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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Plus encore que le « Discours de la méthode », les« Méditations métaphysiques » de Descartes constituent les fondements de la philosophie cartésienne.

L'ouvrage est certes difficile d'accès mais révèle toute l'exhaustivité d'une pensée alliant ferveur religieuse et obsession maladive d'une application minutieuse des méthodes mathématiques pour démontrer de manière irréfutable la véracité de ses positions.

Philosophe de l'esprit, de l'abstraction mathématique, ambitionnant de décrire totalement le monde par un système de causes et d'effets, Descartes incarne bien pour moi la puissance de la pensée occidentale nourries de sciences.

D'un point de vue de profane ne maitrisant pas tout les subtilités de la rhétorique, la longue série d'objections et de réponses (près de quatre fois la taille du traité original !) a parfois été difficile et fastidieuse à décrypter et n'a recelé ses lumières (partielles) qu'après de longues lectures parfois laborieuses.
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Pour critiquer Descartes, Kant devait avoir un sacré bagage intellectuel et un sacré esprit analytique.

En effet, pour se permettre de critiquer une oeuvre, il faut avant tout la comprendre. Or, je dois le reconnaître n'avoir pas tout compris des méditations métaphysiques. A défaut de critiquer l'oeuvre, je partage donc mon ressenti.

Si les premières méditations sont plutôt claires et amènent le lecteur à réfléchir sur la réalité de son propre savoir, Descartes devient plutôt complexe lorsqu'il commence à démontrer l'existence de Dieu. Il démontre cela de trois manières différentes. A mon sens, l'argument ontologique n'est pas convaincant (Dieu existe parce qu'il est parfait et sans l'existence, il ne le serait pas).Le premier prémisse n'est pas prouvé et est un postulat (Dieu est parfait).

La seconde preuve de l'existence de Dieu consiste à dire que l'idée de perfection n'a pu être mise dans nos esprits finis que par Dieu car nous n'avons pas les capacités innés de penser la perfection divine. L'argument me convainc peu car on pourrait dire de même du Père Noël finalement.

Enfin, la dernière preuve est celle qui consiste à dire que "l'existence propre à chaque homme ne tient pas de l'homme lui-même puisqu'il se serait créé parfait et ainsi, il serait Dieu. Elle ne peut donc être attribuée qu'à Dieu, être parfait." Même si elle ne me convainc pas non plus, je dois admettre ne pas la comprendre suffisamment une fois contextualisée dans le livre pour me permettre quelque réfutation.

Mais Descartes ne cherche pas seulement à démontrer l'existence de Dieu. Non, au fil des méditations, on y découvre la distinction cartésienne entre le corps et l'esprit, le doute méthodique, les notions métaphysiques de base, la nature du vrai et du faux... Les Méditations Métaphysiques reste un ouvrage intéressant et utile à soi-même bien que par moment difficile à comprendre.
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Descartes ouvre son discours de la méthode par cette affirmation « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée. »
L'idée selon laquelle Descartes exprimerait là une certaine confiance dans le jugement des hommes doit être tempérée par la phrase suivante que l'on a tendance à oublier : « Car chacun pense en être si bien pourvu que ceux mêmes qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils en ont. »
Autrement dit, cette croyance en l'infaillibilité de notre « bon sens » pourrait altérer la qualité de notre jugement si l'on s'y fiait aveuglément. Selon Descartes il ne faut pas se satisfaire de ce bon sens, il faut bien conduire sa raison pour accéder à la vérité.

Comme souvent avec Descartes on commence par un truisme (par exemple : Je pense, donc je suis) et on débouche finalement sur une réflexion profonde. En effet, si tout le monde possède à un degré égal le bon sens, autrement dit la raison, alors comment se fait-il que sur une même question qui n'appelle qu'une seule réponse nous ne soyons pas tous d'accord ? La question centrale vers laquelle nous conduit Descartes est « Comment accéder à la vérité ? ».

Cette question se pose avec encore plus d'acuité aujourd'hui notamment concernant le conflit en Ukraine ou les thèses les plus contradictoires s'opposent. Dans ce contexte la lecture de Descartes peut nous aider à mieux penser. "Ne recevoir aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle " nous dit-il dans son discours de la méthode.

Après son discours de la « méthode pour bien conduire sa raison » (1637) Descartes complète et affine sa pensée dans son livre « Méditations métaphysiques » (1641). Il nous invite à douter de tout, du corps, des objets qui nous entourent, de la réalité des phénomènes que l'on observe, etc. Descartes espère trouver au moins une chose dont il ne puisse douter et sur laquelle il pourrait s'appuyer pour en déduire d'autres faits indubitables. Il parvient ainsi à sa première découverte : si je doute c'est que je pense et si je pense j'existe (formulation dans les méditations métaphysique), je pense, donc je suis (formulation dans le discours de la méthode qui est antérieur), cogito ergo sum, première vérité fondamentale. Il s'attaquera ensuite à la question de l'existence de Dieu et s'interrogera sur l'esprit et le corps pour en déduire que l'esprit est séparé du corps.

Son oeuvre rédigée dans un siècle soumis à une domination de la doctrine chrétienne est néanmoins très moderne et selon certains philosophes, annonce le siècle des Lumières.
Il est considéré comme le père de la philosophie moderne en prônant des idées fondées sur l'expérience personnelle notamment avec la formule « je pense, donc je suis ». Il est le fondateur du rationalisme. Mais Descartes tant étudié à l'école n'en est pas moins critiquable. J'ai lu à ce sujet un excellent texte de Jean-François Revel, « Descartes inutile et incertain » dans lequel celui-ci dénonce les contradictions et les faiblesses de certains raisonnements de Descartes. En effet, explique Jean-François Revel, après nous avoir dit qu'il fallait douter de tout Descartes s'empresse de nous dire qu'il ne faut pas douter de Dieu fournissant la preuve de son existence par un simple raisonnement. D'autre part, il ne sépare pas la métaphysique de la science et cette confusion est le propre du cartésianisme « c'est donc en vertu d'un contresens historique presque incompréhensible qu'on a pu accréditer cette idée que le discours de la méthode marque le début de la révolution intellectuelle moderne ».

En cette période trouble, dans un monde en folie, il me semble que la lecture de Descartes, infatigable chercheur de vérité, pourrait être utile pour nous aider à retrouver le chemin de la raison.

Pour une introduction à la pensée de Descartes, je vous recommande les vidéos de « Monsieur Phi » sur YouTube, c'est un excellent vulgarisateur de la philosophie. Ces explications sont claires et amusantes.

— « Méditations métaphysiques », Descartes, le livre de poche (1997), 315 pages
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Après nous avoir raconté un peu son parcours et expliqué sa méthode pour philosopher dans le "Discours de la méthode", Descartes, à présent, la met en pratique dans cet ouvrage-ci, et va donc bien plus loin. Là où "l'homme est une chose pensante" se substitue au fameux "je pense donc je suis".

Descartes s'enferme dans un solipsisme angoissant et avance à tâtons au sein des obscurs méandres de sa conscience, ne négligeant aucune question essentielle au bon déroulement de sa pensée avec une rigueur intellectuelle qui ferait rougir plus d'un sophiste. il y découvre, au bout du compte, de l'or que seuls ses successeurs sauront davantage faire briller à la surface de la terre.

Pour démontrer l'existence de Dieu, il se base sur le fait qu'un effet est toujours précédé par une cause, comme des dominos placés debout en ligne et, où il ne suffit plus que de donner une petite poussée pour qu'ils tombent les uns sur les autres.

Cet ouvrage est l'un des plus importants et de la philosophie moderne qui inspira Husserl pour ses "Méditations cartésiennes", pour ne citer qu'un exemple.
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Alors ce livre là est plus difficile d'acces que le discours de la methode masi il est passionnaant si on arrive à se plonger dans cet univers: Il sert encore aujourd'hui de reference dans son domaine !
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Le cogito repose sur une "phénoménologie" assez simple mais très puissante : ce n'est pas un hasard si les (bonnes) critiques du cogito ne portent pas vraiment sur le cogito lui-même mais sur la substance de l'âme ou du sujet, c'est-à-dire qu'on ne critique pas tant l'acte constitutif du cogito mais sa possibilité d'extension à l'entièreté du sujet dans le temps et dans l'espace. Il est en outre difficile de remettre en cause l'acte du "je pense donc je suis" mais on peut, en effet, critiquer la certitude du Je absolu qu'en fait Descartes, en réduisant ce Je à un Je local ou fragmentaire. C'est pourquoi Descartes a besoin de Dieu : il va le prouver par des arguments a posteriori (infini, perfection), et par un argument a priori (ontologique). L'échec de ces preuves laisserait alors encore ouvert le débat : le cogito peut-il impliquer l'ensemble d'un sujet ? La question renvoie dès lors à l'intégrité du Moi, débat qui entre Descartes, Hume, Leibniz, etc, n'est toujours pas achevé aujourd'hui.
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Dans ses Méditations, Descartes soutient qu'en dépit des arguments sceptiques contre la vérité et la certitude, il y a des connaissances légitimes. Aussi, il présente l'homme comme ayant une substance essentiellement pensante (cogito), qui s'oppose à son corps, qui lui est une substance matérielle (voir dualisme de substance).

Ces méditations sont une expérience philosophique. L'usage du terme « méditation », peu courant en philosophie, ne s'est pas fait par hasard : il s'agit d'une introspection, il s'agit de narrer le cheminement d'une réflexion plutôt que d'exposer un traité qui constituerait un ensemble de raisonnements déductifs. Un philosophe nous présente son expérience, il nous appartient de refaire la même, et non pas seulement de lire l'oeuvre comme un simple manuel.

Le but de cette réflexion est de trouver des fondements solides à la connaissance. Qu'est-ce qui me permet de croire que je connais des vérités ? La première étape consistera à rejeter tout ce qui est douteux, afin de trouver quelque chose qui ne le soit pas. La conséquence de cela sera que tout se trouvera rejeté, à l'exception d'une chose : moi comme sujet pensant, donc existant (le fameux cogito cartésien). S'ensuit la reconstruction de la connaissance, sur la base de la certitude. On découvrira comme première certitude notre propre existence, puis celle de Dieu, puis celle des essences et enfin celle des existences.

Il s'agit donc dans cette oeuvre de balayer les anciens préjugés et de repartir sur des choses certaines, pour lesquelles le doute n'est plus possible.
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Ce classique Hachette abrégé des six Méditations Métaphysiques de René Descartes(philosophe,physicien et mathématicien français du XVII° siècle), est un ouvrage éducatif complet puisqu'il présente un questionnaire (de compréhension et de philosophie) après chaque méditation, il situe Descartes dans son temps, propose une "structure argumentative" et différents points de vue.
Après avoir livré en 1637 au lecteur le Discours de la Méthode où il donnait des "preuves de l'existence de Dieu et des réflexions de la nature de l'esprit humain", en se basant sur des déductions, sur l'évidence permettant le savoir, il développe dans Les Méditations métaphysiques le cheminement qui va du doute hyperbolique où l'esprit affirme sa propre liberté au "moi-pensant" (je pense affirmer que j'existe) à la certitude(apportée par l'évidence) à la démonstration de l'existence de Dieu.
Pas si évident que ça!
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Gé-nial!
Je viens d'étudier cette oeuvre qu'est les méditations métaphysiques de fond en comble et elle recèle de réflexions tout aussi plausibles les unes que les autres! L'idée du mauvais génie m'a beaucoup plus et j'adhère généralement à la plupart de ses idées.
Certes, ce livre requiert une certaine attention du point de vue de la réflexion et des problèmes qu'ils soulèvent (certains sont un peu légers cependant voir tirés par les cheveux...) mais le style d'écriture est agréable et permet une compréhension aisée des idées.
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