bref la méthode dans sa globalité.
Je vous souhaite une très bonne lecture.
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Ce texte, le premier écrit en français par Descartes, est sans conteste un monument de la pensée occidentale. Et une porte d'entrée idéale en philosophie : en effet, l'auteur commence par se débarrasser de toutes ces idées imparfaites basées sur les préjugés, ou sur les observations parfois faussées, dont nous sommes tous pétris après avoir tant et si peu appris du monde qui nous entoure. Descartes déconstruit tout. Mais, il nous donne une méthode pour réapprendre à connaître. Il faudra en passer par la langue, pas toujours facile, du XVIIe siècle, et faire l'effort de lire systématiquement les appareils critiques mis à disposition dans les éditions courantes (sans quoi, difficile pour le novice d'y comprendre quoi que ce soit). Mais ça en vaut la peine. Vraiment.
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Le discours de la méthode de René Descartes est un des ouvrages les plus importants des civilisations occidentales. Il a jeté les bases d'une méthode universelle dont on trouve bien des traces et des éléments encore aujourd'hui dans le développement des sciences et des techniques. Quand on le lit, il faut se souvenir d'une chose, qui m'a bien choquée la première fois que je l'ai lue : les passages sur la circulation du sang contiennent de nombreuses erreurs. Pourtant il a cherché à étudier la circulation du sang en utilisant sa fameuse méthode. Peut-on dire pour autant que Descartes se trompe, et que donc sa méthode est à jeter. La réponse est non. Il y a un problème dans le texte : si je me souviens bien, il n'écrit pas sur les doutes qu'il pourrait avoir vis-à-vis de ses propres découvertes. Or il devrait, puisque c'est lui-même qui a institué la pratique du doute systématique. Ce qu'on sait maintenant, c'est que les découvertes scientifiques s'obtiennent souvent par des tâtonnements de plusieurs chercheurs, et pour des questions fondamentales ou très nouvelles il n'est pas rare que ça demande plusieurs années. Dans son livre La Pierre de touche. La Science à l'épreuve, Jean-Marc Lévy-Leblond nous montre que la découverte de la loi de la gravitation universelle par Isaac Newton, c'est le point final d'une quête qui a mobilisé des dizaines des meilleurs scientifiques européens pendant 400 ans ! Donc la méthode de René Descartes est bonne, mais souvenons-nous qu'il faut l'appliquer encore et encore, et considérer que chaque essai fournit une nouvelle version qui a déjà des mérites, mais dont on identifiera les problèmes quand les divers chercheurs et utilisateurs s'en saisiront et la passeront au crible. Et on sait même aujourd'hui qu'on n'a pas la garantie que ce processus nous apporte systématiquement des progrès.
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Descartes est "ce cavalier français qui partit d'un si bon pas" (1), Il fournit résolument la méthode d'une pensée libre. Sans lui pas de liberté réelle, pas d'émancipation possible. Après, le cartésianisme comme système, c'est autre chose ...

(1) Péguy - Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne - Gallimard - 1935 - p. 59
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C'est l'origine du fameux "cogito ergo sum" qu'il rédigera en ces termes quelques années plus tard.
Descartes donne ici une réflexion très enrichissante sur son expérience du monde. Âgé d'une quarantaine d'années, l'auteur revient sur sa jeunesse, ses années d'étude, son rapport à la connaissance, ses voyages, etc. On se sent touché par ces confidences, emporté, et l'on se reconnaît facilement dans ces réflexions qu'il propose en première partie. Ainsi saisi par sa plume, on le suit aisément dans son processus de doute, qu'il rend clair, voire lumineux, à mesure que la pensée se développe dans ces mots. On ressort de la lecture avec une forte impression d'avoir grandi. Si l'on peut douter, bien entendu, de la réelle déconstruction du monde par le doute, et de l'abandon absolu de la certitude, l'expérience de lecture est presque jouissive.

Ce discours est très court ; il se lit vite et bien. L'aventure proposée mérite bien qu'on y consacre quelques heures ! Pas besoin d'être parfaitement réveillé pour s'en régaler : ce discours reste abordable encore le soir avant de s'endormir, et peut constituer un bon moment de détente. A lire sans hésiter !
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Un livre essentiel dont l'auteur, le français René Descartes, est souvent présenté comme le précurseur des Lumières et comme l'un des pères de la philosophie occidentale.

Une lecture difficile, avec des tournures de phrases dont nous n'avons pas l'habitude, mais dont le contenu est infiniment supérieur à la difficulté ressentie en lisant. Il me semble qu'avoir pu lire et comprendre cette oeuvre permet réellement d'accéder à davantage de rationalité, ce qui ne signifie pas la vérité promise, mais qui donne l'occasion à la réflexion et à la mesure par rapport aux faits qui nous sont connus.

C'est la leçon fondamentale du livre, qu'il nous est possible d'être rationnel et d'avoir des raisonnements logiques en suivant une méthode. Ce n'est donc pas un manifeste, ni même d'ailleurs une philosophie à proprement parler, mais une méthode proposée par un mathématicien qu'était Descartes pour essayer de réfléchir le plus justement et en accord, même relatif, avec ce qu'on peut appeler la vérité. Nécessaire à tous.
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